Recherches et rédaction
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La rue
Rodenbach débute avenue Albert, à hauteur de la rue Marconi, et aboutit place
Constantin Meunier. Elle forme un premier carrefour avec les rues Vanden Corput
et Berkendael, puis un second avec la rue du Zodiaque.
Telle qu’elle se présente aujourd’hui, la rue Rodenbach résulte du redressement
d’un tronçon de la très ancienne Hollestraet, un chemin qui
partait du hameau du Chat à Uccle (à hauteur de l’actuelle avenue de
Messidor) pour rejoindre la chaussée d’Alsemberg (à hauteur de l’actuelle avenue des
Villas). Dénommé au XVIIIe siècle Catte straete, puis chemin dit du Kattenweg au XIXe siècle, ce chemin apparaît sous
le toponyme de rue du Chat en 1902 sur le Plan général d’alignement et
d’expropriation par zones du quartier Berkendael (Ir. Désiré Van
Ouwenhuysen), initié par le banquier Georges Brugmann et couvrant un vaste territoire s’étendant à l’ouest de l’avenue Brugmann, entre la chaussée d’Alsemberg et la rue
Vanderkindere. Bien que le réaménagement de l’ancien chemin soit prévu
dans ce projet, celui-ci n’est effectivement redressé et élargi que dans le
cadre d’un nouveau Plan d’élargissement
de la rue Verte [actuelle rue Marconi]
et de la rue du Chat fixé par arrêté royal le 24.06.1904.
La rue du Chat est rebaptisée le 19.08.1910 en hommage au poète et écrivain
belge d’expression néerlandaise Albrecht Rodenbach (1856-1880).
À l’instar de la rue Marconi qui lui est parallèle, la rue Rodenbach se
caractérise par une architecture principalement composée d’immeubles à logements
multiples, de logements ouvriers et de maisons d’habitation construites pour la
classe moyenne.
À la fin du XIXe siècle, le secteur des rues Marconi (anciennement
rue Verte) et Rodenbach apparaît comme une petite «enclave
industrielle» dans la commune, avec de petites entreprises et des
ateliers (par exemple l’ancien atelier de marbrerie au n°48-50 (1913), en activité jusqu’en 1935,
ou l’ancien atelier de menuiserie au n°78-80-80A). Cette particularité s’explique vraisemblablement en
raison de la proximité de la chaussée d’Alsemberg, important axe routier, ainsi
que par la moins-value que constitue la proximité des hôpitaux et des prisons
de Saint-Gilles et de Forest. Aujourd’hui, ces infrastructures industrielles
ont disparu ou ont été reconverties. Le logement ouvrier est donc la plus
ancienne typologie rencontrée dans ce secteur, avec notamment le n°54 et le n°56, respectivement datés de 1872 et 1878. Ces maisons se
distinguent par leur gabarit modeste mais aussi par leur implantation hors
alignement.
Au tout début du XXe siècle, la Société Anonyme des Habitations à
Bon Marché de l’Agglomération Bruxelloise fait construire le long de l’artère un
remarquable ensemble de logements à bas loyers formé d’immeubles de rapport et
de maisons d’habitation (voir les nos14 à 22 et les nos27
à 35). Peu auparavant, elle a achevé la construction de logements sur des
terrains qu’elle a achetés le long de la rue Marconi (voir les nos32
à 42 à cette adresse) et de la rue Berkendael (voir les nos11,
13, 15 à cette adresse). Ces différents terrains, la Société les acquiert dès
l’élaboration du plan d’aménagement du quartier Berkendael, dans le contexte de
la nouvelle urbanisation des faubourgs de Bruxelles et la nécessité de reloger
les populations ouvrières expulsées de leur logement par les grands travaux
d’assainissement et d’aménagement urbanistique entrepris dans le Pentagone.
C’est aussi le long de la rue Rodenbach, dans un quartier à l’époque en plein développement, que les autorités communales décident, début 1900, d’implanter une nouvelle école dont les plans sont confiés à l’architecte Henri Jacobs (voir n°37-39-41).
Les dernières parcelles restées libres après cette phase de construction se lotissent dans les années 1920-1930 (voir le n°94-96-98), puis dans les années 1950.
Sources
Archives
ACF/TP
dossier 41 (Rue Marconi-Rue Rodenbach).
ACF/TP dossier 12 (Quartier Brugmann).
ACF/Urb. 54: 103 (1872);
56: 316 (1878); 73:
4049 (1906); 78-80-80A: 7624
(1923), 8223 (1924), 9017 (1926), 9183 (1926), 10811 (1930), 13224 (1936),
23093 (2003-2004); 93 à 103:
1789 (1901); 109: 6147
(1913).
Ouvrages
N°48-50: Culot, M. (dir.), Forest. Inventaire
visuel de l’architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles,
1980-1982, fiche 33.
N°80-80A: Culot, M. (dir.), Forest. Inventaire
visuel de l’architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles,
1980-1982, fiche 56.
CABUY, Y., DEMETER, S., et al., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles:3 Uccle,
Ministère de la Région Bruxelles-Capitale-Musées royaux d’Art et d’Histoire,
Bruxelles, 1993, p. 126.
DEL MARMOL, B., L’avenue Molière et le
quartier Berkendael, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale,
Bruxelles, 2002 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 33).
GAIARDO, L., Société Coopérative du
Logement de l’Agglomération bruxelloise. Centième anniversaire, IGEAT-ULB,
2000, pp. 7-9.
SMETS, M., L’avènement de la
cité-jardin en Belgique. Histoire de l’habitat social en Belgique de 1830 à
1930, Bruxelles-Liège, 1979, pp. 56.
VAN LIL, A., Wegwijs
te Vorst, Bruxelles, 1981, pp. 64, 66.
VERNIERS, L., Histoire de Forest Lez Bruxelles, Bruxelles, 1949.
Périodiques
DONS, R., «Les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu’au début de 1840», Le Folklore brabançon histoire et vie populaire, 269, 1991, p. 89.