Typologie(s)

établissement scolaire

Intervenant(s)

Henri JACOBSarchitecte1905-1911

Statut juridique

Classé depuis le 12 février 1998

Styles

Art nouveau

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2014-2016

id

Urban : 29322
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Description

Remarquable établissement scolaire de style Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., architecte Henri Jacobs, 1905-1911.

Historique
Ces bâtiments scolaires ont été construits dans un quartier alors en plein développement, à proximité immédiate des logements sociaux élevés en 1903 par la Société Anonyme des Habitations à Bon Marché de l’Agglomération Bruxelloise (voir les nos14-16-18-20-22, 29-31-33, 27 et 35).
La construction de l’école est décidée en séance du conseil communal du 12.10.1905. Destinée aux filles, l’école doit à l’origine soulager les effectifs de l’école du Parc (avenue Besme, 1887; démolie), qui devient alors une école pour garçons. La Commune confie les plans du futur établissement à l’architecte H. Jacobs, également chargé de la construction de l’école sise boulevard Van Haelen (1904-1909, détruite).
Le plan est conçu selon les prescriptions officielles de l’époque puisqu’il reprend la disposition générale de l’École Modèle, définie en 1875 par la Ligue de l’enseignement: l’entrée occupe un bâtiment sur une parcelle étroite à front de rue (le n°37), tandis que les classes se développent en intérieur d’îlot autour d’un préau central couvert et de cours latérales. À front de rue (n°39) se situe en outre le logement de fonction du directeur.
Œuvre d’art total, l’école communale de la rue Rodenbach est typique de l’architecte H. Jacobs. On y retrouve notamment ce goût pour les matériaux variés et leur polychromie, le traitement très particulier du dispositif d’entrée surligné d’un grand arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné., les motifs stylisés entre les fenêtres de l’étage, la balustrade ajourée, etc.

Rue Rodenbach 37-39-41, ancienne école communale n° 4, s.d (coll. Belfius Banque © ARB-SPRB).

Description
Bâtiment d’entrée (n°37):
Sobre façade de deux niveaux parée de pierre blanche (Euville), sur un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de pierre bleue. Au rez-de-chaussée, dispositif d’entrée typique de l’architecte: porte piétonne axiale (d’origine) sous fenêtre d’imposte à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. flanquée de deux panneaux creux reprenant la forme de l’arc surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle., l’ensemble inscrit dans un grand arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. aux extrémités en volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. et à clé ornée (armes de la commune de Forest). De part et d’autres de la porte, fenêtres rectangulaires à linteau denticulé, celle de gauche éclairant la loge du concierge, celle de droite une salle d’attente. Au premier étage, fenêtres jumelées par quatre, séparées les unes des autres par de petits motifs géométriques et éclairant, à l’origine, la bibliothèque. Au-dessus de l’entablement portant l’inscription «Ecole communale Gemeenteschool», corniche à consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. et balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. d’attique ajourée, agrémentée de ferronneries. MenuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. d’origine.

Intérieur. Hall d’entrée décoré au plafond d’une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de briques polychromes et, aux murs, de bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. en pierre bleue, d’un parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. en briques polychromes et d’une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de sgraffitesTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur. à thème bucolique (motifs floraux, oiseaux). Sol carrelé de motifs de losange. Sur la gauche, porte à encadrement en pierre bleue à montants harpés surmonté d’un cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. portant l’inscription «concierge». Sur la droite, niche aveugle (brique blanche et pierre bleue). En face de la porte d’entrée, fenêtre obturée donnant accès à l’ancien bureau du directeur.
À l’arrière, depuis le hall d’entrée, long couloir d’accès au préau couvert distribuant les classes du rez-de-chaussée et de l’étage; décor similaire à celui du hall d’entrée, mais plus sobre.

Rue Rodenbach 37-39-41, ancienne école communale n° 4, préau (photo 2016).

Préau couvert et salles de classe (n°41):
Situé en intérieur d’îlot et orienté parallèlement à la rue, préau couvert sur lequel s’ouvrent deux ailes accueillant les classes distribuées sur deux niveaux à l’ouest, sur un seul niveau à l’est. Les façades extérieures sont bordées d’une cour de récréation.
Côté préau, façades des ailes en briques rouges percées de grandes fenêtres, soit en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale., soit rectangulaires sous linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée.; classes accessibles via des portes. Au sud, une large baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale., de deux niveaux, éclaire le préau. Deux cages d’escaliers (escalier métallique, à marches et mains courante en bois) desservent les classes à l’étage. Sols couvert de carreaux losangés. Préau couvert d’un plafond courbe mouluré peint en blanc, parallèlement à la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. (sud). À l’opposé, un plafond couvrant un espace plus bas est composé de briques polychromes similaires à celles du couloir et de l’entrée (n°37).
Côté cour, façade de l’aile est ajourée de dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires, celles des entrées étant plus étroites. Décoration très sobre, comprenant une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de motifs carrés imitant les trous de boulins, et des trous d’aération aux grilles Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise..
Côté cour, façade de l’aile ouest alignant dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires au rez-de-chaussée, sommées d’une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de motifs carrés en pierre, et huit travées de fenêtres en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. à l’étage.

Ancien logement du directeur (n°39):
Façade de deux niveaux sur soubassement en pierre bleue, le reste de l’élévation en briques rouges et rehaussé d’éléments en pierre blanche (Euville). Au rez-de-chaussée, trois baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arc en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale., dont les écoinçonsEspace de mur ménagé de part et d’autre d’un arc. sont ornés de sgraffitesTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur.. À l’étage, triplet (linteaux denticulés) dont la porte-fenêtre axiale est devancée d’un balcon de plan trapézoïdal fermé d’un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. à motif végétal Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise.. Au-dessus, lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. axiale interrompant la corniche, devancée d’un balconnet à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... similaire à celui de l’étage.
Façade latérale (gauche) sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre bleue, le reste de l’élévation en briques blanches et éléments de pierre blanche (Euville). Elle est ajourée d’une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de fenêtres: celle du rez-de-chaussée à garde-corps remplacé, celle de l’étage en tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste.. Couronnement sous la forme d’une balustrade, flanquée de deux cheminées.

Classement 12.02.1998

Sources

Archives
ACF/Urb. 19896 (1972-1974), 21646 (1994), 24034 (2007).

Ouvrages
DEMEY, Th., Histoire des écoles bruxelloises, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2005 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 39), pp. 22-24.

Périodiques
CREPLET, N., «L’École en couleurs, restauration des façades et des toitures», Bruxelles Patrimoines, 1, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2011, pp. 53-63.
JURION-DE WAHA, Fr., Le petit monde de l’architecte Henri Jacobs 1846-1935. Au cœur de l’Art nouveau à Bruxelles, Annales de la société royale d’Archéologie de Bruxelles, t. 71, Bruxelles, 2012-2013, pp. 178-180.
JURION-DE WAHA, Fr., «Henri Jacobs, bâtisseur d’écoles», Bruxelles Patrimoines, 1, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2011, pp. 27-35.