Monument au soldat français inconnu tombé sur le sol belge pendant la guerre 1914-1918
Parvis Notre-Dame
Intervenant(s)
Mathieu DESMARÉ – sculpteur – 1925-1926
François MALFAIT – architecte – 1925-1926
Ernest SALU – sculpteur – 1925-1926
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Inventaire(s)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Monument conçu en 1925-1926 par le sculpteur Mathieu Desmaré et
l’architecte François Malfait et réalisé par le statuaire Ernest Salu II et le
fondeur Verbeyst. Inauguré le 17.07.1927 sur le côté nord-ouest du parvis,
entre le cimetière et l’église Notre-Dame, le monument de pierre bleue prend place
sur une petite butte accessible par un escalier. Il se compose d’un soubassement
à emmarchement surmonté d’un haut socleMassif surélevant un support ou une statue. rectangulaire à fruit duquel se détachent
des personnages se lamentant, en haut-relief, dans un massif de fleurs. À l’avant
et à l’arrière, évocations de portes de tombeau, l’arrière flanquée de deux
soldats français et occupée par une plaque de bronze figurant une Marianne
guerrière affligée. Au sommet, quatre autres soldats en ronde-bosse portent un
cercueil fleuri au monogramme «RF». Devant le monument a pris
place, dans un second temps, un réservoir de bronze à même monogramme et épées
pointant vers la flamme du souvenir.
Le projet prévoyait un mur de plan cintré à l’arrière du monument, prolongé à
gauche par un nouveau mur pour le cimetière; ces clôtures ne furent pas
réalisées.
Sources
Archives
AVB/NPP E9 (1925).
Ouvrages
DEROM, P. (dir.), Les sculptures de Bruxelles, Galerie Patrick Derom, Bruxelles, Éditions Pandora, Anvers, 2000, p. 193-194.
DEROM, P., Les sculptures de Bruxelles. Catalogue raisonné, Galerie Patrick Derom, Bruxelles, 2002, p. 102.
CELIS, M., VANDENBREEDEN, J., VAN SANTVOORT, L., Autour du Parvis Notre-Dame à Laeken (coll. Des pierres pour le dire), Crédit Communal - Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 1994, p. 62.