Recherches et rédaction

2005-2006

 

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Partagé entre les territoires communaux d'Ixelles et de Bruxelles, le boulevard de La Cambre relie le rond-point de l'Étoile à l'angle formé par les avenues Louise et Legrand, en traversant le carrefour formé par les avenues Émile De Mot, Émile Duray et Franklin Roosevelt. Les nos 6 à 57b et nos 17 à 74 se situent sur le territoire de Bruxelles, ainsi que partiellement les nos 3 et 4. Entre les deux communes, la frontière s'est déplacée en 1907, au détriment d'Ixelles, qui perd une soixantaine d'hectares, et ce en vue de la préparation de l'Exposition universelle de 1910. La rue est déjà bien construite quand la limite communale change, ce qui explique la présence d'archives de l'urbanisme encore conservées à Ixelles pour des bâtiments actuellement situés à Bruxelles.

Le boulevard est tracé vers 1872 par la famille Legrand, sur ses propres terrains, sans intervention communale. La voirie forme le pendant de l'avenue Legrand, qu'elle prolonge de l'autre côté de l'avenue Louise. Son tracé ne fut ratifié par arrêté royal que le 19.10.1889. La rue reçoit son nom actuel en séance du Conseil communal de Bruxelles du 17.07.1889.

Le bâti originel est essentiellement résidentiel, fait de maisons ou d'hôtels de maître. Du côté pair, il est érigé majoritairement autour de 1900, suivant une esthétique éclectique. Il est sensiblement plus ancien que du côté impair, où les constructions s'étalent sur le 1er tiers du XXe siècle, mêlant maisons d'habitation et immeubles à appartements. Quelques bâtiments, pour la plupart détruits, constituaient les dépendances des luxueuses maisons de l'avenue Émile De Mot.

À partir des années 1960, la physionomie du boulevard change radicalement avec des destructions massives faisant place à des immeubles à appartements et de bureaux, contrastant par leur volume imposant avec les gabarits anciens. Parmi les destructions les plus regrettables, citons, au no 28, l'atelier que l'architecte Paul Hankar avait conçu pour le peintre Albert Ciamberlani en 1897-1898. L'atelier, en deux parties chacune sous bâtière, était situé au fond d'une longue parcelle, avec un petit logement pour concierge près de la rue, le tout clôturé à rue par un mur à motifs de zigzags, ponctué d'acrotères japonisants. L'ensemble, déjà fort abîmé, fut détruit en 1988. Mentionnons aussi l'hôtel Aubecq, conçu par l'architecte Victor Horta au no 520 avenue Louise, sur parcelle en L communiquant avec le boulevard de La Cambre. En 1910, sur le boulevard, Horta avait conçu un bâtiment de 7 m de large, à usage de garage au r.d.ch., relié par une longue galerie à l'hôtel particulier, AVB/TP 50 (1910).

Par ailleurs, le boulevard de La Cambre est soumis au plan particulier d'aménagement (PPA) approuvé par l'arrêté royal du 07.07.1970.

Sources

Archives
AVB/TP 50 (1910).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1889, D.O., p. 98.
ACI/Urb. 55-28 (1897-1898).

Ouvrages
BORSI, F., PORTOGHESI, P., Horta, trad. fr. J.-M. Van Der Meerschen, J.-M. Collet éd., Braine l'Alleud, 1996, pp. 250-263.
DUQUENNE, X., L'avenue Louise à Bruxelles, Xavier Duquenne éd., Bruxelles, 2007.
HENNAUT, E., La façade Art nouveau à Bruxelles. Artisans et métiers, AAM éditions, Bruxelles, 2005, pp. 10, 30, 63.
HORTA, V., Mémoires. Texte établi, annoté et introduit par Cécile Dulière, Ministère de la Communauté française de Belgique, Bruxelles, 1985, pp. 90-93.
LOYER, F., Paul Hankar, Naissance de l'Art Nouveau, AAM éditions, Bruxelles, 1986, pp. 192, 193, 369-373.