Typologie(s)
hôtel particulier
Intervenant(s)
J.B.V. BARRÉ – architecte – 1776
Barnabé GUIMARD – 1776
Styles
Néoclassicisme
Inventaire(s)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Archéologique Il s’agit généralement de vestiges, d’éléments fragmentaires ou de traces significatives de bâtiments plus anciens à préserver qui témoignent de l’activité architecturale humaine. En l’occurrence, l’intérêt se porte généralement sur les vestiges eux-mêmes. La sélection du bien (bâtiment ou fragment) est motivée par ces fragments, qui fournissent des informations précieuses sur l’évolution et l’histoire du bâtiment. Il peut s’agir d’éléments fragmentaires conservés dans le bâtiment (par exemple, les éléments structurels dans les caves de l’immeuble du 40 rue au Beurre) ou encore de caves susceptibles de conserver des éléments plus anciens (par exemple, les caves de l’abbaye du Coudenberg ou la chapelle de Nassau).
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
2016
id
Urban : 30525
Description
Ensemble construit à l’emplacement de l’ancienne
Cour d’Hoogstraeten après qu’une partie de celle-ci eut été cédée en 1774 à la Ville
par la propriétaire de l’époque, la princesse de Salm-Salm, en échange d’une
portion de la rue Isabelle. Par acte du 03.01.1776, la Cour devint propriété du
comte C. de Spangen, qui la fit en partie démolir. Il y fit établir en 1776-1777
le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. à l’angle de la rue Montagne de la Cour (nos 13-14) et,
probablement simultanément ou peu après, une cour d’honneur rectangulaire
entourée de dépendances (nos 11-12). Fermée vers la place par un
portique (voir notice
de rue), cette cour donnait au Nord sur un jardin bordé par les rues
Terarken et Villa Hermosa. L’ensemble passa dans le premier quart du 19e
siècle au baron d’Hoogvorst.
Nos 11-12. Bâtiment bordant le fond de la cour intérieure, apparemment en L dès l’origine, d’après les plans et des vues du dernier quart du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle. En 1821, suite à l’incendie de la Chancellerie de la rue de la Loi (voir Palais de la Nation), il servit de résidence au prince Guillaume d’Orange puis fut séquestré en 1830. En 1835, il devint le siège de la Cour Militaire puis, en 1844, du Ministère des Travaux Publics et, en 1884, du Ministère des Chemins de fer. L’installation de la Cour des Comptes, en 1897, occasionna au cours du 20e siècle divers transformations et agrandissements. Actuellement occupé par le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, après rénovation (voir place Royale, n° 10). Aile néoclassique en L de deux niveaux, du dernier quart du 18e siècle; vers la cour, façades de sept et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtière éclairée d’œils-de-bœuf. Rez-de-chaussée souligné par un large cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. d’appui ; à l’étage, trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiales en léger ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. prolongé au-dessus de la corniche par un attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. : fenêtres rectangulaires à encadrement et fronton triangulaire sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à feuille d’acanthe, surmontées de panneaux en creux à guirlandeLa guirlande est un décor figurant un cordon de fleurs, feuilles ou fruits.; tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. d’entrée extérieur sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine., tous deux en bois, du 19e siècle. Ailleurs, fenêtres rectangulaires avec caisse de volet du 19e siècle, surmontées à l’étage de grands panneaux en creux carrés. À l’arrière, vers la rue Villa Hermosa, façades totalisant dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.; trois niveaux plus entresol (n° 5), conservant au rez-de-chaussée des restes de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten, ce qu’indique la différence de niveau par rapport à la cour d’honneur. Ordonnance irrégulière, tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. et large portail résultant de diverses transformations — selon des données d’archives, principalement en 1893, 1897 et 1906 — entre autres sur les plans de l’architecte G. Hano.
À l’intérieur, remarquable salle de réunion aménagée à l’Ouest, à l’étage, en style néoclassique, peut-être en 1897 ; plafonds stuqués richement dorés et polychromés et dessus de porteUne fenêtre est dite en dessus de porte lorsqu’elle surmonte une porte sans être directement en contact avec elle : la porte est séparée de la fenêtre par un petit pan de mur ou par un entablement ; porte et fenêtre possèdent chacune un encadrement propre. ouvragés, décorés respectivement des initiales JL et X.
Aile Nord attenante, perpendiculaire au n° 10. Apparemment limitée à l’origine, d’après des vues anciennes, à un niveau; progressivement transformée jusqu’en 1933, compte actuellement cinq niveaux. Façade avant enduite; six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de simples fenêtres rectangulaires. Premier niveau et caves hautesSous-sol à demi enterré, surélevant le rez-de-chaussée., visibles derrière un escalier parallèle à la façade : restes de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten. Dans l’angle Nord-Est, bâtiment bas abritant la conciergerie.
