Typologie(s)

église/cathédrale/basilique

Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1125-1381

P. VAN ROEDINGENarchitecte1486

Jean ROMBAUXarchitecte1954-1956

Statut juridique

Classé depuis le 05 mars 1936

Styles

Gothique

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 36909
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Description

Enrobée sur trois côtés de boutiques donnant sur les rues de Tabora, du Marché aux Herbes et la Petite rue au Beurre, cette église gothique très populaire est issue d’une chapelle fondée au XIIe siècle, au cœur de Bruxelles, en plein quartier marchand, non loin du port, et comme telle dédiée à saint Nicolas, patron des bateliers.

Citée en 1174 comme «chapelle Saint-Nicolas-au-Marché d’en bas» dépendant de l’église Saint-Michel, elle fut précédée d’un avant-corps dont la tour, mentionnée en 1289 et reconstruite après 1367, a porté les cloches de la Ville. Quelques vestiges de la construction d’origine ont été mis au jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. en 1954 dans le sol du tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. d’entrée de l’église actuelle, dont le chœur fut terminé en 1381. La chapelle ajoutée sur le côté gauche du chœur par P. Van Roedingen pour la Confrérie de Notre-Dame de la Paix fut consacrée en 1486.

Saccagée en 1579 par les Calvinistes, l’église, devenue paroissiale en 1618, est gravement endommagée par le bombardement de 1695 qui en détruit les toitures et charpentes, des parties de voûte, la façade et la tour, haussée en 1665 sur les plans de l’architecte L. Van Heil. Rétablie ainsi que les boutiques qui l’entouraient, elle reçoit un mobilier Louis XIV. Cependant, la tour reconstruite sur les plans de G. De Bruyn s’écroule en 1714. Un nouveau projet de reconstruction, dont le Musée communal possède une maquette en bois de 1715, reste sans suite. À la place, une entrée axiale est aménagée. Fermée en 1797, l’église est mise en vente publique en 1799, mais rachetée aussitôt par quelques paroissiens. Restaurée, elle est rendue au culte en 1804. Parce qu’elle gêne la circulation, il sera souvent question de la supprimer ou de la déplacer, mais elle sera finalement maintenue à cause de son enracinement dans l’histoire de Bruxelles. En 1956, l’architecte J. Rombaux lui restitue une façade neuve évoquant le gothique brabançon.

Église à peu près orientée, de plan basilical, à trois nefs de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et transept non saillant. Dans la suite de la nef centrale, mais légèrement plus large et dévié vers la gauche, chœur sur deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. fermées par une abside à cinq pans. Greffé sur le croisillon droite du transept, sanctuaire de Saint-Nicolas à chevet plat; sur le côté gauche du chœur, chapelle de la Vierge sur deux travées et à abside de plan irrégulier. Entrée principale dans l’axe, ouvrant sous le jubé, qui occupe la première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur toute sa largeur et la moitié de sa profondeur. Entrée latérale gauche ouverte à travers les maisons et débouchant dans la troisième travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. ; en face, baptistère aménagé dans l’ancienne entrée latérale droite, condamnée. Dans l’angle formé par l’abside du chœur et celle de la chapelle de la Vierge, sacristie accessible par l’une et l’autre.

Façade en pierre de Massangis, dont la partie centrale, épaulée de contreforts et flanquée à gauche d’une tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’escalier, avance sur les ailes. Au milieu, porte d’entrée à encadrement droit sous larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. surmonté d’un bas-relief sculpté par J. Lacroix en 1956 et figurant une sedes sapientiae accostée d’anges adorateurs. Au-dessus, grande verrière en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé sous pignon aigu portant horloge. Murs des ailes percés d’une fenêtre étroite et haute en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé, décalée vers le milieu, et terminés à l’horizontale sous la croupe de la bâtièreToit à deux versants. des bas-côtés. Aile gauche ajourée d’un passage en arcade pour les piétons; à l’angle, statue de saint Nicolas sculptée par J. Bernaerts en 1956. Portail latéral gauche, rue de Tabora (n° 12), avec encadrement rectangulaire de pierre bleue, renouvelé, et plafond orné de stucs Louis XIV ; entre les nos 9 et 11 de la Petite rue au Beurre, portail latéral droite muré, dont l’encadrement sous corniche a été partiellement renouvelé en pierre blanche.

