Typologie(s)

hôtel de ville/maison communale
établissement scolaire

Intervenant(s)

Louis SPAAKarchitecte1860-1861

Statut juridique

Classé depuis le 13 avril 1995

Styles

Néoclassicisme

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016-2017

id

Urban : 36544
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Description

Ancienne maison communale avec école, construite en style néoclassique en 1860-1861 sur les plans de Louis Jacques Charles Spaak, architecte-voyer de la Province.

Historique

Dans les premières décennies du XIXe siècle, l’Administration communale de Laeken, au personnel très réduit, et l’école avec son instituteur avaient été logés dans une maison de la rue de l’Église (disparue) puis vers 1835 dans un hospice de vieillards proche de l’église, appelé Maison du Saint-Esprit, immeuble alors réaménagé par l’architecte Spaak et qui sera démoli en 1879-1880.

Il faut attendre 1860 pour voir la commune se construire, rue des Palais, un complexe administratif et une école dont l’aspect monumental devait être digne du royal voisin. À cet effet, c’est une ancienne maison de campagne remontant au moins au XVIe siècle et ancienne dépendance du château, disparu, de Boschverken, qui est achetée par la Commune et entièrement démolie.

Le nouvel ensemble, conçu par le même Spaak, empreint d’une grande dignité et de symétrie, se présente à l’angle de l’actuelle rue Hubert Stiernet (alors impasse Saint-Georges) comme une maison de campagne précédée d’une cour flanquée de deux pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’angle et fermée par une grille. À l’arrière s’allonge une aile d’école, basse. Le reste du terrain, en trapèze, reste libre de construction. Le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. gauche est sans doute occupé par l’instituteur, celui de droite par la police.

Le premier est agrandi vers la gauche en 1866-1867, le second doublé mimétiquement en 1891-1892, tandis que commencent à s’ériger, derrière eux, quelques bâtiments utilitaires, hangars et baraques. En 1874, la salle du Conseil est agrandie au détriment d’un bureau voisin et en 1884 l’école, qui depuis 1878 n’accueillait déjà plus de filles dans ses quatre classes, est affectée aux services communaux.

Désaffecté en 1912 au profit du nouvel hôtel communal de la place Émile Bockstael (voir boulevard Bockstael no244-246a), le complexe allait encore abriter certains services des Travaux publics. Dans les années 1970, les bâtiments principaux ont été loués à un ferrailleur-brocanteur. En 1995, la maison communale et l’école, ainsi que les façades et toitures des pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. ont été classés comme monuments. La grille primitive de la cour avait déjà disparu. En 2007-2008, l’architecte H. Verdussen (bureau Archi 2000) mène la restauration et la réaffectation des parties classées en appartements et sièges d’asbl, ainsi que la construction de sept logements de chaque côté de la parcelle, accompagnés de jardinets.

Description

Bâtisse de plan presque carré, à deux niveaux de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. en maçonnerie enduite peinte en gris et pierre bleue. Soulignée par une corniche de bois, à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. de pierre à l’avant, toit de zinc à trois versants, adossé à un mur-pignon et coupé d’une terrasse faîtière.
Sur un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre blanche à moulure de pierre bleue, percé de deux soupiraux, façade principale striée de cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition., centrée sur un avant-corps d’entrée de faible saille, portant frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.. Elle est limitée par de forts pilastres d’angle, creusés d’une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. à l’étage. Porte en retrait sur emmarchement et fenêtres du rez-de-chaussée en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., inscrites dans une arcade de même forme, à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. de pierre et clefClaveau central d’un arc ou d’une plate-bande. Il s’agit d’un élément architectonique. Le terme s'utilise également pour des éléments purement décoratifs qui évoquent une clef à rôle structurel. à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc.. AppuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. sur consoles assorties. À l’étage, fenêtres rectangulaires encadrées de pierre, la centrale à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. sur consoles, les latérales sous corniche.
Façades latérales sans décor, marquées par deux pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau.; fenêtres en plein cintre au rez-de-chaussée, rectangulaires à l’étage. Mur-pignon arrière percé de trois fenêtres en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. au niveau de combleEspace intérieur de la toiture..
Porte et châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers conservés.

