Pathé Palace
Boulevard Anspach 85-87
Borgval 19-21-23
Rue Jules Van Praet 24-26-28
Typologie(s)
cinéma
Intervenant(s)
Rie HAAN – architecte – 1950
Paul HAMESSE – architecte – 1913
Paul HAMESSE & FRÈRES – architecte, bureau d'architectes – 1910
Styles
Art nouveau
Inventaire(s)
- Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
- Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
- Inventaire des salles de cinéma (1993)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
2016
id
Urban : 30716
Description
Ancien cinéma Pathé-Palace, construit en
1913, en Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. annonçant l’Art Déco, par l’architecte P. Hamesse, pour la
société « Les Grands Palais d’Attractions Pathé Frères».
Première véritable salle de cinéma à Bruxelles, du type brasserie-concert, elle pouvait accueillir 2.500 spectateurs et comportait un parterre en deux parties, deux balcons, des foyers, des annexes et un vaste bar en sous-sol. À l’arrière, les façades donnaient au n°28, rue Van Praet et au Borgval, nos 19-21. Le terrain avait été occupé précédemment par l’Hôtel des Ventes, élevé en style éclectique sur les plans de l’architecte Alph. Dumont en 1880-1881 et dont certains éléments ont été repris dans la construction actuelle, à structure de béton armé et charpente métallique. Sous un couronnement festonné, façade principale de pierre blanche et bleue, dont le rez-de-chaussée a été défiguré par un placage moderne, mais qui conserve aux étages deux larges pilastres sur socleMassif surélevant un support ou une statue. hérités de la façade de Dumont. Au centre, colonne de bow-windows arrondis, ajourés de cinq fenêtres rectangulaires étroites aux deux niveaux inférieurs et, au troisième, d’oculi allongés entourés de rosaces et coiffés d’un balcon à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. de pierre, découpée de motifs géométriques et ornée de sphères. Corniche puissante, sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche., soulignée d’une ligne de perles et pirouettes et sommée d’une corbeille de fruits surmontée du coq, emblème de la firme Pathé.
Rue Jules Van Praet, façade cimentée de quatre niveaux et cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Rez-de-chaussée d’origine, comportant une large vitrine entre deux portes accostées de montants cannelés, défiguré par un auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. en 1971. Aux étages, saillie des trois travées centrales encadrées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ornés d’une corbeille de fruits, ajourées d’une fenêtre triple au premier étage, découpées de lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. aux deuxième et troisième et coiffées d’un fronton courbe à corniche sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche..
Au Borgval, façade en simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., rythmées par des arcatures sur pilastres à imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. et divisées en deux registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. par un cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition..
Intérieur dont le riche décor de peintures polychromes et boiseries dorées, très influencé par la Sécession viennoise, a été complètement transformé en 1950 par l’architecte R. Haam. Servant depuis 1976 de salle d’exposition commerciale, avec parking.
Première véritable salle de cinéma à Bruxelles, du type brasserie-concert, elle pouvait accueillir 2.500 spectateurs et comportait un parterre en deux parties, deux balcons, des foyers, des annexes et un vaste bar en sous-sol. À l’arrière, les façades donnaient au n°28, rue Van Praet et au Borgval, nos 19-21. Le terrain avait été occupé précédemment par l’Hôtel des Ventes, élevé en style éclectique sur les plans de l’architecte Alph. Dumont en 1880-1881 et dont certains éléments ont été repris dans la construction actuelle, à structure de béton armé et charpente métallique. Sous un couronnement festonné, façade principale de pierre blanche et bleue, dont le rez-de-chaussée a été défiguré par un placage moderne, mais qui conserve aux étages deux larges pilastres sur socleMassif surélevant un support ou une statue. hérités de la façade de Dumont. Au centre, colonne de bow-windows arrondis, ajourés de cinq fenêtres rectangulaires étroites aux deux niveaux inférieurs et, au troisième, d’oculi allongés entourés de rosaces et coiffés d’un balcon à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. de pierre, découpée de motifs géométriques et ornée de sphères. Corniche puissante, sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche., soulignée d’une ligne de perles et pirouettes et sommée d’une corbeille de fruits surmontée du coq, emblème de la firme Pathé.
Rue Jules Van Praet, façade cimentée de quatre niveaux et cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Rez-de-chaussée d’origine, comportant une large vitrine entre deux portes accostées de montants cannelés, défiguré par un auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. en 1971. Aux étages, saillie des trois travées centrales encadrées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ornés d’une corbeille de fruits, ajourées d’une fenêtre triple au premier étage, découpées de lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. aux deuxième et troisième et coiffées d’un fronton courbe à corniche sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche..
Au Borgval, façade en simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., rythmées par des arcatures sur pilastres à imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. et divisées en deux registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. par un cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition..
Intérieur dont le riche décor de peintures polychromes et boiseries dorées, très influencé par la Sécession viennoise, a été complètement transformé en 1950 par l’architecte R. Haam. Servant depuis 1976 de salle d’exposition commerciale, avec parking.
Sources
Archives
AVB/TP 25458 (1913), 4859 (1880-1881), 60702 (1950), 82377 (1971) et 89280 (1976).
Périodiques
J. BRAEKEN, Paleizen voor de Hoofdstad, dans M&L, 1988, n° 5, pp. 49-51.