Au Nord-Ouest, bâtisses résultant d’extensions systématiques, notamment de l’exhaussement du bâtiment existant (1938) et, vers le jardin, de l’implantation de bureaux de trois niveaux, avec façades à lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. en pierre blanche et pierre bleue (1936, architecte G. Hayois) ainsi que de locaux d’archives (1949, architecte A. De Laet et 1955-1956).
Nos 13-14. À l’angle de la rue Montagne de la Cour, pavillon comptant huit travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers cette rue, huit vers la place et six vers la cour d’honneur. Divisé dans la deuxième moitié du 19e siècle, il abrita I’« Hôtel Britannique » et des appartements privés. Bordé vers la cour d’honneur par une annexe de l’ancienne Cour des Comptes.
Partie Sud-Ouest, avec quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la rue Montagne de la Cour, occupée en 1886 par le magasin « Old England ». Réaménagement intérieur, jonction avec la nouvelle extension Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. érigée en 1898-1899 à l’angle des rue Montagne de la Cour et Villa Hermosa (voir rue Montagne de la Cour, n° 2) et surélévation par un toit servant de tea-room, réalisés selon un permis de bâtir de 1905 par l’architecte P. Saintenoy. En 1905 et 1912, extension d’« Old England » dans le reste du pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon.. En 1913, sur les plans de l’architecte G. Hubrecht, transformation totale de l’intérieur — refait principalement en néo-Louis XV et en néo- Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. — et restauration des façades à front de la rue Montagne de la Cour et de la place Royale. En 1922, reconstruction de la façade donnant sur la cour et agrandissement, vers la place Royale, à droite, des fenêtres de cave en vitrines. En 1925, remaniement de l’entrée rue Montagne de la Cour, agrandissement de toutes les fenêtres de cave en vitrine et réaménagement intérieur.
À partir de 1974, le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. est occupé, comme le n° 2 de la rue Montagne de la Cour, par le magasin de tapis « Rêve d’Orient ». L’État l’achète en 1979 pour y transférer le Musée Instrumental; la rénovation, commencée fin 1989, a été conçue par G + D Studiegroep D. Bontinck, GUS (D. Graux, F. Terlinden et G. Vanhamme) et I.D.P.O. Ph. Neerman (voir rue Montagne de la Cour, n° 2). Elle prévoit d’intégrer le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. après démolition et reconstruction des annexes de l’ancienne Cour des Comptes (au Sud-Ouest de la cour et rue Villa Hermosa, n° 3) et d’aménager des salles d’exposition, une bibliothèque, une grande salle de concert, des ateliers et des bureaux.
Vestiges de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten. À l’origine, deux demeures distinctes. Celle au Sud, vers la rue Montagne de la Cour, fut habitée au 15e siècle par Antoine, le Grand Bâtard puis par son demi-frère Baudouin de Bourgogne. L’hôtel au Nord s’appela entre le dernier quart du XIVe et le 15e siècle Hôtel de Kersbeke puis Hôtel d’Auxy, du nom de ses propriétaires successifs. Dans la deuxième moitié du 15e siècle, il était occupé par Philippe de Bourgogne, seigneur de Beveren, qui fit ériger une chapelle et une galerie. Vers 1518, le nouveau propriétaire, Antoine de Lalaing, comte d’Hoogstraeten le réunit à la demeure au Sud pour en faire la Cour d’Hoogstraeten.
Une partie de cette Cour fut démolie lors du nivellement préalable à l’établissement de la place Royale et suite à l’édification par le comte de Spangen des actuels nos 13-14 et des dépendances entourant la cour d’honneur (nos 11-12). Le reste fut en majorité enfoui et restauré, transformé ou redivisé.
Outre les vestiges déjà connus, de récentes fouilles ont permis de repérer d’autres éléments intéressants. Des parties de caves, de soubassementsPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., encadrements de fenêtre et consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. de poutre en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., des pans de mur en briques, les traces de tours d’escalier circulaires et d’une chapelle ainsi qu’une remarquable galerie permettent actuellement de se faire une idée plus précise de l’histoire de cette demeure patricienne et de son implantation.
La Cour d’Hoogstraeten se présentait jadis comme un vaste ensemble en U avec jardin, cour intérieure et mur de clôture, compris entre les rues Isabelle, Montagne de la Cour, Villa Hermosa et Terarken. Elle offrait l’aspect typique d’une prestigieuse demeure : double aile Est, perpendiculaire à la rue Isabelle, avec deux niveaux entre des façades latérales sous pignon à gradinsPignon dont les rampants sont étagés en escalier, à la manière de gradins.; à l’Est, tour d’escalier circulaire et au Nord, chapelle attenante avec chœur à trois pans, reliée par une galerie d’arcades voûtée à l’aile Ouest; aile Ouest de deux niveaux, parallèle à la rue Villa Hermosa et pourvue également d’une tour d’escalier circulaire au coin de la supposée aile Sud
La galerie, presque intacte, est un des rares exemples bruxellois de galerie d’arcades en gothique tardif. Cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’arcs brisés aplatis en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., profilés et sommés d’un fleuronOrnement d'inspiration gothique terminant un pinacle., couvrement par des voûtes d’arêtes nervurées en briques sur culs-de-lampe figurés au Sud et, au Nord, sur colonnes en pierre bleue à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. et base moulurés, reliées par des allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. à chaperon et banquette en pierre bleue.
