Typologie(s)
rez-de-chaussée commercial
Intervenant(s)
Adolphe SAMYN – architecte – 1900-1902
Leo BEECK – architecte – 1951
Jules LAGAE – sculpteur – 1902
Alphonse DE TOMBAY – sculpteur – 1902
Albert DESENFANS – sculpteur – 1902
Jacques-Philippe DE HAEN – sculpteur – 1902
P. DU BOIS – sculpteur – 1902
Victor ROUSSEAU – sculpteur – 1902
Styles
Inventaire(s)
- Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Archéologique Il s’agit généralement de vestiges, d’éléments fragmentaires ou de traces significatives de bâtiments plus anciens à préserver qui témoignent de l’activité architecturale humaine. En l’occurrence, l’intérêt se porte généralement sur les vestiges eux-mêmes. La sélection du bien (bâtiment ou fragment) est motivée par ces fragments, qui fournissent des informations précieuses sur l’évolution et l’histoire du bâtiment. Il peut s’agir d’éléments fragmentaires conservés dans le bâtiment (par exemple, les éléments structurels dans les caves de l’immeuble du 40 rue au Beurre) ou encore de caves susceptibles de conserver des éléments plus anciens (par exemple, les caves de l’abbaye du Coudenberg ou la chapelle de Nassau).
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Folklorique Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur sociale et généralement insuffisante pour justifier une sélection (à l’inventaire du patrimoine immobilier) à elle seule. Cet intérêt patrimonial doit de préférence être associé à une valeur immatérielle, car il s’agit souvent d’un lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social. Il peut aussi être la manifestation matérielle d’un lieu doté d’une symbolique populaire, ou encore un lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier.
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Paysager Un paysage est une zone, telle que perçue par l’homme, dont le caractère est le résultat de l’action et de l’interaction de facteurs naturels et/ou humains. Il s’agit d’une notion d’échelle qui est composée de divers éléments (patrimoniaux), pouvant avoir ou non une valeur intrinsèque propre, mais formant un ensemble plus vaste de valeur ajoutée, et qui est également perçue comme telle à une certaine distance. Les vastes panoramas urbains constituent le paysage par excellence, comme la vue sur la ville basse de Bruxelles depuis la place Royale, mais de tels paysages composés de différents éléments peuvent également se former à plus petite échelle.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Imposante maison d’angle en double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial.; trois niveaux plus entresol et sept travées; toitures en appentisToit à un seul versant. et dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale.. Façade combinant la pierre blanche d’Euville et la pierre bleue pour le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., les croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. et les appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas.; décor sculpté doré. Ordonnance symétrique, rythmée par la superposition en trois registres de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. doriques, ioniques et composites sous corniche denticulée; accent mis sur la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée axiale plus large et en légère saillie, que couronne un dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. en léger retrait. Au rez-de-chaussée, pilastres s’achevant en consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. au niveau de l’entresol. Porte cintrée dont l’encadrement à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. s’inscrit dans un champ rectangulaire; cintre orné d’une corbeille de fruits, profil en cavet portant le chronogramme «HIC QUANDO VIXIT MIRA IN PAUPERES PIETATE ELUXIT» (1697); clé inscrite «AUBERTUS», servant de socleMassif surélevant un support ou une statue. à un buste en bronze doré de saint Aubert, patron des boulangers, par J. Lagae. Au premier étage, allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. décorées alternativement par des balustrades et par des médaillonsCartouche rond ou ovale. sculptés par A. de Tombay et A. Desenfans et représentant les empereurs Marc-Aurèle, Nerva, Dèce et Trajan; sur l’entablement, chronogramme « HAEC STATUIT / PISTOR / VICTR CIA SIGNA / TROPHAEI QUO / CAROLUS / PLENA LAUDE / SECUNDUS OVAT» (1697), faisant allusion au trophéeDécor composé d’un regroupement d’objets divers, attributs d’un métier ou d’un art. Trophée de musique, de guerre, etc. sculpté par J. Lagae qui le surmonte : buste du roi d’Espagne Charles II sur fond de drapeaux, entouré de fûts de canons et de deux prisonniers; socleMassif surélevant un support ou une statue. portant le nom de la maison.
Balustrade en attique couronnée de statues allégoriques par J. De Haen père, V. Rousseau et I. De Rudder : la Force, le Blé, le Vent, le Feu, l’Eau, la Prévoyance. DômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. de plan octogonal rythmé par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. composites; fenêtres en creux dans un encadrement à coins cassés, surmontées de motifs de balustres; corniche profilée; toiture domicale percée d’œils-de-bœuf, ornée de pots-à-feu et sommée d’une statue en bronze doré de la Renommée par P. Du Bois.
Vers la rue au Beurre, façade d’une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. en briques avec pierre blanche pour le rez-de-chaussée, les plates-bandesCouvrement clavé rectiligne d’une baie. La plate-bande se distingue du linteau par le fait qu’elle est appareillée, tandis que le linteau est d’un seul tenant. Elle peut être feinte et masquer un linteau., les chaînages d’angle et ceux des montants de fenêtres; soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre bleue. Fenêtres à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. sous arquette de décharge aux étages. Porte à encadrement de pierre bleue de remploi, de style Louis XV; montants sur soclesMassif surélevant un support ou une statue. présentant des marques de tailleurs, peut-être de J.F.J. Piron et J. Cornet (XVIIIe siècle); clé en coquilleOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant.; linteau ouvragé; verres sous plomb de la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte portant l’inscription « BIERKELDER». À gauche de la porte, plaque commémorant la reconstruction en 1900-1902.
Intérieur modifié, équipé en taverne par l’architecte L. Beeck en 1952.
Sources
Archives
AVB/TP 8582, 57643, 57644 (1900-1902), 60126 (1951), 71360 (1952); AA, 1900, rep. 4603, 1902, rep. 5018; PP 2605-2606; NPP, D 5, D 14.
Archives de la KCML, dossier 4309.
Ouvrages
CORDEIRO,
P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude
historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule
Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles,
aparté, Bruxelles, 2011.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine
mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles,
Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la
Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.
Périodiques
L’Émulation, 28, 1903, col. 57-58, pl. 22.
CORDEIRO,
P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La
gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp.
51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place in Bruxelles Patrimoines, 2018
(Hors-série).
Sites internet
BALat KIK-IRPA