Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la rue de la Fourche à la rue de la Montagne, voie ancienne groupant jadis les commerces de boucherie et appelée «Grande rue des Bouchers » par opposition à la « Petite rue des Bouchers».

Aujourd’hui très animée, piétonne depuis 1960, l’artère garde son caractère commercial voué surtout à la restauration à caractère touristique, comme l’indiquent les enseignes et devantures de restaurants.

La rue des Bouchers est Incluse à l’origine dans le plan particulier d’aménagement30/10 du quartier formé par la Grand-Place et ses environs (également connu sous le nom d’Îlot Sacré), ce PPA a été établi par la Ville de Bruxelles (Service Technique des Travaux Publics, département Urbanisme), approuvé par le Conseil communal le 21.03.1960 et fixé par un arrêté royal le 24.08.1960. Le PPA impliquait une réglementation spécifique avec des exigences en matière d’urbanisme visant à préserver et à restaurer «?l’ancienneté et le caractère folklorique?» du quartier. Les biens marqués d’une couleur sur le plan de l’époque ont été soumis à des servitudes, comme la préservation et/ou la restauration des façades sur la base de témoins originaux ou de données d’archives, pour être érigées dans le style historicisant des XVIIe et XVIIIesiècles, adapté à l’architecture traditionnelle, avec préservation et limitation de la largeur et de la hauteur des façades. La zone initiale était délimitée par la rue de l’Écuyer et la rue d’Arenberg (au nord), le boulevard de l’Impératrice (à l’est), la rue Saint-Jean, la place Saint-Jean, la rue du Lombard jusqu’à la rue du Midi (au sud), la rue du Midi, la rue de Tabora et la rue des Fripiers (à l’ouest). Il a ensuite été modifié par le PPA30/40 du quartier de la Putterie, fixé par arrêté royal le 13.09.1984.

En 1998, lorsque la Grand-Place est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Îlot Sacré est inclus dans le périmètre de protection de la Grand-Place en tant que «?zone tampon?». Depuis 2009, le périmètre de l’UNESCO est soumis à des règles urbanistiques spécifiques. Leur objectif: assurer un équilibre harmonieux entre la préservation du quartier, le tourisme, le commerce et les logements. À cette fin, le règlement communal d’urbanisme «?zone UNESCO» (RCUZ) a été introduit. Ce RCUZ a été définitivement adopté par le Conseil communal de la Ville de Bruxelles du 15.12.2008, approuvé par l’arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 26.03.2009 et ensuite publié au Moniteur belge le 19.05.2009. La délimitation de ce périmètre correspond en grande partie à l’ancien Îlot Sacré de 1960, mais inclut les rangées de maisons situées de part et d’autre de la rue de l’Écuyer, la rue de la Montagne, le carrefour de l’Europe, la rue de la Madeleine, la rue du Lombard, la rue du Midi, la rue de Tabora et la rue des Fripiers. Élément à préciser: ce périmètre a également été étendu à la rue Henri Maus, la place de la Bourse et la rue au Beurre, incluant ainsi la Bourse. En outre, le périmètre actuel exclut certaines rangées de maisons situées dans la rue de la Madeleine et dans la rue Duquesnoy. Ce RCUZ à pour objectifs de contribuer à la protection et à la valorisation des bâtiments en améliorant leur expression commerciale, leurs qualités esthétique et architecturale, en assurant une mixité entre commerces et logements et en minimisant les perturbations en intérieur d’îlot.

Les alignements conservent encore un décor de façades-pignons des XVIIe et XVIIIe siècles, dont beaucoup affichent des adaptations du XIXe siècle, certaines radicalement restaurées au XXe siècle, parfois de manière fantaisiste. De nombreux noyaux anciens que l’on peut déceler à leurs ancres, à la disposition perpendiculaire du faîte, au volume général, ont été remaniés au XIXe siècle, pour présenter une façade d’allure néoclassique comme entre autres les nos 8, 59 (avec troisième niveau de 1951), 61-61A (1847?). Le visage de la rue se définit en outre par des façades banales de style néoclassique édifiées au deuxième quart et jusqu’au milieu du XIXe siècle, sur trois ou quatre niveaux simplement ordonnancés, généralement reconstruits au rez-de-chaussée dont entre autres les nos 6, 25-27, 55 (1855, rez-de-chaussée actuel de 1941 sur plans de l’architecte E. Gérard), 64, 75, 77 (avec vitrine «classique» de 1899 conservée), 79. À celles-ci s’ajoutent les larges façades d’accès aux Galeries royales Saint-Hubert, construites en 1846-1847, interrompant l’enfilade des bâtiments à hauteur des nos 38-46 et 43-53. Prolongements ou réminiscences des styles historiques se manifestent dans certaines façades datant des périodes d’entre-deux ou d’après-guerre(s) comme les nos 13-15 (1953, 1963, architecte A. Nottebaert), 41 (1933-1935, architecte R. Vranckx), 57 (1945, architecte A. Courtens et R. Michiels), 58-62 et 66-66A (1943, architecte E. Linssen, voir rue de la Montagne, nos 52, 54).

Élargissement de la voirie, des deux côtés, en raison du recul de l’alignement à hauteur des nos 12 (1899), 24A (voir rue des Dominicains, n° 1), 48-56; ce processus, entamé au XIXe siècle, est aujourd’hui radicalement stoppé.

Sources

Archives
AVB/TP 60189 (1951), 8124 (?, 1847), 8124 et 57066 (1855, 1941), 74042 (1899), 61536 et 72945 (1953, 1963), 46391 et 43404 (1933-1935), 56326 (1945), 57350 (1943), 8134 (1889).

Sites internet
BALat KIK-IRPA