Typologie(s)

église/cathédrale/basilique

Intervenant(s)

Camille DAMMANarchitecte1932-1934

Styles

Art Déco
Néo-roman

Inventaire(s)

  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Ixelles (DMS-DML - 2005-2015)
  • Les charpentes dans les églises de la Région de Bruxelles-Capitale 1830-1940 (Urban - 2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2005-2007

id

Urban : 16435
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Description

Église en croix latine, actualisant le style roman avec des influences Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., à trois nefs, par l'entrepreneur M. E. Marit et sur les plans de l'architecte Camille Damman en 1934.

Historique
Un projet d'église apparaît déjà dans le plan urbanistique du nouveau quartier de Berkendael, dressé par le géomètre César Boon le 20.09.1898. Son emplacement a pour but de clore la perspective de l'avenue Louis Lepoutre. En 1909, un concours est organisé, remporté par l'architecte Camille Damman. Suite à des divergences entre les autorités ecclésiastiques et civiles, il faut attendre l'arrêté royal du 11.03.1910 pour que la paroisse de l'Annonciation de la Sainte-Vierge soit fondée. Cependant, il ne s'agissait pas encore d'une paroisse à part entière. Dans l'intervalle, les offices continuaient à être célébrés à l'église de la Trinité. Finalement, la commune marque son assentiment pour l'édification d'une nouvelle église place G. Brugmann. Un mois plus tard, en janvier 1913, l'architecte Camille Damman est, cette fois, désigné par la fabrique d'église. À l'origine, une très grande église de style néo-romanLe style néo-roman (à partir de 1850 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes inspirées du moyen-âge roman., en pierre blanche, est envisagée, caractérisée par deux tours asymétriques en façade et par une imposante tour lanterne. Les travaux débutent en 1914 mais ils sont suspendus en raison des coûts lourds et imprévus occasionnés lors du percement des fondations et le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Une église provisoire est aménagée rue J. Stallaert (voir rue Joseph Stallaert no 6). Après la guerre, en 1927, le presbytère est transféré du no 15 rue C. Lemonnier dans le nouveau bâtiment rue J. Stallaert (voir rue Joseph Stallaert no 8-10), conçu lui aussi par Camille Damman. La cherté des matériaux de construction et le manque de fond amènent la fabrique d'église à demander à l'architecte un nouveau projet, plus modeste et sensiblement meilleur marché. Frédéric Brugmann, neveu et successeur du grand propriétaire foncier Georges Brugmann, joua un rôle important avec une dotation de 1.500.000 francs dans la réalisation de cette nouvelle église paroissiale. En 1932, est posée la première pierre de la nef avec absides et transept. Un an plus tard, le chœur et la sacristie sont achevés. En 1934, l'église est finalement consacrée.

Place Georges Brugmann, N-D de l’Annonciation, façades sud-ouest (photo 2005).

Description
Église en croix latine, non orientée, à trois nefs. Porche principal accosté d'une tour. Chœur avec déambulatoire, flanqué d'une sacristie rectangulaire et d'un espace de réunion. Nef de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., transept de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et chœur de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. arrondies.
Façades en briques brunes, jouant de motifs en maçonnerie et rehaussées de pierre blanche. Fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. dans un encadrement à ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., frappé d'une haute clefClaveau central d’un arc ou d’une plate-bande. Il s’agit d’un élément architectonique. Le terme s'utilise également pour des éléments purement décoratifs qui évoquent une clef à rôle structurel. saillante. Porche à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., surmonté d'une rosace prise dans un large encadrement. Façade-pignon surmontée d'une croix en pierre blanche. Porche du transept en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., sous pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc.. Porche principal percé à gauche d'une fenêtre éclairant le bas-côté et flanqué à droite de la robuste tour carré, ajourée sur tous ses côtés d'une longue et étroite baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. cintrée et de deux abat-sons jumelées. Charpente métallique légère (Ateliers de construction Alph. Bouillon), surmonté de toiture en bâtièreToit à deux versants., en appentisToit à un seul versant. ou en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. (tour et lanterne) recouverte d'ardoises.

Place Georges Brugmann, N-D de l’Annonciation, vaisseau vu vers le chœur (photo 2005).

