Typologie(s)

immeuble de bureaux

Intervenant(s)

Alexis DUMONTarchitecte1931-1934

Marcel VAN GOETHEMarchitecte1931-1934

Styles

Fonctionnalisme

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30466
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Description

Immeuble de bureaux «Shell». À l’angle du Cantersteen, nos 39-55, imposant complexe conçu en 1931 par l’architecte Alex. Dumont pour «Shell Immeubles Belges», construit en collaboration avec l’architecte M. Van Goethem et achevé en 1934. Un avant-projet Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., totalement différent, avait été imaginé en 1930. L’immeuble actuel constitue la première phase d’un projet d’envergure. Une deuxième phase prévoyait en effet la construction, dans la cour intérieure, d’une tour carrée de 30 m de côté et 90 m de haut dont les fondations étaient déjà réalisées. Cette phase débute en 1934. Une demande de permis de bâtir pour une tour de 22 étages et alors seulement 80 m est introduite en 1937, mais l’impact d’une telle construction dans le voisinage immédiat de la cathédrale Saint-Michel et de la rue Montagne du Parc motive un refus. Après 1955, on construit des extensions dans la cour.

Le bâtiment constitue un point de repère par son implantation au carrefour en étoile du Marché au Bois. Il accueille à la fois le siège de la société «Shell», des magasins, des bureaux et des parkings à louer. Cet exemple novateur d’un complexe de grandes dimensions à vocation commerciale répondait aux exigences les plus modernes de confort et de fonctionnalité. Il fait partie d’une série de complexes similaires que « Shell » fit bâtir dans les années 1930 dans plusieurs capitales européennes.
Complexe sur plan en L composé d’une aile gauche courbe reliée par une rotonde d’angle arrondie à l’aile droite. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. en gradins animée par un jeu plastique de parties en avancée ou en retrait. Deux sous-sols; rez-de-chaussée avec entresol, partie supérieure comprenant en général six étages; toit plat. Ossature en béton armé sur murs de soutènement et pieux de fondation. Façade s’étendant sur 42 travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et variant en hauteur à cause de la dénivellation entre la rue Ravenstein et le Cantersteen; division horizontale en registres interrompue par la rotonde; larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires. Rez-de-chaussée largement vitré parementé de granit noir lisse (Labrador) : portail axial au milieu des dix magasins de l’aile gauche et des six de l’aile droite ; vitrine commerciale continue dans la rotonde; châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en bronze, avec petit-fers à l’entresol. Portail de l’aile droite aménagé sur les plans de Dumont de 1959 avec une sculpture de O. Strebelle représentant une coquilleOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant.. Etages parementés de pierre blanche (Savonnière). Aile droite diminuant d’un niveau par rapport à la hauteur de la rotonde, puis, vers l’extrémité droite, de trois niveaux. Rotonde et dernier niveau en retrait sur un même plan : façade lisse, registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. de fenêtres en large avec trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. inscrits et appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. saillants. Parties en avancée très sobrement ornées : registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. de fenêtres à encadrement continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. en pierre bleue, trumeaux alternativement large et à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. ou étroits et à décor de méandres, idem pour les piliersSupport vertical de plan carré. de la pergola surmontant l’extrémité plus basse de l’aile droite; avant-dernier niveau lisse, en léger retrait, couronné d’une rambarde en bronze et pourvu à l’origine de lanternes cylindriques. Logo «Shell» en haut-relief — actuel masqué — au sommet de la rotonde et dans l’angle arrondi à droite vers le Cantersteen. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers d’origine actuels remplacés.

Intérieur. À l’origine, garages sous l’aile gauche; magasins donnant sur la cour intérieure reliés par une galerie; circulation verticale via trois cages d’escalier accolées à la cour et via quatre batteries d’ascenseurs. Dans l’aile gauche, bureaux à louer à disposition modulable; dans la rotonde et l’aile droite, bureaux et laboratoires de « Shell » — entre autres les bureaux des administrateurs et la salle du Conseil, aménagés par les décorateurs Baucher et Féron — et restaurant avec terrasse sur le toit.


Sources

Archives
AVB/TP 59350, 65861, 71295 et 71607 (1930- 1937), 67177 (1955), 66737 (1959).
AAM/Fonds Alex. Dumont. 

Périodiques

Bâtir, 22, 1934, p. 835-858. 
L’Émulation, 1936, 5, p. 77-82.