Nos 11-12. Bâtiment bordant le fond de la cour intérieure, apparemment en L dès l’origine, d’après les plans et des vues du dernier quart du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle. En 1821, suite à l’incendie de la Chancellerie de la rue de la Loi (voir Palais de la Nation), il servit de résidence au prince Guillaume d’Orange puis fut séquestré en 1830. En 1835, il devint le siège de la Cour Militaire puis, en 1844, du Ministère des Travaux Publics et, en 1884, du Ministère des Chemins de fer. L’installation de la Cour des Comptes, en 1897, occasionna au cours du 20e siècle divers transformations et agrandissements. Actuellement occupé par le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, après rénovation (voir place Royale, n° 10). Aile néoclassique en L de deux niveaux, du dernier quart du 18e siècle; vers la cour, façades de sept et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtière éclairée d’œils-de-bœuf. Rez-de-chaussée souligné par un large cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. d’appui ; à l’étage, trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiales en léger ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. prolongé au-dessus de la corniche par un attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. : fenêtres rectangulaires à encadrement et fronton triangulaire sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à feuille d’acanthe, surmontées de panneaux en creux à guirlandeLa guirlande est un décor figurant un cordon de fleurs, feuilles ou fruits.; tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. d’entrée extérieur sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine., tous deux en bois, du 19e siècle. Ailleurs, fenêtres rectangulaires avec caisse de volet du 19e siècle, surmontées à l’étage de grands panneaux en creux carrés. À l’arrière, vers la rue Villa Hermosa, façades totalisant dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.; trois niveaux plus entresol (n° 5), conservant au rez-de-chaussée des restes de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten, ce qu’indique la différence de niveau par rapport à la cour d’honneur. Ordonnance irrégulière, tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. et large portail résultant de diverses transformations — selon des données d’archives, principalement en 1893, 1897 et 1906 — entre autres sur les plans de l’architecte G. Hano.
À l’intérieur, remarquable salle de réunion aménagée à l’Ouest, à l’étage, en style néoclassique, peut-être en 1897 ; plafonds stuqués richement dorés et polychromés et dessus de porteUne fenêtre est dite en dessus de porte lorsqu’elle surmonte une porte sans être directement en contact avec elle : la porte est séparée de la fenêtre par un petit pan de mur ou par un entablement ; porte et fenêtre possèdent chacune un encadrement propre. ouvragés, décorés respectivement des initiales JL et X.
Aile Nord attenante, perpendiculaire au n° 10. Apparemment limitée à l’origine, d’après des vues anciennes, à un niveau; progressivement transformée jusqu’en 1933, compte actuellement cinq niveaux. Façade avant enduite; six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de simples fenêtres rectangulaires. Premier niveau et caves hautesSous-sol à demi enterré, surélevant le rez-de-chaussée., visibles derrière un escalier parallèle à la façade : restes de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten. Dans l’angle Nord-Est, bâtiment bas abritant la conciergerie.
Au Nord-Ouest, bâtisses résultant d’extensions systématiques, notamment de l’exhaussement du bâtiment existant (1938) et, vers le jardin, de l’implantation de bureaux de trois niveaux, avec façades à lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. en pierre blanche et pierre bleue (1936, architecte G. Hayois) ainsi que de locaux d’archives (1949, architecte A. De Laet et 1955-1956).
Nos 13-14. À l’angle de la rue Montagne de la Cour, pavillon comptant huit travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers cette rue, huit vers la place et six vers la cour d’honneur. Divisé dans la deuxième moitié du 19e siècle, il abrita I’« Hôtel Britannique » et des appartements privés. Bordé vers la cour d’honneur par une annexe de l’ancienne Cour des Comptes.
Partie Sud-Ouest, avec quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la rue Montagne de la Cour, occupée en 1886 par le magasin « Old England ». Réaménagement intérieur, jonction avec la nouvelle extension Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. érigée en 1898-1899 à l’angle des rue Montagne de la Cour et Villa Hermosa (voir rue Montagne de la Cour, n° 2) et surélévation par un toit servant de tea-room, réalisés selon un permis de bâtir de 1905 par l’architecte P. Saintenoy. En 1905 et 1912, extension d’« Old England » dans le reste du pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon.. En 1913, sur les plans de l’architecte G. Hubrecht, transformation totale de l’intérieur — refait principalement en néo-Louis XV et en néo- Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. — et restauration des façades à front de la rue Montagne de la Cour et de la place Royale. En 1922, reconstruction de la façade donnant sur la cour et agrandissement, vers la place Royale, à droite, des fenêtres de cave en vitrines. En 1925, remaniement de l’entrée rue Montagne de la Cour, agrandissement de toutes les fenêtres de cave en vitrine et réaménagement intérieur.
