Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport

Intervenant(s)

Willem DE BRUYNarchitecte1697

Peter VAN DIEVOETsculpteur1697

Pierre Victor JAMAERarchitecte1882

Adolphe SAMYNarchitecte1898

G. VAN DEN KERCKHOVEsculpteur1872

Statut juridique

Classé depuis le 19 avril 1977, 07 novembre 2002

Styles

Baroque classicisant

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 31140
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Description

La Maison des Tailleurs occupe l’emplacement de deux habitations distinctes, appelées au XIVe siècle «La Chaloupe d’or» et «La Taupe», expropriées à la fin du XIVe siècle pour agrandir le Marché. Acquises vers 1500 par la gilde des tailleurs, elles sont reconstruites en même temps que le n° 23 avec une façade en style gothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. tardif. Après le bombardement de 1695, elles sont relevées en 1697 par G. De Bruyn derrière une façade unique, dont le décor sculpté est dû à P. Van Dievoet. La maison sera restaurée en 1882 par l’architecte P.-V. Jamaer. Des plans de A. Samyn en 1898 indiquent le renouvellement des menuiseriesÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. et celui des croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. en pierre bleue.

Maison à double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial., de trois niveaux plus entresolEntresol ou étage entresolé. Demi-niveau qui surmonte généralement un rez-de-chaussée. et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtièreToit à deux versants. d’ardoises. Façade monumentale sous cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier., en pierre blanche en partie renouvelée. Style baroqueLe style néo-baroque (de 1860 à 1914 environ) se réfère à l’art baroque (XVIIe et 1er quart du XVIIIe siècle) et en reprend certains éléments décoratifs : pignon à volutes, pilastres colossaux, décor emprunt d’une certaine vigueur et d’un fort relief (bossages, harpes, encadrements en saillie). classicisant exprimé par la superposition de deux ordres colossauxUn pilastre, une colonne ou un autre support est dit colossal lorsqu’il s’élève sur plusieurs niveaux ou sur la plus grande partie de la hauteur du bâtiment. : pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ioniques à bossagesBossage. Saillie de la face d’un bloc de pierre par rapport au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit un sur deux lorsqu’un parement présente une alternance d’assises de blocs en bossages et de blocs dont le parement reste au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit rustique lorsque son parement est d’une taille grossière. Il est dit continu lorsqu'il se prolonge sur une assise entière. aux deux niveaux inférieurs, pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. composites, mi-cannelés mi-panneautés en creux, liant les deux étages. Accent mis sur la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale, dont la saillie, encadrée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. doubles, se prolonge dans l’entablement et le frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. et s’achève par une nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché. semi-circulaire.

Grand-Place 24-25, La Maison des Tailleurs (photo 2022).

Porte axiale rectangulaire à encadrement profilé, bases et oreilles; larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. droit soulignant un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. courbe orné d’un panneauLe terme panneau désigne un élément de menuiserie rectangulaire ou carré, enserré dans la structure d’une porte ou d’un lambris. entre deux volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. dorées, que surmonte une nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché. ronde garnie du buste de sainte Barbe, patronne de la gilde des tailleurs, par G. Van den Kerckhove en 1872; à gauche et à droite, un socleMassif surélevant un support ou une statue. et un vase engagésUn élément est dit engagé lorsqu’il paraît en partie noyé dans un pan de mur.. À l’entresol, allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. décorées d’un mascaronDécor sculpté figurant un visage humain ou un masque. entre volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. dorées et entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à fasces. Bel étage marqué dans l’axe par un balcon sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en pointe de diamantBossage comptant plusieurs facettes, comme la pointe d’un diamant., à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. et vases; une porte-fenêtre rectangulaire à encadrement plat surmonté d’un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire rehaussé de festonsDécor figurant une guirlande de fleurs, de feuilles ou d’étoffes, pendant en forme d'arc.; à gauche et à droite, une fenêtre rectangulaire sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. courbe. EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. terminal à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. ornée et cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier. denticuléeLes gouttes et denticules sont des éléments répétés sur les moulurations ou décorations. La goutte est tronconique. Elle se distingue du denticule qui est en forme de petit cube., comme les rampantsAdjectif indiquant qu’un élément d’élévation n’est ni horizontal ni vertical. Par extension, nom donné aux éléments situés de biais d’un pignon ou d’un fronton. du frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. qu’elle souligne; tympanEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. inscrit d’un chronogramme «QUAS FUROR HOSTlLlS / SUBVERTERAT IGNIBUS AEDES / SARTOR RESTAURAT / PRAESIDIBUSQUE DICAT» (1697). Couronnement par une nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché. flanquée de balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. et de deux vases sur piédestal; nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché. chantournéeUn élément est dit chantourné lorsque sa forme alterne courbe et contre-courbe. de volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. et ornée de guirlandesLa guirlande est un décor figurant un cordon de fleurs, feuilles ou fruits.; dans la nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché., un socleMassif surélevant un support ou une statue. en deux parties ornées de guirlandesLa guirlande est un décor figurant un cordon de fleurs, feuilles ou fruits.; au-dessus de la nicheUne niche est un renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif. Elle peut présenter un couvrement et un plan variés, droits ou cintrés. Un élément logé dans une niche sera dit niché., debout sur le socleMassif surélevant un support ou une statue., statue de saint Boniface (ou du «sanctus Homobonus» de Crémone selon A. Van Dievoet).
À l’intérieur, poutraison de chêne conservée à l’entresol ; plafond peint à décor baroqueLe style néo-baroque (de 1860 à 1914 environ) se réfère à l’art baroque (XVIIe et 1er quart du XVIIIe siècle) et en reprend certains éléments décoratifs : pignon à volutes, pilastres colossaux, décor emprunt d’une certaine vigueur et d’un fort relief (bossages, harpes, encadrements en saillie). au fond des caissons au deuxième étage.

Sources

Archives
AVB/NPP, D 5, D 8 et D 10.

Ouvrages
CORDEIRO, P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles, aparté, Bruxelles, 2011.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.

Périodiques
CORDEIRO, P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp. 51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place
in Bruxelles Patrimoines, 2018 (Hors-série).
L’ Émulation, 8, 1882, col. 65, pl. 48-50.
VAN DIEVOET, A., Un disciple belge de Grinling Gribbons, le sculpteur Pierre Van Dievoet (1661-1729) et son œuvre à Londres et à Bruxelles in  Le Folklore brabançon, 225, 1980, pp. 65-91.

Sites internet
BALat KIK-IRPA