Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport
sculpture et monument commémoratif

Intervenant(s)

Victor HORTAarchitecte1899

Adolphe SAMYNarchitecte1896-1897

Victor ROUSSEAUsculpteur1899

Albert CIAMBERLANIpeintre1899

Julien DILLENSsculpteur1902

Statut juridique

Classé depuis le 19 avril 1977, 07 novembre 2002

Styles

Néo-baroque
Art nouveau
Néo-Renaissance

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 31126
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Description

À l’angle de la rue Charles Buls cette maison, déjà mentionnée au XIIIe siècle, devient au XIVe siècle le local de l’amman, qui préside le tribunal des échevins et fait exécuter les sentences; Everard ’t Serclaes, échevin et libérateur de la Ville, y décède en 1388. Elle avait à l’origine une façade-pignon en bois et était séparée de la maison voisine, «Le Cygne» (n° 9), par un passage. Reconstruite après 1695, elle est démolie en 1853 pour élargir la rue dont elle formait le coin. Elle sera remontée en 1896-1897 par l’architecte A. Samyn, sur ordre du bourgmestre Ch. Buls, avec un rez-de-chaussée en forme de galerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. afin de faciliter la circulation. En 1863 déjà, l’architecte W. Janssens avait défendu l’idée d’une telle galerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant., tandis qu’en 1886 un projet de l’architecte P.-V. Jamaer envisageait une bretèche adossée à la façade latérale du «Cygne».

Grand-Place 8, angle rue Charles Buls 2, L'Étoile, <a href='/fr/glossary/30' class='info'>galerie<span>Une galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant.</span></a> (photo 2022).

Maison perpendiculaire formant une seule habitation avec le n° 9, reconstruite dans un style baroqueLe style néo-baroque (de 1860 à 1914 environ) se réfère à l’art baroque (XVIIe et 1er quart du XVIIIe siècle) et en reprend certains éléments décoratifs : pignon à volutes, pilastres colossaux, décor emprunt d’une certaine vigueur et d’un fort relief (bossages, harpes, encadrements en saillie). sobre, en pierre d’Euville, pierre bleue et briques. Trois niveaux, trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur quatre latéralement et une à l’arrière; bâtièreToit à deux versants. d’ardoises. Façades de pierre blanche; pierre bleue pour les arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol., les larmiersMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. et les croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit..

Façade principale rythmée par un ordre colossalUn pilastre, une colonne ou un autre support est dit colossal lorsqu’il s’élève sur plusieurs niveaux ou sur la plus grande partie de la hauteur du bâtiment. de quatre pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. composites; travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale plus large marquée, dans les allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre., par un cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. et un motif de balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. torsesUn élément est dit torse lorsqu'il se contourne en hélice.. EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. élevé continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées., à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. et cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier. profilée. PignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. de type à consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. renversées, cantonné d’ailerons courbes et coiffé d’un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire sommé d’une étoile dorée; une fenêtre axiale cintrée sous larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche., encadrée et surmontée d’oculi ovales.

Façade latérale ajourée de fenêtres à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. inscrites dans un réseau de plates-bandesCouvrement clavé rectiligne d’une baie. La plate-bande se distingue du linteau par le fait qu’elle est appareillée, tandis que le linteau est d’un seul tenant. Elle peut être feinte et masquer un linteau.; dans les allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre., cartouchesDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. alternant avec motifs de balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade.. LucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. rampantesAdjectif indiquant qu’un élément d’élévation n’est ni horizontal ni vertical. Par extension, nom donné aux éléments situés de biais d’un pignon ou d’un fronton..
Même ordonnance de la façade arrière, cantonnée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. d’angle.

GalerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. du rez-de-chaussée rythmée par des colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. et pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. sur socleMassif surélevant un support ou une statue. octogonal, à bossagesBossage. Saillie de la face d’un bloc de pierre par rapport au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit un sur deux lorsqu’un parement présente une alternance d’assises de blocs en bossages et de blocs dont le parement reste au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit rustique lorsque son parement est d’une taille grossière. Il est dit continu lorsqu'il se prolonge sur une assise entière. un-sur-deux se poursuivant dans les écoinçonsEspace de mur ménagé de part et d’autre d’un arc. et à la clé des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. cintrées; couverture par voûtes d’arêtes en briques. Sous la galerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant., contre la façade latérale du n° 9, deux plaques commémoratives.

Grand-Place 8, angle rue Charles Buls 2, L'Étoile. Monument à Charles Buls (photo 2022).

Monument à Charles Buls, à gauche, conçu par l’architecte Victor Horta en collaboration avec le sculpteur V. Rousseau et peut-être le peintre A. Ciamberlani : inscription bilingue dont la version française est «A / CHARLES BULS / BOURGMESTRE / DE LA / VILLE DE BRUXELLES / LES ARTISTES RECONNAISSANTS / 1899»; figures symboliques de l’Architecture et de l’Immortalité; mention de divers maîtres d’œuvre brabançons des XVe-XVIIe siècles ayant participé à la construction de la Grand-Place.

Grand-Place 8, angle rue Charles Buls 2, L'Étoile. Monument Everard 't Serclaes (photo 2022).

Monument à Everard ’t Serclaes, à droite ; relief de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., en bronze, par J. Dillens en 1902, figurant deux épisodes de l’histoire de Bruxelles qui mettent en scène ’t Serclaes, représenté en gisant à la partie inférieure.

Sources

Archives
AVB/TP 8588 (1853), 8607 (1863, 1896-1897); NPP, D 17, D 20.

Ouvrages
CORDEIRO, P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles, aparté, Bruxelles, 2011.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.

Périodiques
DIERKENS-AUBRY, Fr., Victor Horta, architecte de monuments civils et funéraires in BCRMS 13, 1986, pp. 72-73, fig. 90.
CORDEIRO, P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp. 51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place
 in Bruxelles Patrimoines, 2018 (Hors-série).

Sites internet
BALat KIK-IRPA