Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport
sculpture et monument commémoratif

Intervenant(s)

Cornelis VAN NERVENarchitecte1698

INCONNU - ONBEKEND1720

Adolphe SAMYNarchitecte1903-1904

Egide Emile AERTSENsculpteur1852

Jan DE KINDERsculpteur1735

Pierre (Pieter) BRAECKEsculpteur1900

Charles SAMUELsculpteur1899

Statut juridique

Classé depuis le 19 avril 1977, 07 novembre 2002

Styles

Baroque

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Archéologique
  • Artistique
  • Esthétique
  • Folklorique
  • Historique
  • Paysager
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

id

Urban : 40020
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Description

Le Cygne, mentionné au XIVe siècle, était, à l’origine, une auberge entourée d’un jardin. En 1523, elle est reconstruite par ordre d’Apollonie van Ouderghem, veuve d’Henri de Fruytère, avec une façade-pignon en bois alignée sur celles de «L’Étoile» et de «L’Arbre d’or». Après le bombardement, en 1698, elle est reconstruite en avant de cet alignement, peut-être par C. Van Nerven, pour le compte de P. Fariseau, co-fondateur de l’Académie de Musique. Ensuite, elle est acquise par la gilde des bouchers, qui la transforme en 1720 avec le produit de la vente des laines, comme l’indique le chronogramme placé au sommet de la façade. J. De Kinder sculpte le cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. axial en 1735 et les statues de l’attique, qui disparaîtront plus tard : les photos des années 1890 montrent deux façades enduites, la principale avec un balcon à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... muet et sans sculptures et la toiture sans balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. faîtière. En 1896-1897, la façade latérale et l’intérieur sont modifiés à l’occasion de la reconstruction de «L’Étoile» (n° 8). Façade principale et toiture domicale sont restaurées en 1903-1904 par l’architecte A. Samyn, qui utilise la pierre de Gobertange (parements, encadrements moulurés), la pierre d’Euville (balustrade du balcon, cartouchesDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale., fronton, statues) et la pierre bleue (croisées, larmiers).

Grand-Place 9, Le Cygne (photo 2022).

Imposante maison en long de trois niveaux plus entresol et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., sous toiture domicale et bâtièreToit à deux versants. perpendiculaire couvertes d’ardoises.
Façade novatrice, de style Louis XIV, marquée par le ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. de la travée axiale, qui se prolonge dans l’entablement et le frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.. Rez-de-chaussée et entresol à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. au-dessus du soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. biseauté, ajouré d’ouvertures et, à gauche, d’un escalier menant aux caves; porte axiale rectangulaire à encadrement profilé et larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. surmonté d’un cygne sculpté par E. Aertsen vers 1852; à gauche et à droite, deux plaques commémorant la fondation, les 5 et 6 avril 1885, du Parti ouvrier belge. Accent mis sur le bel étage : dans l’axe, une porte-fenêtre flanquée de colonnes ioniques engagées supportant un fronton courbe qu’interrompt un cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. tenu par deux putti et frappé aux initiales «P.F. » (P. Fariseau?), refait par P. Braecke en 1900; balcon sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à feuille d’acanthe, dont le garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. et piédestaux rehaussés de mascarons date de 1903-1904; fenêtres latérales à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. et encadrement à crossettes, coiffées par un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire orné d’une coquilleOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant. et de guirlandes. Mêmes fenêtres, sans frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches., à l’étage supérieur, soulignées en allège par deux cartouchesDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. inscrits «ANNO» et «1698». EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à architrave à fasces, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de rosaces alternant avec des consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. cannelées qui soutiennent la corniche, soulignée d’une ligne d’oves. Surmontant l’attique, statues de la Boucherie, de l’Abondance et de l’Agriculture, rétablies par Ch. Samuel en 1899 ; sur le socleMassif surélevant un support ou une statue. de la figure axiale, chronogramme «HAEC DOMUS LANEA EXALTATUR» (1720). LucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. surbaissées dans la toiture que souligne un attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. ajouré.
Façade latérale droite visible en partie.
À l’arrière, annexe plus basse, à toit plat.

À l’intérieur, escalier Louis XV avec jolie rampe en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. ; cave de deux nefs sur six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. couvertes de voûtes d’arêtes en anse de panier séparées par des doubleaux et portées par une épine axiale de piliersSupport vertical de plan carré. en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., carrés et à tailloir.

Sources

Archives
AVB/TP 56463 (1897, 1903); AA 1904, rep. 5215; NPP, D 17.

Ouvrages
CORDEIRO, P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles, aparté, Bruxelles, 2011.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.

Périodiques
L’Émulation, 24, 1899, col. 185-186.
CORDEIRO, P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp. 51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place
 in Bruxelles Patrimoines, 2018 (Hors-série).

Sites internet
BALat KIK-IRPA