Ancienne école toute en briques peintes, à ample bâtièreToit à deux versants. sous corniche de bois. Enfilades de neuf portes et fenêtres en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., à archivolte retournée; châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. des fenêtres à petits-fers, conservés.

Pavillon gauche et partie gauche originelle du droit, perpendiculaires à la rue, de composition identique, le premier de longueur double. Un niveau et demi sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre blanche à biseau de pierre bleue, coiffés d’une bâtière d’ardoise sur corniche de bois. Murs-pignons à rue creusés d’une arcade au plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. enduitL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc., traversée par une imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. de pierre continue, qui sert aussi d’appui aux fenêtres sur cour du demi-niveau. Fenêtre rectangulaire à encadrement de pierre à crossettesRessauts décoratifs situés aux angles d’un élément tel qu’un encadrement. et appuiAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console.; oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. au pignon, de même matériau, marqué d’un consolePièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc.. Au tympanEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. de l’arcade, demi-lune à archivolteMouluration disposée sur le front de l’arc. Le corps de moulures qui compose l’archivolte est de faible ampleur, moins complexe que celui de la corniche. de mortier faisant écho à celle de l’arcade.
Côté cour, quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires au pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. gauche, deux à l’autre.
Extension latérale (1891-1892) du pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. droit, de faible profondeur, reproduisant le mur-pignon de ce dernier sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. cette fois tout en pierre bleue et se contentant d’un encadrement de mortier à l’oculus.
Cour pavée fermée par une grille récente évoquant l’originelle. À l’entrée des impasses latérales, à la place d’arcades, grilles en fer forgé différentes, de remploi (?), d’inspiration Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise..

Intérieur du bâtiment principal organisé en double-corps avec cage d’escalier à droite. Tout l’aménagement est néoclassique. Au rez-de-chaussée, deux pièces de chaque côté du couloir avant la réunion de celles de gauche en 1874, pour la création d’une nouvelle salle du Conseil. Cette dernière compte trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à plafond mouluré, marquées par deux paires de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. à consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console.; cheminée disparue. Pièce avant droite sous plafond semblable, conservant sa cheminée en marbre de Carrare. Couloir dallé de pierre bleue et coupé au pied de l’escalier par deux portes vitrées en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. entre pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. toscans, à imposte à petits-fers rayonnants. Portes des pièces à deux vantauxLe mot vantail désigne le battant d’une porte ou d’une fenêtre. à panneaux. Escalier tournant à gauche, à jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. étroit, volées droites et repos, avec rampe à fins balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade.. Plan analogue à l’étage mais à trois bureaux à gauche; même type de porte, cheminées en marbre noir veiné de blanc. Au combleEspace intérieur de la toiture., trois bureaux mansardés et grande salle à l’arrière, éclairée par les trois fenêtres du pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc.. Toutes les menuiseriesÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. sont peintes. Côté couloir, vantauxLe mot vantail désigne le battant d’une porte ou d’une fenêtre. en faux-bois, chambranles et escalier, rampe comprise, en faux-marbre. Faux-marbre également pour les murs des espaces de circulation.

Sources

Ouvrages
CULOT, M. [dir.], Bruxelles Hors Pentagone. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 60.
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles. 24. Laeken, Direction des Monuments et des Sites – Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles, 2012, p. 69.
BOLLE, C., MEYFROOTS, G, PIGNATARO, V., Réhabilitation de l’ancien complexe communal de Laeken Palais Outre-PontsÉtude historique, Centre d’études pour la conservation du patrimoine architectural et urbain R. Lemaire, Archi 2000, 1996-1997.

Cartes / plans
Plan de Bruxelles et environs, Établissement géographique Ph. Vandermaelen, ca 1865.