À partir de 1974, le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. est occupé, comme le n° 2 de la rue Montagne de la Cour, par le magasin de tapis « Rêve d’Orient ». L’État l’achète en 1979 pour y transférer le Musée Instrumental; la rénovation, commencée fin 1989, a été conçue par G + D Studiegroep D. Bontinck, GUS (D. Graux, F. Terlinden et G. Vanhamme) et I.D.P.O. Ph. Neerman (voir rue Montagne de la Cour, n° 2). Elle prévoit d’intégrer le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. après démolition et reconstruction des annexes de l’ancienne Cour des Comptes (au Sud-Ouest de la cour et rue Villa Hermosa, n° 3) et d’aménager des salles d’exposition, une bibliothèque, une grande salle de concert, des ateliers et des bureaux.
Vestiges de l’ancienne Cour d’Hoogstraeten. À l’origine, deux demeures distinctes. Celle au Sud, vers la rue Montagne de la Cour, fut habitée au 15e siècle par Antoine, le Grand Bâtard puis par son demi-frère Baudouin de Bourgogne. L’hôtel au Nord s’appela entre le dernier quart du XIVe et le 15e siècle Hôtel de Kersbeke puis Hôtel d’Auxy, du nom de ses propriétaires successifs. Dans la deuxième moitié du 15e siècle, il était occupé par Philippe de Bourgogne, seigneur de Beveren, qui fit ériger une chapelle et une galerie. Vers 1518, le nouveau propriétaire, Antoine de Lalaing, comte d’Hoogstraeten le réunit à la demeure au Sud pour en faire la Cour d’Hoogstraeten.
Une partie de cette Cour fut démolie lors du nivellement préalable à l’établissement de la place Royale et suite à l’édification par le comte de Spangen des actuels nos 13-14 et des dépendances entourant la cour d’honneur (nos 11-12). Le reste fut en majorité enfoui et restauré, transformé ou redivisé.
Outre les vestiges déjà connus, de récentes fouilles ont permis de repérer d’autres éléments intéressants. Des parties de caves, de soubassementsPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., encadrements de fenêtre et consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. de poutre en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., des pans de mur en briques, les traces de tours d’escalier circulaires et d’une chapelle ainsi qu’une remarquable galerie permettent actuellement de se faire une idée plus précise de l’histoire de cette demeure patricienne et de son implantation.
La Cour d’Hoogstraeten se présentait jadis comme un vaste ensemble en U avec jardin, cour intérieure et mur de clôture, compris entre les rues Isabelle, Montagne de la Cour, Villa Hermosa et Terarken. Elle offrait l’aspect typique d’une prestigieuse demeure : double aile Est, perpendiculaire à la rue Isabelle, avec deux niveaux entre des façades latérales sous pignon à gradinsPignon dont les rampants sont étagés en escalier, à la manière de gradins.; à l’Est, tour d’escalier circulaire et au Nord, chapelle attenante avec chœur à trois pans, reliée par une galerie d’arcades voûtée à l’aile Ouest; aile Ouest de deux niveaux, parallèle à la rue Villa Hermosa et pourvue également d’une tour d’escalier circulaire au coin de la supposée aile Sud
La galerie, presque intacte, est un des rares exemples bruxellois de galerie d’arcades en gothique tardif. Cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’arcs brisés aplatis en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., profilés et sommés d’un fleuronOrnement d'inspiration gothique terminant un pinacle., couvrement par des voûtes d’arêtes nervurées en briques sur culs-de-lampe figurés au Sud et, au Nord, sur colonnes en pierre bleue à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. et base moulurés, reliées par des allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. à chaperon et banquette en pierre bleue.
Sources
Archives
AVB/TP 24464 (1893 et 1906), 1261 (1897), 58586 (1949), 42780 (1933), 49162 (1936, 1938), 69231 (1955-1956), 2569 et 32519 (1905), 31313 (1913, 1922), 31318 (1925).
K.C.M.L., dossiers 4478 et 2071.
Ouvrages
Musée Instrumental, Projet d’installation dans les anciens magasins Old England, Ministère des Travaux Publics, Régie des Bâtiments, Liège, 1987.
Périodiques
VAN EENHOOGE, D., CELIS, M.M., Het «Hof van Hoogstraeten», de Brusselse verblijfplaats van Antoine de Lalaing, dans M & L, 1988, 7/4, p. 36-62.