Typologie(s)
villa isolée
Serre
parc
Intervenant(s)
Oscar FLANNEAU – architecte – 1905
BERVAES – architecte paysagiste – 1962
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Paysager Un paysage est une zone, telle que perçue par l’homme, dont le caractère est le résultat de l’action et de l’interaction de facteurs naturels et/ou humains. Il s’agit d’une notion d’échelle qui est composée de divers éléments (patrimoniaux), pouvant avoir ou non une valeur intrinsèque propre, mais formant un ensemble plus vaste de valeur ajoutée, et qui est également perçue comme telle à une certaine distance. Les vastes panoramas urbains constituent le paysage par excellence, comme la vue sur la ville basse de Bruxelles depuis la place Royale, mais de tels paysages composés de différents éléments peuvent également se former à plus petite échelle.
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Ancien jardin d’acclimatation de plantes exotiques, le Jardin colonial est un parc public d’une surface de 2,5 hectares, délimité par les avenues Jean Sobieski, des Ébéniers et des Robiniers. Il forme avec ses voisins, le parc Sobieski et le Jardin du Fleuriste, un espace vert de près de neuf hectares. La Donation royale céda le jardin colonial et le parc Sobieski à l'Eat Belge en 1978, l'ensemble est géré par Bruxelles Environnement.
Historique
Créé par arrêté royal du 03.02.1900, un premier jardin colonial, pourvu de deux serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie., est implanté dans le domaine du Stuyvenberg. En 1902, le jardin déménage dans la propriété Vanderborght, en face du Stuyvenberg, où il est doté de six serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie.. C’est en 1905 que le roi Léopold II achète le terrain de l’actuel Jardin colonial. Il y transfère les six serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie., adossées perpendiculairement à quatre galeries vitrées monumentales pour les plantes de grandes dimensions. Un vaste hall faisant office de jardin d’hiver est ajouté du côté nord du complexe. Une villa de style cottage est érigée par l’architecte Oscar Flanneau à l’entrée du site, pour accueillir les services administratifs et techniques. Un bâtiment de même style, à usage de remise et écuries, apparemment du même auteur, est bâti à l’autre extrémité du complexe des serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie..
Le Jardin colonial avait une double fonction. D’un part, importer des plantes du Congo, les sélectionner et les adapter au climat belge, et d’autre part, importer et cultiver des graines et des plantes de régions tropicales, les mettre en quarantaine, les débarrasser des insectes et moisissures et les décontaminer avant de les expédier au Congo pour les cultiver.
Vers 1951, le Jardin colonial cesse ses activités. Le personnel et les cultures sont transférés au Jardin botanique de Meise. En 1956, les serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. reprennent du service en vue de l’exposition universelle: elles produisent la plupart des plantes des espaces verts de l’Expo 58. En 1962, elles sont toutefois démontées au profit d’une pelouse, lors des travaux de transformation en parc sous la supervision de l’architecte-paysagiste Bervaes. Le parc ouvre ses portes au public en 1965. Depuis 1975, le Jardin colonial est relié à l’actuel parc Sobieski par un passage souterrain sous l’avenue des Robiniers.
Description
Délimité par une grille en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. et entièrement bordé d’arbres, le jardin est divisé en deux parties parcourues de chemins. Au nord, il est traité en parc paysager avec une grande pelouse centrale, bordée de parterres de fleurs et de deux fontaines. En bordure sud de la pelouse se dresse un majestueux cèdre atlantique. Au sud, le jardin se transforme en petit bois de pins, châtaigniers, peupliers, baumiers, hêtres et ifs, accompagnés de quelques aucubas et rhododendrons.
Villa
Au no41 de l’avenue des Ébéniers, villa de style cottage, conçue par l’architecte Oscar Flanneau. Abritant à l’origine les services administratifs et techniques du Jardin colonial, elle devint l’habitation du chef-jardinier à l’ouverture du parc au public, avant de devenir une conciergerie.
