Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport

Intervenant(s)

Pierre HERBOSCHarchitecte, peintre1690

Marc DE VOSsculpteur1690

Edouard François MARCHANTsculpteur1852

Pierre Victor JAMAERarchitecte1890-1892

Jean Joseph HERAINsculpteur1890-1892

Joseph POLLARDsculpteur1890-1892

G. VAN DEN KERCKHOVEsculpteur1691

Statut juridique

Classé depuis le 19 avril 1977, 07 novembre 2002

Styles

Baroque

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Archéologique
  • Artistique
  • Esthétique
  • Folklorique
  • Historique
  • Paysager
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 31122
voir plus

Description

Appelée d’abord «Le Loup», cette maison, déjà mentionnée dans un acte de 1340, a été, comme ses voisines, bâtie sur l’ancien domaine des Serhuyghs. Une gravure de 1594 la montre avec une façade de bois. Au début du XVIIe siècle, elle devient la propriété des archers, qui la dotent d’une façade en pierre. Incendiée en 1690, elle est reconstruite aussitôt par l’architecte et peintre P. Herbosch, avec un couronnement semblable à l’actuel, que le bombardement de 1695 détruisit. Elle est remontée en 1696, mais avec une terminaison différente, comme le montrent un dessin de F.J. De Rons en 1737 et des photos antérieures à 1890 : la balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. y est interrompue par un piédestal surmonté d’un phénix et inscrit d’un chronogramme (1696). Le décor sculpté, attribué à M. De Vos, sera abattu par les sans-culottes en 1793. En 1847, l’ordonnance du rez-de-chaussée est modifiée : la porte axiale est remplacée par une fenêtre. Le phénix est replacé en 1852 par Ed. Marchant, tandis qu’une restauration générale est menée en 1890-1892 par l’architecte P.-V. Jamaer, qui utilise pierre d’Euville et de Savonnière, replace des grilles en fer au rez-de-chaussée, renouvelle châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre., balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. et décor sculpté (médaillons, statues, frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. et couronnement).

Maison perpendiculaire en double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial., à quatre niveaux et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtière à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux. couverte d’ardoises et de tuiles mécaniques.
Façade baroque sous corniche, au parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. renouvelé en pierre blanche; pierre bleue pour les soclesMassif surélevant un support ou une statue. des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., les croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit., les larmiersMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche.. Ordonnance symétrique rythmée horizontalement par une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. continue et des entablementsCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et verticalement par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. superposés. Au rez-de-chaussée, pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. engagés dans des trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. à bossages un-sur-deux et couronnés de consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en voluteOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. soutenant le balcon à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. du premier étage; porte cintrée axiale surmontée d’un bas-relief figurant Romulus et Rémus allaités par une louve; grilles forgées des portes latérales frappées aux initiales de saint Antoine et saint Sébastien, patrons des archers.

Grand-Place 5, La Louve, supra-porta de l'entrée (photo 2022).

Au premier étage, pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. doriques cannelés; sur les piédestaux qui scandent la balustrade, motifs sculptés de l’entablement présentant, sous la corniche denticulée, une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de triglyphes à gouttes et de métopesDans une frise d’entablement, surface nue ou ornementée qui alterne avec les triglyphes. à motifs dorés faisant allusion aux archers. Au deuxième étage, statues allégoriques par J. Herain, adossées aux pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ioniques et identifiées comme étant la Vérité, la Fausseté, la Paix et la Discorde par le texte inscrit sur les soclesMassif surélevant un support ou une statue. : « HIC VERUM / HINC FALSUM / PAX SIT / DISCORDIA LONGE»; autre inscription sur l’entablement ; «FIRMAMENTUM IMPERII / INSIDIAE STATUS / SALUS GENERIS HUMANI / EVERSIO REIPUBLICAE». À l’étage supérieur, médaillons des empereurs Trajan, Tibère, Auguste et César, également par J. Herain, surmontant les ornements symboliques dorés des trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. qui séparent les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. jumelées à coins supérieurs coupés. FrontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire sur corniche à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche., comme les rampants; bas-relief du tympanEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. par J. Pollard, montrant Apollon et le serpent Python. Au-dessus et en retrait, sorte de pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à consoles renversées dû à G. Van den Kerckhove : au centre, groupe sculpté figurant le phénix renaissant de ses cendres; sur le piédestal, chronogramme : «COMBUSTA INSIGNIOR RESURREXI EXPENSIS SEBASTIANAE GULDAE», donnant la date de la reconstruction par la gilde de Saint-Sébastien (1691); sur les ailerons, chutes et vases. Façade arrière cimentée, sous pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. pointu, partiellement visible; baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. modifiées.

À l’intérieur, caves conservant une partie des voûtes d’arêtes en briques, des doubleaux biseautés et des colonnes de pierre blanche.

Sources

Archives
AVB/TP 8585 (1847, 1852, 1890-1892); N.P.P., D 3.

Ouvrages
CORDEIRO, P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles, aparté, Bruxelles, 2011.
DES MAREZ, 1979, fig. 21.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.

Périodiques
L’Émulation, 17, 1892, col. 175-176 et 183-185.
CORDEIRO, P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp. 51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place
 in Bruxelles Patrimoines, 2018 (Hors-série).

Sites internet
BALat KIK-IRPA