Intérieur et mobilier
Murs et arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. en briques, sol en mosaïques de carrelage, marbre rouge belge pour les plinthesAssise inférieure d’un soubassement ou soubassement de hauteur particulièrement réduite. et les lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. du chœur, voûtes enduites et peintes en blanc (acoustique).
Arcades en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., exaltées par des bandes en briques reproduisant le motif de l'arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. et clefClaveau central d’un arc ou d’une plate-bande. Il s’agit d’un élément architectonique. Le terme s'utilise également pour des éléments purement décoratifs qui évoquent une clef à rôle structurel. décorative en briques dresséesBriques posées verticalement dans une maçonnerie.. Dans la nef, alternance de colonnes de pierre blanche et de piliersSupport vertical de plan carré. de briques. Nef, transept et chœur éclairés d'un registreAlignement horizontal de baies sur un pignon. de fenêtres hautes à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle.. Donnant sur le déambulatoire du chœur, chapelle à voûte d'arrête brisée. Sacristie et salle de réunion de la Fabrique d'église accessible via le déambulatoire du chœur, surmontant le trésor et la bibliothèque.

Sculptures
Dans le choeur, statues en pierre blanche (saint Jacques, saint Pierre, saint André et saint Jean) signées Pierre De Soete, 1934. Simple autel en marbre avec une sobre sculpture de Marie, par le sculpteur Oscar Sinia, 1947. Dans le chœur, autel en marbre vert entouré d'un grillage en cuivre et orné de reliefs, également en cuivre, représentant sainte Germaine et saint Fernand agenouillés. Confessionnaux cubistes teintés d'Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., en marbre rouge royal et Carrare, par Julien De Ridder. Cuve baptismale en marbre portant l'inscription « C. J. J. Emerentiana Prins me dedit » et « Fl(oris). De Cuijper me fecit », 1934 ; couvercle en cuivre également par De Cuijper mais volé en 2002 et remplacé depuis par une nouvelle création de l'atelier Slabbinck (Bruges). Le couvercle en cuivre et ferronneriesÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. encadrant les fonts, par René Torchebus, 1934, ont disparus. Croix en bronze, par Oscar De Clerck, 1937. Diverses sculptures en bois, dont un Christ en croix, du XVIIe siècle, deux anges de la seconde moitié du XVIIIe siècle et un calvaire avec Marie-Madeleine du XVIe siècle.

Place Georges Brugmann, N-D de l’Annonciation, transept gauche (photo 2005).

Vitraux
Beaux vitraux dans le choeur et dans les rosaces. Rosaces conçues par le maître-verrier Charles Crespin, mais exécutées par Jacques Colpaert : au-dessus du porche principal, le vitrail figure la Vierge de l'Annonciation avec l'inscription « in memoriam … Brugmann de Walzin » ; dans le transept gauche, le Pantocrator entouré d'anges ; dans le transept droit la Vierge à l'Enfant entourée d'anges ; dans le chœur, quatre vitraux représentant la naissance du Christ et portant l'inscription « don / de la famille / U.J. Lambert. / 1965. / Création / J. Colpaert».

Place Georges Brugmann, N-D de l’Annonciation, vaisseau vu vers l’entrée principale (photo 2005).

Orgue
À l'origine, orgue romantique, de la Maison Slootmaeckers de Bruxelles, en 1916. Restauré en 1932, il est installé en 1934 dans la nouvelle église par la firme Agneesens. En 1964, il est transformé suivant une esthétique néoclassique, par la Maison Stevens. Agrandi et restitué en type romantique en 2000.

Cloche
Datant du XVIIIe siècle, coulée par la Maison Van den Gheyn et provenant probablement du carillon de Saint-Jacques-sur-Coudenberg.

Sources

Archives
Archives de la Fabrique d'Église.

Périodiques
W. P., « L'église Notre-Dame de l'Annonciation à Ixelles, architecte C. Damman », Bâtir, 40, 1936, pp. 594-595.
VAN CAUWELAERT, J.-F., « Une église à la plaine de Berkendael – les débuts de la paroisse de l'Annonciation », Mémoire d'Ixelles, 73-74, 1999, pp. 17-37.
« L'église de N.D. de l'Annonciation », L'Ossature Métallique, 1, 1935, pp. 3-8.