À l’entrée du jardin, adossé à la rue des Ebéniers, longue bâtisse rectangulaire à multiples décrochements, dont les deux niveaux mêlent, de manière pittoresque, au-dessus d’un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de pierre bleue, appareillages de briques et de chaînes de pierre blanche, pans-de-bois à dessins variés, aux hourdis crépis, et autres structures ligneuses. Façade avant dominée par une tour carrée à rez-de-chaussée en maçonnerie et à étage unique en colombage, coiffée d’un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. à lucarne passanteUne lucarne est dite passante lorsqu'elle est située dans le plan de la façade et interrompt la corniche ou l’entablement terminal du bâtiment.. Second niveau du corps principal aménagé en surcroît dans une toiture élancée et débordante, à découpes et pentes variées, hérissée de lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. semblables, de souches de cheminée et d’épis. Toutes couvertures d’ardoises en écailles. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. généralement rectangulaires, certaines à meneauÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie., d’autres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. ou plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle..
À gauche de la tour, porche d’angle à emmarchement, desservant deux entrées percées dans une élévation de maçonnerie, ouvert d’arcades en bois à anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. outrepassé et couvert par une extension basse en colombage du second niveau. Mur-pignon gauche et partie de face arrière en retour, tout en pans-de-bois. À droite de la tour, premier niveau en maçonnerie percé d’une porte de service précédée de quelques marches et protégée par un auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. à colonne métallique. Face latérale droite de même appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques., lucarne passanteUne lucarne est dite passante lorsqu'elle est située dans le plan de la façade et interrompt la corniche ou l’entablement terminal du bâtiment. comprise; en retour arrière, rez-de-chaussée de mêmes matériaux sous un niveau de colombage. À la suite, comme axe de composition, morceau d’élévation en maçonnerie à second niveau en encorbellementUne partie d'élévation est dite en encorbellement lorsqu'elle s’avance en surplomb. et à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. coupé, arborant une ferme débordante à sous-arbalétrier cintré. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. d’origine ou ancienne, avec réfections à l’identique. Nombreux châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à guillotineUne fenêtre à guillotine est une fenêtre dont l’ouvrant coulisse dans une rainure verticale, évoquant ainsi une guillotine. et petits-bois.
Anciennes écuries et remise
Au centre du jardin, implantée perpendiculairement à l’avenue Jean Sobieski et tournée vers le nord, petite construction de plan rectangulaire assortie à la villa. Rez-de-chaussée en briques, strié de pierre blanche sur trois faces, percé de trois entrées charretières à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. et éclairé latéralement, en hauteur, par une fenêtre rectangulaire. Grenier à surcroît, à décor de colombage (sauf à l’arrière), doté en façade d’une lucarne passanteUne lucarne est dite passante lorsqu'elle est située dans le plan de la façade et interrompt la corniche ou l’entablement terminal du bâtiment. en maçonnerie sous demi-croupe et, aux pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc., d’une fenêtre à meneauÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie.. Couverture d’ardoises en écailles, débordante, à demi-croupes et épis. Deux petites lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à l’avant. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. conservée; châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-bois.
Sources
Ouvrages
DEMEY, T., Bruxelles en vert, Badeaux, Bruxelles, 2003, pp. 79-81.
Périodiques
COSYN, A., «Le Jardin colonial de Laeken», Bulletin officiel du Touring Club de Belgique, 4, 15.02.1921, pp. 83-85.
KINDS, R., «Notice concernant le Jardin colonial de Laeken», Bulletin officiel du Touring Club de Belgique, 4, 15.02.1921, pp. 85-87.
GIRAUD, P., «Un charmant petit parc… ou une ajoute au ‘Plan Vert’», Brabant Tourisme, 9, septembre 1965, pp. 10-11.
VANDEN BUSSCHE, G., «Een miskende, of liever een weinig bekende Lakense tuin. De Koloniale Tuin», Laca Tijdingen, septembre 1997, pp. 3-10.
VAN DER ELST, W., «De serres van Stuivenberg en omgeving. Een historische terugblik», Laca Tijdingen, septembre 2003, pp. 32-34.
Sites internet
BRUXELLES ENVIRONNEMENT-IBGE, Jardin colonial (infos fiches-espaces verts).