Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireReliant par une courbe le boulevard Anspach à la rue du Marché au Charbon, cette ancienne artère, déjà mentionnée dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, fait partie de la route marchande reliant la Grande Ile au Coudenberg. Son nom rappellerait soit la présence d’un «steen», soit le fait qu’elle aurait servi d’entrepôt aux pierres destinées à la construction de l’Hôtel de Ville.
On y voyait jadis, en face de l’ancienne rue au Lait, le «Poids de la Ville», reconstruit en 1706 par C. Van Nerven et détruit lors de la prolongation de la rue du Midi en 1861-1862, de même que, à l’emplacement de l’«Ancienne Belgique» (voir no 15-21), l’hospice des Merciers, rebâti en 1781. Entre 1853 et 1870, la rue incorpora le Borgval (voir Borgval). Vers 1867-1880, le redressement partiel de l’alignement, consécutif au voûtement de la Senne et à l’établissement des boulevards centraux, entraîna la disparition de l’impasse des Pierres et de la rue des Récollets, de la Petite rue des Pierres et de l’impasse des Pommiers, qui s’ouvraient du côté pair.
D’aspect assez hétérogène, la rue présente principalement des bâtiments d’allure néoclassique, du dernier quart du XIXe siècle, de trois à quatre niveaux et parfois un entresol, et de deux à quatre travées. Les façades enduites ou actuellement cimentées sont rythmées horizontalement par des cordons, des balcons ou des garde-corps en fer. Les fenêtres des étages sont rectangulaires ou surbaissées. Les rez-de-chaussée commerciaux d’origine ont été transformés, parfois avec l’entresol. Il s’agit entre autres des nos 3, 4 (1884, avec bow-window en bois et entresol d’origine, compris depuis 1936-1937, avec les nos2 et 6, dans une haute devanture : voir boulevard Anspach, n° 106), 6 (maison de 1877 exhaussée ensuite d’un quatrième niveau) et, plus sobres, des nos 8 (bâti selon un permis de 1877 sans doute, surélevé d’un quatrième niveau en 1904), 10-12 (1876, prévu légèrement différent, avec un beau décor stuqué, mais actuellement revêtu de simili-briques), 14 (1876, avec parement de simili-briques), 28 et 30 (1875, actuellement cimenté), 41-43 (1862, sur un nouvel alignement; transformé en 1924). D’autres façades résultent de l’adaptation au XIXe siècle de noyaux ancien, trahis par des ancres ou leur gabarit, tels les nos 32, 34 (sur un alignement ancien et ne formant jadis, d’après les ancres, masquées, et le niveau identique des fenêtres, probablement qu’un seul bâtiment) et 36 (1843, jadis avec pignon à consoles renversées). De l’entre-deux-guerres datent quelques immeubles à appartements et de bureaux, comme les nos 23-25 (de style fonctionnaliste, bâti en briques sur les plans de 1937 de l’architecte Ch. De Wys) et 38 (dessiné en Art Déco en 1924 par les architectes J. Cailleau et A. Bezerie). Le tronçon entre les rues du Midi et du Marché au Charbon est inclus dans le P.P.A. 30/10 «Grand-Place et environs» de 1960 (voir rue des Bouchers). Les façades sous pignon d’allure XVIIe - début XVIIIe siècle, résultent, sauf le n° 46, de reconstructions en style d’imitation.
Pour les immeubles nos 1, 2 et 37, 39, voir respectivement boulevard Anspach, nos 105-109, 106 et rue du Midi, nos 15, 30-32.
Sources
Archives
AVB/TP 3718 (1884) et 50573 (1936-1937), 3717 (1877), 2681 (1875) et 3800 (1905), 3723 (1876), 1407 (1876), 3727 et 3729 (1875), 3735 (1862) et 29551 (1924), 3734 (1843), 4914 (1937), 34391 (1924).
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BALat KIK-IRPA