Recherches et rédaction

2013-2014

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireÉtablie dans le prolongement de la rue Royale, la rue Royale Sainte-Marie est une longue artère reliant la place de la Reine à la place Colignon. Elle est elle-même prolongée par les avenues Maréchal Foch et Princesse Élisabeth.

Avec les artères mentionnées ci-dessus, la rue Royale Sainte-Marie constitue l'un des axes majeurs traversant la commune. La prolongation de la rue Royale, percée dans les années 1820 sur les territoires de Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, est dès l'origine envisagée jusqu'à la gare de Schaerbeek. L'ouverture de cette artère de vingt mètres de large s'effectuera en plusieurs phases. La première concerne la section comprise entre la place de la Reine et la rue des Ailes, dont le percement est décrété par les arrêtés royaux des 29.05.1863 et 05.11.1866. Elle donne naissance à un nouveau quartier, dit quartier des Princes. Dès 1864-1865, on aménage et pave le tronçon s'étendant jusqu'à l'actuelle rue Lefrancq. En 1866-1867, l'artère est percée jusqu'à la rue Vandeweyer et, dans les années qui suivent, jusqu'à hauteur de l'église Saint-Servais. Une décision du Conseil communal du 10.10.1873, confirmée par l'arrêté royal du 17.11.1875, approuve ensuite la prolongation de la rue jusqu'à la gare de Schaerbeek. En 1877-1878, est aménagée la partie comprise entre l'église Saint-Servais et la rue des Ailes. Le 18.12.1880, un nouvel arrêté royal confirme celui de 1875; il porte sur les sections de rue restant à percer: entre la rue des Ailes et la future rue Fraikin, ainsi qu'une importante portion côté gare.

Attribuée en séance du Collège du 21.06.1864, la dénomination de «rue Royale-Sainte-Marie» s'applique alors à tout l'axe s'étendant de la place de la Reine à la gare de Schaerbeek. Avant 1899, la portion située au-delà de la place Colignon est rebaptisée «rue Royale Sainte-Marie-Nord». C'est en 1900 que l'avenue Princesse Élisabeth reçoit sa dénomination actuelle. Rebaptisée «avenue Royale Sainte-Marie» en 1909, l'avenue Maréchal Foch acquiert la sienne après la Première Guerre mondiale.

Vue de la rue Royale Sainte-Marie depuis la place Colignon (Maison des Arts de Schaerbeek/fonds local).

Essentiellement résidentielle, la rue se bâtit progressivement entre 1864 et 1876 pour la partie comprise entre la place de la Reine et la rue De Locht. Au-delà de la place Lehon, les maisons sont principalement érigées dans les années 1880 et 1890, comme les nos164 et 166 ou 225 (1897). Il s'agit d'habitations de style néoclassique pour la plupart, certaines conçues en ensemble, comme les nos185 à 201 (voir ces numéros). Dans le dernier tronçon de la rue, prennent place quelques constructions de style éclectique conçues en 1898 ou dans la seconde moitié des années 1900, comme l'ensemble dû à l'architecte Florent Van Roelen (voir nos229 à 239). Les maisons de la rue forment plusieurs enfilades particulièrement cohérentes. Citons, côté impair, les nos97 à 117, 133 à 137, 167 à 173, 181 à 213 et 227 à 245 (voir ces numéros). Côté pair, il s'agit des nos64 à 90 – les nos64 à 68 conçus en ensemble avant 1876 –, 100 à 108 et 188 à 200 (voir la plupart de ces numéros). Nombre d'entre elles ont toutefois été transformées au cours du temps. Certaines ont même laissé la place à des immeubles à appartements, comme aux angles des rues Lefrancq, De Locht et Rubens.

Dès 1864 est élevé, à l'angle de la rue nouvellement créée et de la rue de la Constitution, le Marché Sainte-Marie, l'un des plus anciens de l'agglomération bruxelloise. Détruit par un incendie en 1898, il laissera la place à un nouveau marché couvert en pierre, fer et verre, devenu les Halles de Schaerbeek (voir nos22a, 22b). Cet édifice était jouxté par la propriété de la famille Eenens, qui bordait à l'est la chaussée de Haecht (voir no147) et se retrouva amputée à l'ouest par le percement de la rue Royale Sainte-Marie. En 1886, l'héritier de la propriété, Georges Terlinden, fera bâtir sept maisons de rapport à front de cette dernière (voir nos8 à 22). Enfin, au bout de la rue côté pair s'étend en intérieur d'îlot l'ancienne École moyenne de garçons – actuel Athénée royal Alfred Verwée –, conçue en 1883 par l'architecte communal Hyppolite Jaumot (voir no168).

Sources

Archives
ACS/Urb. 164: 237-164; 166: 237-166; 225: 237-225.
ACS/TP 237.
ACS/TP Infrastructure 200, 225.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1862, pp. 6-15; 1864, pp. 120-124.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1863-1864, pp. 348, 351.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1864-1865, p. 344.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1866-1867, p. 263.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1874-1875, 1875, pp. 110-112.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1876-1877, 1877, p. 39.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1877-1878, p. 35.

Cartes / plans
BESME, V., Plan parcellaire des environs de Bruxelles, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, 1867.
Plan de la commune de Schaerbeek 1876, Institut géographique national.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.
Plan de la commune de Schaerbeek 1899.