Typologie(s)

usine

Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1901-1903

Styles

Néo-Renaissance flamande

Inventaire(s)

  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2019

id

Urban : 39692
voir plus

Description

Ancienne usine de production d’électricité au charbon, de style néo-Renaissance flamande, érigée entre 1901 et 1903 par l’entreprise de construction Union Electricitäts Gesellschaft.

Historique

C’est en 1894 que débute l’électrification du réseau de la Société des Tramways Bruxellois, avec la mise en service d’une cabine haute tension rue Brogniez, à Anderlecht. En 1899, la Société obtient une concession jusqu’en 1945, qui l’oblige à électrifier toutes les lignes de son réseau. En 1901, elle décide donc de créer une usine centrale à charbon, produisant de l’énergie électrique à haute tension alimentant les usines existantes, converties en sous-stations. Le site choisi est un vaste terrain en pente en bordure du canal de Charleroi, longé au nord par la ligne de chemin de fer reliant les abattoirs de Cureghem à la ligne de ceinture ouest. Cette localisation permet un approvisionnement aisé en charbon et en eau. Sélectionnée sur concours, c’est l’entreprise de construction allemande Union Electricitäts Gesellschaft qui érige l’usine, à partir de 1901. Elle est mise en service en mai 1903 et inaugurée le 27 juin suivant par le roi Léopold II.

Le bâtiment principal compte deux halles accolées parallèles au canal, celle des machines à l’avant et celle des chaudières à l’arrière. Implanté à mi-pente en vue d’un éventuel dédoublement ultérieur, il repose sur un radier de béton de 1,50 mètres d’épaisseur, armé de deux couches d’anciens rails, une disposition rendue nécessaire par la nature marécageuse du terrain. La halle des chaudières est flanquée, de part et d’autre, par deux cheminées de 60 mètres de haut. À front du canal, le terrain est clos d’un mur à grille en fer forgé, interrompu au sud par la maison de direction. Au nord, le long du talus du chemin de fer, un long bâtiment abrite 21 silos à charbon. Leur approvisionnement depuis les péniches s’effectue via une grue à vapeur sur portique roulant, qui décharge le charbon sur un tapis roulant surmontant les silos. La trappe inférieure de ces derniers s’ouvre sur un autre tapis passant sous la cour, via un tunnel, vers les godets tournant dans les caves de la centrale jusqu’aux chaudières. Celles-ci produisaient la vapeur nécessaire aux électrogènes couplés aux turbo-alternateurs pour fournir une tension de 6.600 volts.

En 1932, la centrale électrique devient centrale de réserve, avant d’être désaffectée quatre ans plus tard. Les deux cheminées sont démontées avant 1944. Propriété de la STIB depuis 1954, le complexe a été reconverti en atelier de réparation d’aiguillages et de rails. Après 1971, le bâtiment des silos a été progressivement raccourci; il n’en subsiste plus aujourd’hui que la première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade..

Description

Façades en briques rouges, rehaussées et striée de pierre bleue. Halles et bâtiment des silos à structure portante métallique, dissimulée dans la maçonnerie.

Au no 33-34, bâtiment des halles des machines et des chaudières, alignant quatorze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., flanquées aux extrémités de pans de mur aveuglesUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. La halle des machines présente une toiture en bâtièreToit à deux versants. mansardée à brisis vitrés, celle des chaudières un toit en appentisToit à un seul versant. à lanterneaux. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée..
Halle des machines à façade principale à soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de pierre à bossages rustiques, percé d’étroites fenêtres et de portes. Au-dessus, rythmée de pilastres colossaux, façade de briques à trois registresAlignement horizontal de baies sur un pignon.: le premier aveugle, le deuxième percé de hautes fenêtres, le troisième d’entablement, également percé de fenêtres. Façades latérales à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. polygonal percé de six fenêtres jumelles sous linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées.. En façade-pignon nord, deux grandes entrées carrossables séparées par un avant-corps de deux niveaux et deux travées, surmonté de deux grandes fenêtres. En façade-pignon sud, à l’origine, deux mêmes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. mais aveuglesUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre., intégrant une porte plus petite, aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. également, sous linteau métallique; baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de gauche ouverte avant 1922.
Halle des chaudières à façade principale à deux registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. de fenêtres, le premier de faible hauteur, percé de fenêtres tardives. Hautes fenêtres du registre supérieur murées, pour certaines, en partie basse. Portes tardives ou modifiées. Façades latérales ouvertes d’une grande fenêtre à deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie.. Celle de la façade nord aujourd’hui murée et devancée d’un corps sous toit plat à fenêtres basses. Celle de la façade sud surmontant une entrée carrossable tardive.
Châssis métalliques à petits-fers pour la plupart remplacés; ceux des fenêtres de la façade avant intégraient un ouvrant en partie inférieure.

