Typologie(s)

marché couvert/halle

Intervenant(s)

Hyppolite JAUMOTarchitecte1900

PIROTTEingénieur1900

BERTAUX & CIEentrepreneur1900

Styles

Éclectisme
Néo-Renaissance

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Schaerbeek (Apeb - 2010-2015)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Paysager
  • Scientifique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2013-2014

id

Urban : 23040
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Description

Ancien marché couvert de style éclectique d'inspiration RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., conçu en 1900 par l'architecte communal H. Jaumot et l'ingénieur Pirotte, et reconverti à partir des années 1970 en centre culturel.

Historique

Les halles remplacent un premier marché couvert, l'un des plus anciens de l'agglomération bruxelloise, élevé en 1864-1865 par l'architecte communal Gustave Hansotte et détruit par un incendie en 1898. Leur construction, par les entrepreneurs Bertaux père et fils, débute en août 1900; l'inauguration a lieu en octobre de l'année suivante. Alliant métal, verre et pierre, le complexe s'articule en trois corps: une grande halle perpendiculaire à la rue Royale Sainte-Marie, pour la vente des viandes, fruits et légumes, et, en mezzanine, celle des textiles; une plus petite halle longeant l'arrière de la précédente et ouvrant sur la rue de la Constitution, réservée aux poissonniers; enfin une troisième, sorte de ruelle accolée à la façade droite de la première halle, destinée à la vente de beurre et de fromage.

Le Marché Sainte-Marie, rue Royale Sainte-Marie 22b, en construction en 1901 (Maison des Arts de Schaerbeek/fonds local).

Le marché n'a toutefois pas le succès escompté. À partir des années 1920, il sert d'entrepôt et d'atelier communal, puis de parking. Menacé de destruction, il est finalement racheté en 1975 par la Commission française de la Culture de l'Agglomération bruxelloise pour en faire un lieu culturel grâce à l'action du directeur de théâtre Jo Dekmine et de son équipe, qui créent en 1977 l'asbl Halles de Schaerbeek. En 1983, le bâtiment est cédé à la Communauté française de Belgique, qui confie une rénovation en deux phases aux architectes Jean de Salle et Miriam Dubois (COOPARCH-R.U.) et au bureau d'études Ingénieurs Associés. La première phase, en 1984-1985, est consacrée à la restauration générale et à la consolidation des structures. La seconde, entre 1994 et 1998, concerne essentiellement le réaménagement intérieur, respectueux du bâti originel: équipement technique, isolation acoustique et thermique. Enfin, en 2009-2010, aménagement de la ruelle avec billetterie et bar (bureau cwarchitects, architecte Charly Wittock).

Description

Au no22b rue Royale Sainte-Marie, grande halle rectangulaire alignant six fermes d'acier à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé aplati sous bâtièreToit à deux versants. à lanterneau oblong, renouvelé. Espace bordé d'une galerie en mezzanine à angles coupés et garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage., sur colonnes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. ouvragé. Ossature doublée d'une nouvelle, autoportante, composée de cinq fermes en tubes d'acier prenant place entre les originelles. Outre les passerelles techniques, elles supportent le doublage acoustique de la toiture et celui, vitré, des façades. Ancien escalier de la galerie, au fond de la halle, remplacé par deux autres de part et d'autre du porche d'entrée, aujourd'hui surplombé par une cabine de régie.

Grande halle, rue Royale Sainte-Marie 22b, <a href='/fr/glossary/126' class='info'>chapiteau<span>Couronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre.</span></a> d'une colonne de la galerie (Photo Ch. Bastin & J. Evrard © MRBC).

