Typologie(s)
Intervenant(s)
Joseph POELAERT – architecte – 1852
Alphonse GROOTHAERT – architecte – 1904
Heinrich VON SCHMIDT – architecte – 1904
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)
- Les charpentes dans les églises de la Région de Bruxelles-Capitale 1830-1940 (Urban - 2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
Recherches et rédaction
id
Description
Église de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors., conçue en 1852 par l’architecte Joseph Poelaert et érigée en
plusieurs phases entre 1854 et la Première Guerre mondiale.
Historique
C’est en mémoire de Louise-Marie d’Orléans, première reine des Belges
et seconde épouse de Léopold Ier, qu’est érigée la nouvelle Église
Notre-Dame de Laeken. Sa construction est validée par l’arrêté royal du
14.10.1850, soit quatre jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. après le décès de la reine.
Le choix de l’emplacement de l’édifice fait l’objet de longs débats et de
nombreux projets. Le 07.12.1850, l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées
adresse au ministre des Travaux publics un rapport relatif aux différents
avant-projets. Tous placent le monument sur un espace largement dégagé, au bout
de la perspective créée par une nouvelle avenue implantée de biais par rapport
au canal, prolongeant l’élégante Allée Verte au-delà du pont de Laeken. Le plan
d’implantation définitif de l’église, avec chœur orienté au nord, à l’extrémité
d’une avenue de près de 30 mètres de large, est dressé en septembre 1851 par
l’ingénieur et conducteur des Ponts et Chaussées J. Tielemans. Cette
implantation est validée le 08.10.1851 par le bourgmestre Charles Joseph Herry.
Le projet est financé pour une part par souscription publique, et pour l’autre
par le roi et le Conseil de la Fabrique d’église.
Ouvert à tous les artistes belges, un concours est lancé pour la construction
de ce monument national, suivant un programme adopté par arrêté ministériel du
14.11.1851. Si la forme, le plan et le style du sanctuaire sont laissés au
choix des concurrents, le programme est par contre bien détaillé:
l’église doit pouvoir accueillir au moins 2.000 personnes; la chapelle
annexée à l’église comme monument funéraire de la reine aura une entrée
extérieure donnant sur le cimetière et une autre dans l’église; elle doit
en outre être suffisamment vaste pour faire office de crypte pour la famille
royale; l’église comprendra une chapelle pour les fonts baptismaux, une
sacristie, une salle pour le Conseil de Fabrique, un local pour le dépôt des
chaises et une sonnerie de cinq cloches; l’église paroissiale dépendra de
la Commune de Laeken, tandis que la chapelle et la crypte seront propriété
nationale; le cimetière se prolongera sur le pourtour de la nouvelle
construction, à l’exception de la façade principale, qui donnera sur un parvis
ou une avenue menant au pont du canal; l’ensemble ne coûtera pas plus de
800.000 francs, à l’exclusion de l’ameublement et des objets d’art. Les
participants doivent rentrer leur projet pour le 01.05.1852.
Parmi les 49 projets présentés, le jury retient celui de l’architecte Joseph
Poelaert. Il s’agit d’un simple bâtiment en briques à bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. de pierre avec
flèche couverte d’ardoise sur le côté. Il comprend trois variantes, deux de
style ogival et une de style roman. À la demande du jury, Poelaert élabore
trois nouveaux dessins pour la façade. La préférence du roi va au projet
néogothique. Le 23.02.1853, le jury s’accorde sur une façade à trois tours,
percées chacune d’un portail. Le 03.03.1853, il signifie aux pouvoirs publics
son souhait d’agrandir le projet lauréat pour le faire davantage correspondre à
sa destination de «monument national». Le dernier projet de
Poelaert est adopté définitivement par arrêté royal du 02.06.1853 et un crédit
supplémentaire est accordé. L’arrêté ministériel du 23.06.1853 confie la
conduite des travaux à Poelaert et établit une commission chargée de la
direction et de la surveillance de l’exécution du monument. L’arrêté du
18.07.1853 approuve la délibération du Conseil communal de Laeken du
08.10.1851, relatif à l’alignement de la place projetée et des rues donnant sur
celle-ci. Quatre années sont prévues pour l’achèvement de l’église.
Entamé au printemps 1854, le chantier connaîtra de nombreux
ralentissements: nature du terrain peu propice à l’établissement de
fondations solides, incessantes modifications du cahier des charges,
discussions interminables quant au partage des responsabilités, manque de
coordination entre les différents intervenants et problèmes financiers. La
première pierre de l’église est posée par Léopold Ier le 27.05.1854.
Les matériaux mis en œuvre sont la brique à plafonner pour l’intérieur, la
pierre bleue pour les soubassementsPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., sols et escaliers, et la pierre blanche
pour le reste du parementRevêtement de la face extérieure d’un mur.. Exploitable seulement en petites dimensions, la
pierre de Gobertange est utilisée conjointement à des pierres blanches
françaises – provenant de diverses carrières de la région parisienne – dans
certaines parties monumentales et ornées de l’édifice (Euville, Saint-Vaast,
Saint-Maximin, etc.). Afin d’accélérer le rythme des travaux, les pierres
destinées à être sculptées sont amenées brutes sur le chantier, où elles sont
équarries en volume capable puis mises en œuvre dans l’attente de leur taille.
En 1865, le dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. de la chapelle royale, prévu en pierre blanche, est remplacé
par une charpente métallique recouverte d’ardoise. Cette même année, alors que
la maçonnerie est achevée – à l’exception de la flèche de la grande tour –, que
l’église est couverte, que les voûtes des vaisseaux sont terminées et que le
plafonnage intérieur et les ornementations en plâtre sont en cours, Poelaert
renonce à la direction des travaux et envoie sa demande officielle de démission
«pour raisons de santé». Son départ coïncide avec la fin d’une
phase de chantier et l’épuisement des crédits.