À l’intérieur de chaque halle, vaisseau unique à structure métallique apparente. Salle des machines à murs enduits à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., l’arrière orné de deux registres de tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. répondant aux fenêtres avant. Dans l’axe, côté quai, une mezzanine de plan arrondi sur colonnettes (supprimée) portait le pupitre de commande. Murs-pignons marqués par des poutrelles croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit.. Côté sud, deux mêmes registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. de tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau.. Côté nord, fenêtre ouvrant depuis l’avant-corps dans l’axe, à encadrement de tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau.. Occupant toute la largeur de la halle, deux ponts roulants ayant remplacé les originels. Sol à carrelage en damier à l’origine.
Au sous-sol, dans les anciennes chambres à haute et basse tensions, voussettes de briques sur piliersSupport vertical de plan carré. en poutrelles rivetées et voûtes en demi-berceau.

Aujourd’hui limité à sa première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., bâtiment des silos de deux niveaux sous toiture en bâtière perpendiculaire au quai, marquée au faîte par une surélévation elle-même à bâtière, abritant le tapis-roulant. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sous linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée.. Façades latérales rythmées de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau.. Façade-pignon de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., avec entrées carrossables. PignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à rampants droits, flanqué de piliersSupport vertical de plan carré. d’angle et marqué dans l’axe par un pan de mur en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. montant jusqu’au sommet du toit, où il est percé de la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. du tapis-roulant.

Entre les halles et le bâtiment des silos, terrasse à mur de soutènement en briques et pierre formant décor de harpes, surligné d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. (certains balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. disparus). À gauche, large escalier à rampe à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade..

Au no 32, habitation de plan rectangulaire, de deux niveaux sous toiture à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux.. Trois travées égales en façades avant et latérale droite; porte à droite côté quai, axiale en façade latérale. Façade arrière percée de deux fenêtres au rez-de-chaussée et trois à l’étage. Travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. unique en décalage en façade latérale gauche, éclairant la cage d’escalier. Trois lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. de menuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. à toit à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux., aux pans avant, arrière et latéral droit. Contrevents des fenêtres du rez-de-chaussée côté quai supprimés. Corniche et châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-bois conservés.

Suivant la courbe du quai, mur de clôture en briques et pierre, rythmé de piliersSupport vertical de plan carré. entre lesquels prennent place des grilles en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. à extrémités effilées formant retours vers le quai; couvre-mursCouverture, souvent en pierre ou en céramique, disposée au sommet d’un mur pour le protéger de l’eau de pluie. Les pignons et les murs de clôture sont d’ordinaire pourvus d’un couvre-mur. talutés. À gauche de l’habitation, mur dépourvu de grilles. Extrémité droite du mur supprimé. Cour avant à pavement partiellement conservé.

Sources

Archives
ACA/Urb. 9209 (05.01.1903).

Ouvrages
HUBERTY, C., VALENTE SOARES, P., Les canaux bruxellois, coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 25, Région de Bruxelles-Capitale, 1998, pp. 14-16.
JACOBS, M., Anderlecht. Au passé et au présent, Het Streekboek, Bruxelles, 1999, p. 59.
Les Tramways Bruxellois. Description de l’usine centrale et des sous-stations, Imprimerie des Travaux Publics, Bruxelles, 1922.
Usine centrale. 100 ans, 1903-2003, STIB, Bruxelles, 2002.

Périodiques
RADERMECKER, V., «La centrale électrique des tramways à Anderlecht», Les Cahiers de la Fonderie, 16, juin 1994, pp. 60-61.
SOYER, V., «Les Tramways Bruxellois», Touring Club de Belgique, juillet 1914, pp. 329-332, 345-348.