Murs latéraux et du chevet épaulés de contreforts entre lesquels s’ouvrent de larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé; bras de transept avec pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. conservé à droite. Toitures ardoisées en bâtièreToit à deux versants., à cinq pans sur le chevet. À la croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit., petit campanile de plan carré, coiffé d’un bulbe à arêtes sommé d’une croix, ajouré d’abat-son et abritant quatre cloches récupérées du carillon de 1714. Tourelle de plan octogonal émergeant de l’abside de la chapelle.
Entrée axiale avec plafond sur poutres reposant sur des « marmousets », flanquée de deux tamboursMur d'une tour circulaire, ovale ou polygonale, sur lequel repose une coupole..

Intérieur sombre, plein d’atmosphère, entièrement couvert de voûtes d’ogive enduites, refaites après 1714 sur les deux premières travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., en grande partie du XIVe siècle, au-delà, parfois assez déformées.
Nef centrale séparée des bas-côtés par des piliersSupport vertical de plan carré. de maçonnerie enduite enrobant depuis le début du XVIIIe siècle les colonnes d’origine, dont un exemplaire a été mis au jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. à droite de l’entrée : fût cylindrique appareillé de pierre blanche à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. polygonal lisse, engagéUn élément est dit engagé lorsqu’il paraît en partie noyé dans un pan de mur. dans un reste de mur romano-gothique de l’avant-corps. Dans la maçonnerie des piliersSupport vertical de plan carré. de la croisée, piles en pierre blanche du XIVe siècle, portant quelques traces de peinture. Dans chaque pile, deux colonnes engagées, cylindriques côté nef, polygonales côté chœur, à socleMassif surélevant un support ou une statue. polygonal aujourd’hui enterré, base ronde aplatie et chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. aplati à facettes décoré de feuilles. Dans le chœur, murs latéraux pleins dans le bas, ajourés de deux lancettes dans le haut. Depuis le XVe siècle, première lancette gauche ouverte sur la chapelle de la Vierge, deuxième lancette murée. À l’entrée à gauche, vestige d’un escalier en vis et plus loin petite fenêtre grillagée, l’un et l’autre du XIVe siècle. Nervures des voûtes partant de consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. sculptées vers des clés historiées du XIVe siècle. Transept couvert à même hauteur que la nef et le chœur. Fenêtre du croisillon gauche cantonnée de colonnettes à chapiteau du XIVe siècle. Parois latérales des bas-côtés enduites au-dessus des lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. et sous les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement.. Après des dérochages ponctuels en 1960, dégagement, à gauche, de nervures, consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. et clés d’origine.

Éclairage parcimonieux de la nef centrale par 2 x 3 petites baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. hautes, des bas-côtés par 2x3 baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., du chœur par deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. dans le mur droit et deux baies dans l’abside, de part et d’autre de l’autel; une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à chaque extrémité du transept ; deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. dans le mur droit de la Chapelle de la Vierge et trois baies en façade. Ces dernières et la première baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. latérale gauche garnies en 1955 de vitraux aux couleurs vives, signés G. Chabrol et figurant, en façade, l’Assomption de la Vierge et, latéralement, saint Mathieu (?). Ailleurs, mises sous plomb géométriques aux teintes douces, nuancées de vert et de mauve, commandées à F. Crickx en 1956. Carrelage de marbre noir et blanc.

Dans l’abside du chœur, autel majeur Louis XIV en bois peint, dessiné par C. Van Nerven au XVIIIe siècle; de part et d’autre du retable, peint par S.J. Van Helmont au début du XVIIIe siècle et figurant la Cananéenne, portique à colonnes corinthiennes et entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. surmonté de deux vases ornés de guirlandes ; au-dessus, baldaquin lambrequiné et manteauManteau de cheminée. Construction d’ordinaire en marbre, renfermant le foyer d’une cheminée. royal immense. Précédant l’autel, stalles en chêne du premier quart du XVIIIe siècle, dont les sculptures, dues à J.-B. van der Haeghen et J. Bergé, racontent la légende de saint Nicolas. Fermant le chœur, grille Louis XV en fer forgé et repoussé, avec dorures, provenant de l’abbaye norbertine de Ninove et acquise en 1806.

