Typologie(s)
Intervenant(s)
Léon DELUNE – architecte, géomètre (-expert) – 1904
Styles
Inventaire(s)
- Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
- Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
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Description
La demande de permis de bâtir est introduite auprès de l'administration d'Ixelles en juin 1904. Le Solbosch, qui appartient encore au territoire de cette commune, est encore peu urbanisé à l'époque et principalement composé de cultures maraîchères et de quelques villas de campagne. Cette maison est donc, avec le no 89a de l'avenue Franklin Roosevelt, le seul bâtiment du quartier à être issu de la phase de construction antérieure à l'Expo 1910 et qui est encore bien conservé aujourd'hui. À l'époque de sa construction, ni l'avenue Franklin Roosevelt ni l'avenue des Phalènes ne sont déjà percées. L'entrée principale de la villa se faisait donc par l'avenue du Pesage.
Historique
Madame Amélie De Grave (1825-1908), la commanditaire, est âgée de près de 80 ans quand elle introduit la demande. Née De Molder, veuve d'un bourgmestre de Stuyvekenskerke, elle est l'une des mécènes du Musée d'Ixelles, auquel elle fait don de plusieurs tableaux en 1892. Amélie De Grave décède en 1907, laissant le bien à sa sœur, qui meurt l'année suivante. La maison passe alors aux enfants de cette dernière, et plus particulièrement au juge Emeric Feys, de Furnes.
Le juge Feys refuse toute proposition d'achat de la maison en vue de l'Exposition universelle qui se profile. Il consent cependant à détruire le mur qui ceint le terrain et accepte de louer le bien le temps de l'événement. Transformée en café et dénommée « Le Château », la villa résonne du jazz qu'y jouent les Négros américains Minstrels d'Alabama USA (sic).
Le terrible incendie qui ravage l'Expo la nuit du 14 au 15 août ne la touche pas.
Dans les années 1920, l'immeuble fait l'objet de transformations conduites par l'architecte Georges Hobé. En 1921, pour une raison inconnue, Hobé prévoit de faire reculer la façade arrière, côté Pesage, de quatre mètres et de transformer les circulations intérieures. Sur trois des quatre faces de la villa, il fait percer une cour anglaise. Van Nueten conçoit, en 1928, un projet de surhausse du bâtiment, qui ne sera pas réalisé. Pour rentabiliser le terrain, le juge Feys fait par ailleurs construire une batterie de garages en 1926, 1936, 1960 et 1974 (architecte Van Nueten).
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Kriegsmarine prend possession des lieux. Au fur et à mesure du temps, l'intérieur, inoccupé, est vidé de tous ses éléments (parquets, cheminées) et squatté à maintes reprises. Des étudiants y organisent des fêtes. En 1993, l'écrivain belge Jacqueline Harpman crée le mythe de la maison en la rendant protagoniste de son livre Le bonheur dans le crime (Stock). Le 22.09.1994, la villa est classée par la Région de Bruxelles-Capitale. En 1995, René Feys vend l'immeuble au financier Stephan Jourdain. S'ensuit une série de ventes et de reventes. En 1996, le grand rapace en bronze doré est volé, puis retrouvé. Cette sculpture en bronze est à l'origine conçue pour couronner la maison d'Amélie De Grave sur la Grand'Place de Furnes, maison dite De Valk. Le poids du rapace se révélant trop important, une copie en bois est installée à Furnes et l'original est finalement placé en dessus de toiture de la maison de campagne bruxelloise.
À partir de 1996, l'édifice est restauré par le bureau d'architecture DMA (Atelier d'architecture Deleuze, Metzger et associés s.a.).
Description
Le plan de la maison s'apparente à un rectangle enrichi de nombreuses saillies. L'intérieur, non classé, a subi les outrages du temps et a été complètement remodelé : il compte deux niveaux de sous-sols, un rez-de-chaussée et un étage. La toiture initiale, partiellement plate, a été renforcée lors de la récente restauration pour former une terrasse.