Raidies côté artères par de robustes pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. d'angle en pierre blanche striée de pierre bleue, les quatre façades sont entièrement métalliques et vitrées, sauf la principale, au centre de laquelle se détache un avant-corps d'entrée, en pierre de même appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques..
Façades latérales de trois niveaux, alignant dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. définies par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux en plaques de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., masquant les fermes ou des poteaux intermédiaires. Au rez-de-chaussée, côté rue de la Constitution, entrée carrossable flanquée à l'origine par huit portes vitrées sous linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. (actuellement renouvelées ou murées) donnant accès à des échoppes et, à la dernière travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., par des toilettes publiques (supprimées). À la façade opposée, entrée carrossable dans l'axe de celle à rue, flanquée jadis d'échoppes ouvrant sur la halle aux beurre et fromage. Les deux entrées sont flanquées de colonnettes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. à crochets, sous poutrelle ajourée à croisillons; seules les grilles côté rue sont conservées. Aux étages, sur allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. métalliques, grandes fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle., jumelées par trois au second, entre colonnettes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. à crochets. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers restaurés. EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. métallique à croisillons et corniche de bois.
En façade-pignon principale, deux niveaux en légère avancée comptant, de part et d'autre du corps d'entrée, deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. semblables à celles des façades latérales, aux portes vitrées également renouvelées; au-dessus, inscrite dans la première ferme, grande verrière (remplacée) à quadrillage oblique de petits-fers, fixée à des meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. métalliques jadis liés par des arceaux rampants. Corniche de bois sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. CartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. avec millésime «1901» au sommet. Logeant à l'origine bureaux et habitation du concierge, corps d'entrée de deux niveaux et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., l'axiale en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. et couronnée d'un édicule à aileronsÉlément décoratif ordinairement enroulé en S et terminé en volutes, qui s’inscrit dans un angle et forme un adoucissement., frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. et obélisqueÉlément en forme de pyramide élancée et tronquée., dont l'oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. accueillait une horloge. Entrée cochère grillée, sous une grande baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à double croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. que surmonte l'inscription «MARCHÉ STE MARIE». Fenêtres des travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. latérales à traverseÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. au rez-de-chaussée, à entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à l'étage. Façade-pignon arrière plus simple, à verrière semblable.
La restauration n'a pas rétabli la marquiseAuvent métallique vitré. qui longeait les façades à rues, dont subsistent toutefois les culots de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., ni le pinacleAmortissement élancé de plan carré ou polygonal. du pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. principal et le décor végétal métallique qui bordait sa verrière, dessinant la lettre «S».

Au no18 rue de la Constitution, petite halle à façades-pignons en maçonnerie, alignant six fermes d'acier à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., sous bâtièreToit à deux versants.. Espace sans doute entièrement dégagé à l'origine, aujourd'hui entamé par des structures et des locaux (passerelle, loges, régie,…). Façade à rue de deux niveaux, au même appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques. qu'à la grande halle. Large porte et deux pans de mur latéraux en retrait, sous un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. ponctué de consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console.; dans les pans, fenêtres créées au départ de deux jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. en meurtrière. Au pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc., verrière à deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. sous arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé aplati; amortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches., frappé d'un cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. à décor de cuir découpé. Porte anciennement à grille. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers de la verrière restaurés.

Petite halle, rue de la Constitution 18 (photo 2012).

Au no22a rue Royale Sainte-Marie, ruelle sous bâtièreToit à deux versants. au faîte vitré, renouvelé. Charpente métallique soutenue par le mur scandé d'imposants contreforts qui sépare la ruelle du jardin de la Maison des Arts (voir chaussée de Haecht no147) et par les piliersSupport vertical de plan carré. de la grande halle. Façade-pignon prolongeant la maçonnerie de cette dernière et percée d'une large porte à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle.. Au pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc., cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. à décor de cuir découpé portant l'inscription «BEURRE FROMAGE». AmortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. supprimé après 1970. Grille d'entrée conservée, celle du jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. supprimée.

Sources

Archives
ACS/Urb. 237-22, 237-22a.
ACS/TP Halles de Schaerbeek.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1864, pp. 120-124, 279; 1865, p. 334; 1900, pp. 545-548; 1901, pp. 1043-1048; 1922, pp. 842-873.

Ouvrages
BERTRAND, L., Schaerbeek depuis cinquante ans. 1860-1910, Librairie de l'Agence Dechenne, Bruxelles, 1912, pp. 125-126.
COHEN, M., DASSONVILLE, C. (dir), Les Halles de Schaerbeek, La Lettre volée / Communauté française de Belgique, Bruxelles, 2004 (Visions Architectures publiques, 2).
CULOT, M. (dir.), Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Schaerbeek., t. B, AAM, Bruxelles, 1980-1984, fiche 116.
«Les Halles de Schaerbeek. Reconversion d'un marché couvert en espace théâtral», in: Dossier no1 de la Campagne pour la réaffectation du Patrimoine Architectural Bruxelles 1983, C.F.C., Bruxelles, 1983, pp. 71-81.

Périodiques
«Les Halle de Schaerbeek (ou le Marché couvert Ste-Marie)», A+, 85, 1984, pp. 14-17.

Sites internet
Les Halles, historique