 Dans la nef centrale, chaire de vérité Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. en chêne, de la fin du XVIIIe siècle; accolées aux piliersSupport vertical de plan carré. de la croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit., boiseries Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. provenant d’anciens bancs d’œuvre, supprimés pour ouvrir le passage. Dans les bas-côtés, lambris et six confessionnaux Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc., en chêne, de la deuxième moitié du XVIIIe siècle; portes latérales Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc., en chêne, de la fin du XVIIIe siècle. À l’extrémité du bas-côté droit, autel Louis XV en bois peint, du milieu du XVIIIe siècle, surmonté d’une statue de saint Nicolas de Myre, sculptée en 1917 par J. Jourdain. Dans la chapelle de la Vierge, vaste autel en bois peint, dessiné en 1727 par N. Simons; dans les portiques latéraux à colonnes et pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. corinthiens, peintures du début du XVIIIe siècle : à gauche, Moïse par G. Smeyers, à droite, le roi David par V. Janssens; au-dessus, dans une niche, statuette habillée de Notre-Dame-de-la-Paix, en bois polychromé, du XVIe siècle. Lambris et banc de communion Louis XIV. À l’entrée, deux statues en bois peint du début du XVIIIe siècle, attribuées à G. Kerrickx, provenant de l’ancienne église des Récollets, à l’emplacement actuel de la Bourse : à gauche, saint François d’Assise, à droite, saint Antoine de Padoue.
Châsse en cuivre doré, exécutée en 1868 par Hôllner pour abriter les reliques de dix-neuf religieux martyrisés à Gorcum aux Pays-Bas en 1572, provenant également de l’église des Récollets. Fonts baptismaux en marbre, du XVIIIe siècle. Jubé porté par huit colonnes en pierre à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. corinthien et bordé d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en bois du XXe siècle, enserrant le petit positif de l’orgue de 1763-1764, conservé à titre décoratif. Orgue actuel monté par J. Stevens en 1957, en récupérant une bonne part de la tuyauterie de l’orgue précédent, exécuté en 1892-1893 par P. Schyven.

Sources

Périodiques
DES MAREZ, G., L’ancien beffroi de la Ville de Bruxelles, dans ASRAB, 21, 1907, pp. 463- 475. 
Abbé THIBAUT DE MAISIERE, «L’église Saint-Nicolas de Bruxelles», dans BSRAB, 1932, pp. 83-89. 
MALFAIT, Fr., «L’église Saint-Nicolas et les problèmes de circulation», ibid., pp. 90-93. 
ROMBAUX, J., «Découverte archéologique à Bruxelles, dans Rythme», 19/20,1955, p. 57. 
ID., «Restauration intérieure de l’église Saint-Nicolas-Bourse à Bruxelles», dans Cahiers bruxellois, V, 4, 1960, pp. 266-267. 
ID., «Église Saint-Nicolas-Bourse à Bruxelles, Mise à jour des vestiges de l’avant-corps occidental de l’époque romane (XIIe siècle)», dans ASRAB, 48, 1948-1955, pp. 71-94. 
LAURENT, R. , «Note au sujet de l’origine de la Confrérie Notre-Dame de la Paix érigée en l’église Saint-Nicolas à Bruxelles», dans Cahiers bruxellois VI, 4, 1961, pp. 247-254. 
FELIX, J.-P., Histoire des orgues de l’église Saint-Nicolas à Bruxelles, Bruxelles, 1977. 
BERGE, W., «Jacques Bergé, sculpteur bruxellois», dans Bull. Acad, des Sc., Lettres et Beaux-Arts, 48, 1986, pp. 51-59.

Sites internet
BALat KIK-IRPA