Malgré les modifications de 1921, l'extérieur a gardé sa cohérence initiale. Les façades sont en pierre blanche, parcimonieusement rehaussées de briques vernissées brunes, de simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. blanche ainsi que de pierre bleue pour le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue.. De remarquables sgraffitesTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur. de tons bleu et or viennent rehausser l'ensemble, à hauteur du cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. séparant le rez-de-chaussée de l'étage, de l'entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. et de l'imposante tour carrée.
Largement constitués de motifs abstraits, ils présentent parfois un visage féminin ainsi que la lettre « A » (référence probable au nom d'Amélie). Dues à Paul Cauchie, ces frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de sgraffitesTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur. ont été largement reconstituées, à l'aide des cartons originaux récemment retrouvés à la Maison Cauchie, rue des Francs, ainsi que des quelques fragments encore visibles en façade.
Le traitement des châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. participe largement à la composition et à l'équilibre général des façades. Dotés de petits bois d'une grande originalité, ils offrent un contrepoint gracile aux éléments de pierre.
Une toiture débordante sur corbeauxPièce de pierre ou de bois partiellement engagée dans un mur et portant une charge. Le corbeau se distingue de la console par sa petite taille, il porte généralement un élément en faible saillie. D’autre part, sa section verticale est sensiblement carrée ou rectangulaire. étagés crée une continuité entre les diverses façades.
La perception actuelle des façades est légèrement perturbée par la cour anglaise des années 1920 dont les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. contrastent, par leur simplicité, avec les ouvertures très sophistiquées du reste de l'élévation. Elles remplacent les anciennes ouvertures des caves hautesSous-sol à demi enterré, surélevant le rez-de-chaussée., à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. denté et montants découpés, ainsi que la porte axiale en façade latérale gauche. Les grilles encore conservées entourant cette cour, au dessin géométrique, n'ont pas l'élégance des ferronneriesÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. des garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur....
Côté Roosevelt, la façade est largement ouvragée et animée sur sa droite par un couronnement en lanternonPetite construction de plan centré, située au faîte du toit. carré coiffant la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d'entrée ainsi que par une tour carrée à ample toiture, couronnée d'un aigle en bronze doré. La transition avec la façade latérale gauche se fait avec élégance par un balconnet cornier de plan cintré, sur double consolePièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console., devançant deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arc outrepasséUn arc est dit outrepassé lorsque son tracé excède le demi-cercle ou le demi-ovale. Il peut en outre s'agir d'un arc brisé dont le tracé se compose de deux courbes en forme de demi-cœur., séparées par un pilastreÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau..
Ce dispositif était autrefois sommé d'un petit auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. circulaire. La façade compte six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., dont trois seulement sont égales. Au rez-de-chaussée, fenêtres à linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. à glyphes, sur coussinetsPierres de taille formant saillie profilée dans l’embrasure de la baie. Ils sont situés au sommet des piédroits et portent un linteau ou un arc. ouvragés ; la fenêtre proche de l'angle gauche s'enrichit en outre d'une imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. à montants cintrés et délardés. À l'étage, la plupart des fenêtres sont à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle.. Magnifiée par un emmarchement, l'imposante porte d'entrée en bois, à jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. garni d'un vitrail à motifs végétaux stylisés (d'origine), possède un linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée. riveté. Elle est flanquée de deux consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à potelet soutenant une mince logette largement vitrée au 1er étage. Cette logette sert elle-même d'assiseRang d’éléments de même hauteur posés de niveau dans une maçonnerie. L’assise désigne également la plate-forme d’un balcon ou d'une logette, portée d’ordinaire par des consoles et sur laquelle repose le garde-corps. à une terrasse ceinte de désÉléments de pierre de section sensiblement carrée ou rectangulaire, disposés généralement aux angles d’un balcon. et d'une grille en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage.. Elle précède un vaste lanternonPetite construction de plan centré, située au faîte du toit., sorte de mirador ponctuant la toiture, largement vitré et composé de piliersSupport vertical de plan carré. d'inspiration classique ; l'entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et la toiture du lanternonPetite construction de plan centré, située au faîte du toit. sont réunis par de fins modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. japonisants. En léger ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., la tour est percée d'une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaire au rez-de-chaussée et d'une porte-fenêtre à arc outrepasséUn arc est dit outrepassé lorsque son tracé excède le demi-cercle ou le demi-ovale. Il peut en outre s'agir d'un arc brisé dont le tracé se compose de deux courbes en forme de demi-cœur. au 1er étage ; celle-ci est devancée d'un balcon reposant sur de hautes consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. au profil très découpé. Le balcon est flanqué de deux courtes colonnes de pierre. Au 2e étage de la tour, trois baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. jumelées sous arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en mitreUn élément est dit en mitre lorsque son tracé se compose de deux droites se rejoignant en pointe. s'apparentent à des meurtrières. Le dernier niveau, seulement percé d'un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale., est couronné d'une magnifique toiture à l'impériale. Celle-ci est flanquée, à chaque angle, par de petits dômesToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. à girouettePlaque métallique souvent ajourée, tournant au gré des vents dont elle indique la direction. La girouette se trouve d'ordinaire au faîte du toit., dont le tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. répète les ouvertures en meurtrière. Les tuiles sont noires, en écailles.
