Recherches et rédaction

2007-2009

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La rue Longue Vie relie la chaussée de Wavre à la rue de la Tulipe. Elle forme un carrefour avec la rue de la Paix et rencontre les rues Bouré et Anoul.

Cette longue artère résulte de l'aménagement, aux environs de 1820, d'un étroit chemin de terre qui commençait à hauteur de la rue Bouré et aboutissait rue du Viaduc; une partie de cet ancien chemin a également été incorporée à la rue Sans-Souci (voir cette rue).

D'origine incertaine, le nom ferait allusion à un toponyme donné par dérision à l'ancien chemin de terre qui était bordé de masures insalubres où la mortalité était grande. Selon Jean d'Osta, la rue aurait été baptisée en l'honneur d'un cabaret campagnard dénommé ‘t Lange Leven (d'Osta, J., 1989, p.148).

L'alignement, le redressement et l'élargissement du chemin ont été successivement prévus par les arrêtés royaux des 28.04.1846 (approuvant le plan général d'alignement des faubourgs de Bruxelles), 18.12.1847 et 31.07.1860. Annexé à ce dernier arrêté de 1860, le Plan d'alignement et de nivellement de rues nouvelles à ouvrir sur la propriété de Monsieur Jacquelaer entre la rue du Conseil et de Longue Vie marque la première tentative de réaménagement urbanistique de l'ancien faubourg de Namur qui s'était progressivement développé, sans véritable plan directeur et du fait d'investisseurs privés, suite à la démolition des fortifications en 1785. Il faudra toutefois attendre 1877 et l'approbation du nouveau Plan d'alignement et d'expropriation par zones pour la transformation du quartier dit de Saint-Boniface, situé entre la rue Francart et la chaussée d'Ixelles, la rue du Conseil et la chaussée de Wavre (arrêtés royaux des 10.05.1876 et 31.07.1877) pour que les travaux soient mis en œuvre. Si ces travaux tardent pour la zone déjà urbanisée entre les rues Francart et de la Paix, et ce en raison notamment des coûts élevés qu'entraînent les expropriations, ils sont exécutés dès 1878 dans la zone restée champêtre derrière l'église Saint-Boniface, où le tronçon sinueux et étroit de la rue Longue Vie est redressé et élargit.

De nombreuses demandes de permis de bâtir sont introduites en 1877-1878, puis durant les années 1880. Ce bâti se compose de maisons ou d'immeubles de rapport à rez-de-chaussée commercial principalement néoclassiques, certains formant des enfilades conservant leur homogénéité originelle (voir l'enfilade allant du n°43 au n°57). Les parties commerciales de certains immeubles se signalent par ailleurs pour leur qualité esthétique comme au n°9-11 où est conservé un ensemble Art nouveau formé d'une porte cochère et d'une très belle devanture (voir ce numéro) ou encore au n°17, avec la devanture d'inspiration Art Déco de l'ancien Salon Oscar, conçue en 1936 par l'architecte Maurice Roselt (les carrelages utilisés comme parement ont malheureusement été repeints depuis).

Sources

Archives
ACI/Urb. 17: 210-17.
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP Q3 Quartier Saint-Boniface (boîte n°13).
ACI/TP 210.

Ouvrages
CULOT, M. (dir.), Ixelles. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980-1982.
DEWEZ, M.-A., L'urbanisation du quartier Saint-Boniface (Mémoire de licence en histoire contemporaine), UCL, Louvain-la-Neuve, 1982-1983, p.31 et suivantes.
D'OSTA, J., Dictionnaire historique des faubourgs de Bruxelles, Paul Legrain, Bruxelles, 1989, p.148.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon, Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.114-115, 139, 144-146.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990.
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, p.51.