Typologie(s)
Intervenant(s)
Victor HORTA – architecte – 1901
Victor HORTA – architecte – 1909
C. VERAART – architecte – 1920
Jean DE LIGNE – architecte – 1934
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
L'hôtel fut conçu en 1901 à la demande du notaire Charles Roger, beau-père d'Aubecq. À peine achevé, il fut vendu au Lillois Paul Verstraete, qui y fit ajouter une écurie en 1905 et fit meubler l'intérieur par G. Serrurier-Bovy. La façade comptait alors trois niveaux, de hauteur croissante, caractérisée par des loggiasPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries. au dernier étage. Avec le percement de l'avenue Émile De Mot, on pressa le propriétaire de monumentaliser la façade, jugée trop modeste. En 1909, Verstraete fit appel à Horta pour surhausser l'ensemble d'un niveau, annihilant la simplicité charmante du projet initial. Le commanditaire mourut peu après et l'hôtel fut revendu au baron Descamps-David. Ce dernier fit radicalement changer la façade en style Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte., sur les plans de l'architecte C. Veraart en 1920, ce qui provoqua un tollé dans le monde artistique belge. Enfin, en 1934, l'architecte Jean De Ligne rhabilla une nouvelle fois l'ensemble, donnant à l'hôtel sa physionomie actuelle, empreinte de classicisme.
Élévation actuelle en pierre bleue, de quatre niveaux et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. inégales, la principale à droite. R.d.ch. percé au centre d'une porte piétonne à encadrement à bossages et à droite d'une porte de garage. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. des étages médians à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. et à encadrement en creux. TrumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. à bossages. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires au dernier niveau traité en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement., sous corniche à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. et muret d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement..
Sources
Archives
AVB/TP 1232 (1901-1904), 1170 (1905), 4663 (1909), 36492 (1920), 45020 (1934).
Ouvrages
AUBRY, F., Victor Horta à Bruxelles, Racine, Bruxelles, 1996, p. 107.
BORSI, F., PORTOGHESI, P., Horta, trad. fr. J.-M. Van Der Meerschen, J.-M. Collet éd., Braine l'Alleud, 1996, pp. 103, 405.
HORTA, V., Mémoires. Texte établi, annoté et introduit par Cécile Dulière, Ministère de la Communauté française de Belgique, Bruxelles, 1985, pp. 86-90.
Périodiques
HOSTE, H., « Horta-Veraart », La Cité, 7, 1921, pp. 159-166, pp. 159-166.