Côté Phalènes, la façade présente également une belle complexité.
Elle compte quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. inégales, chacune différente. Cette façade est la seule à ne pas avoir été devancée d'une cour anglaise. La première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., celle de la tour, répète grosso modo la composition qu'elle présente côté Roosevelt ; les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sont cette fois-ci aveuglesUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. La 2e travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. est percée d'une porte à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. cintré, inscrite dans un encadrement largement vitré, à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. tronqué. Au-dessus prend place une logette, largement vitrée elle aussi et surmontée d'un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. en bois. La dernière travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. s'enrichit, au r.d.ch., d'une curieuse bretèche sur un imposant cul-de-lampe. Dotée d'un haut entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à sgraffitesTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur., elle est protégée par une toiture largement débordante, à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. japonisants, qui sert d'assiseRang d’éléments de même hauteur posés de niveau dans une maçonnerie. L’assise désigne également la plate-forme d’un balcon ou d'une logette, portée d’ordinaire par des consoles et sur laquelle repose le garde-corps. à une petite logette trapézoïdale.
Côté Pesage, l'actuelle façade arrière est celle reculée de quatre mètres en 1921 par l'architecte Georges Hobé. Tout en la simplifiant, l'architecte s'est largement inspiré de la composition initiale de la façade, dont il a récupéré les éléments.
La façade compte cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. La première, plus large et à l'origine en retrait, est depuis 1921 située en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général.. Les trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. centrales sont coiffées d'une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. en bois et la dernière est magnifiée par un petit lanternonPetite construction de plan centré, située au faîte du toit., à montants passants. Les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sont toutes à linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée.. Deux portes percent le r.d.ch.
Façade latérale gauche plus sage, de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade..
L'entrée axiale, condamnée, se compose d'une porte rectangulaire flanquée de deux ouvertures en meurtrière. Les montants de la porte, très ouvragés, devaient probablement soutenir un auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine.. Le dispositif est couronné d'une vaste baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. en demi-cercle. À l'étage, la fenêtre axiale est scandée de deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. en pilastreÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., tandis que les latérales présentent une forme de L inversé.
La restauration récente a notamment permis de retrouver les couleurs d'origine de certains éléments de façade : boiseries vert pâle (huisserie) et gris beige (corniche), garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. brun orangé.
Classement par arrêté gouvernemental du 22.09.1994 (façades et toitures).
Sources
Archives
AVB/TP 28483 (1921), 32548 (1926), 35738 (1928), 44917 (1936), 72621 (1960), 83899 (1974).
Archives de la Direction des Monuments et des Sites.
ACI registre des bâtisses 15.06.1904.
Fonds AAM (articles de presse récents, documents Lemercier).
Ouvrages
HARPMAN, J., Le bonheur dans le crime, Stock, Paris, 1993
VAN CAULAERT, J.-F., Il était une fois la maison Delune (anciennement « château Solbosch ») avenue Franklin Roosevelt 86, à Bruxelles, JWT, Bruxelles, 2005 (http://www.eurobru.com/delune.pdf)
WANTIER, A., La maison Delune 86 avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles, son contexte, son architecte, son histoire (mémoire de licence en Histoire de l'Art et Archéologie), Université libre de Bruxelles, Bruxelles, 2005.