Avenue du Fléron

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette artère rectiligne relie l’avenue Kersbeek à l’avenue de la Verrière, à hauteur de laquelle son tracé se prolonge via la rue Auguste Lumière pour rejoindre la chaussée de Neerstalle.

Décrétée par l’arrêté royal du 06.06.1885, elle est initialement dénommée avenue Momm, du nom de la teinturerie créée au début des années 1860 par cette famille d’origine allemande et qui se situait à deux pas, à hauteur de l’actuel n°208-216 de la chaussée de Neerstalle (voir la notice de rue de cette chaussée). La teinturerie reste en activité jusqu’en 1930. Elle est démolie quelques années plus tard, en même temps que la maison familiale, à l’occasion de l’aménagement des rues Auguste et Louis Lumière. Au n°3 de l’avenue se dresse encore la maison construite en 1893 par la famille Momm afin d’y accueillir une école pour institutrices et gouvernantes allemandes (voir ce numéro).

L’artère reçoit sa dénomination actuelle peu après l’Armistice de 1918. Celle-ci évoque le souvenir du Fort de Fléron (1881-1891) qui fut lourdement bombardé lors de la bataille de Liège. Placé sur l’axe historique Liège-Aix-la-Chapelle, le fort joua un rôle essentiel comme point d’arrêt initial face aux Allemands. L’artère fut rebaptisée en raison des positions prises par les Momm lors de la Guerre 1914-1918. Peu avant le début du conflit, Henrich Momm, rappelé sous les drapeaux, avait emmené sa famille en Allemagne pour revenir à Forest en 1916, alors qu’il est détaché auprès du gouverneur allemand pour s’occuper des affaires commerciales de la Belgique occupée. La famille quitte la Belgique pour l’Allemagne en novembre 1918, puis s’installe aux Pays-Bas. Elle est rayée des registres de la Population belge le 05.11.1920.

L’avenue est, pour l’essentiel, bordée par les logements sociaux appartenant à la Cité-jardin Forest Vert ou Cité du Kersbeek qu’elle traverse. Cette cité occupe un vaste îlot circonscrit entre la chaussée de Neerstalle, les avenues Général Dumonceau, Kersbeek et de la Verrerie. Construite en 1923-1927 à l’initiative de la société de logements sociaux du Foyer Forestois, cette cité-jardin témoigne d’une esthétique spécifique développée à l’époque en Belgique et principalement basée sur les exemples anglais. Elle est de peu postérieure aux cités Floréal, Le Logis, Mortebeek et à la Cité Moderne. Le projet originel est conçu et développé par l’architecte Henri Van Montfort à l’issue d’un concours lancé en 1922. Il consiste en un vaste ensemble d’habitations de style Art Déco (278 logements) dont deux tiers sont destinés à la classe ouvrière, et un tiers à la petite bourgeoisie. Ces habitations –de petits immeubles collectifs ou des maisons individuelles– sont regroupées sous la forme de petits blocs implantés aux abords de rues, de venelles et de petites places. L’ensemble évoque un tissu urbain, agrémenté d’arbres et de jardinets. La cité est par la suite agrandie d’un nouvel îlot compris entre l’avenue de la Verrerie et la chaussée de Neerstalle (n^os226 à 240). Il rassemble de petits immeubles à appartements construits autour des squares Madelon, Manon, Lison et Toinon dans les années 1950 (architecte Henri Van Montfort).

L’ensemble de la cité subit une rénovation lourde en 2000-2009.