Auguste Payen succède brièvement à Poelaert, avant d’être remplacé en 1868 par
Antoine Trappeniers qui, pour permettre l’ouverture au culte, dirige les
travaux de consolidation et de restauration déjà nécessaires, et poursuit les aménagements
intérieurs. En parallèle, on parachève l’établissement du parvis et on établit
l’avenue de la Reine qui, partant de la place Liedts, doit mener au pied de
l’église.
Bien qu’inachevée, l’église est inaugurée le 07.08.1872 en présence de Léopold
II. Il reste alors à sculpter les façades, à achever la principale et ses
tours, ainsi qu’à entourer l’édifice d’une terrasse. Entretemps, des lézardes
et décrochements sont apparus dans les maçonneries, qui font craindre pour la
stabilité du monument.
En 1876, le Conseil de Fabrique charge l’architecte Louis De Curte de la
poursuite des travaux. En même temps, il fait appel à l’atelier brugeois
Dobbelaere pour la réalisation de la majorité des vitraux de l’église. Dès la
fin de 1896, en raison des nombreux fragments de pierres qui se détachent des
façades, la presse parle de l’urgence des travaux de restauration et
d’achèvement «dans l’intérêt de la sécurité publique». Les années
1898 à 1900 sont consacrées aux réparations urgentes aux toitures et charpentes,
ainsi qu’au placement de vitraux.
En 1903, le ministre des Finances et des Travaux publics organise une
adjudication publique pour la restauration partielle des façades de
l’église: une grande partie du parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. est remplacé par de la pierre
d’Euville.
En 1904, l’architecte munichois Heinrich von Schmidt propose un projet de
nouvelle façade principale en pierre d’Euville pour l’édifice, à plaquer contre
celle inachevée de Poelaert. Co-auteur des plans, Alphonse Groothaert est
chargé de la direction des travaux. L’achèvement des trois tours rend
nécessaire le renforcement des fondations, qui sont comblées par du béton.
En 1908, des sculpteurs et ornementistes sont convoqués pour les
parachèvements. En 1913, Sinia de Gand et Desenfans de Bruxelles sont
pressentis pour l’exécution des douze statues du porche central, et Gerrits
d’Anvers pour les porches latéraux. La majorité des travaux de sculpture reste
toutefois en attente; ils seront au final réalisés par une série de
sculpteurs, notamment Eugène Canneel, A. Vriens, F. Wynants, Vandevoorde, Rau
et De Winne.
La réfection des toitures a lieu en 1919: les versants visibles sont
couverts d’ardoises belges, les autres de zinc à tasseaux. L’année suivante,
une partie des charpentes métalliques doit être consolidée. En 1922, suite à un
ouragan, ainsi qu’en 1924, les vitraux du transept sont en partie détruits. De
réguliers travaux de réfection et de consolidation ont lieu au cours du XXe
siècle, jusqu’à l’ambitieux chantier de restauration de l’église mené de 2003 à
2014 par le bureau d’architecture MA2 – Metzger et Associés Architecture.
Description
Église de plan basilical, proche du type halle, à massif-antérieur
tripartite à trois tours, la centrale dominante, et à corps de porche. Nef,
transept non saillant et chœur, à trois vaisseaux. La nef compte quatre travées
à bas-côtés étroits destinés aux confessionnaux et doublés par une galerie
extérieure. Chœur à trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. droites, bordé de chapelles communicantes à clôture de bois, celles de l’est réunies en
sacristie. Ces chapelles ont la même largeur que les bas-côtés et galeries
réunies de la nef.
Derrière le chœur, l’importante chapelle
royale montée sur une crypte, adopte un plan octogonal inscrivant une croix
grecque. Elle est dotée d’une abside axiale qui surplombe l’entrée extérieure
de la crypte, et d’absidioles latérales doubles, toutes à trois pans. À la
suite des absidioles, une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’angle communique avec les collatéraux de la
nef et, derrière une porte, à un espace d’escaliers biais desservant les
chapelles du chœur, une porte extérieure et une cave voûtée.
Élévations générales extérieures en
pierre blanche, à deux niveaux sous un quadrillage de toits en bâtièreToit à deux versants. couverts
d’ardoises pour les pans visibles de la voirie, à charpentes métalliques,
certains à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux.. Flèche octogonale sur la chapelle royale, couverte de même,
flèche de pierre sur les tours. Structure foisonnante à multiples contreforts à
retraits, arcs-boutants, colonnettes, gables, pinaclesAmortissement élancé de plan carré ou polygonal., édiculesAmortissement imitant une petite construction d'inspiration classique., balustrades
et cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition., à la sculpture (chapiteaux, crochets, etc.) achevée ou non.
Gargouilles taillées récemment de têtes grimaçantes. Éclairage assuré, le plus
souvent à travers des vitraux, par des batteries de fenêtres à remplage formant
claire-voie et par quelques rosaces.
Corps de porche en tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste., à
portail à emmarchement et à hautes loggiasPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries., tous à espaces communicants,
couverts d’un berceau fractionné et couronnés de gables. Au portail, trois
statues de saints par montant, ébrasements à ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. avec niches (vides) et
portes de chêne à penturesLongues bandes de fer fixées à plat sur le battant d'une porte ou d'un volet, de manière à en soutenir les gonds. Les pentures sont souvent décoratives. Elles participent également à l'assemblage des planches du vantail. sous tympansEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. ajourés. LoggiaPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries. centrale à baie libreBaie qui n’est pas close par une menuiserie.,
abritant une grande rosace sur arcature aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre., dépourvue de vitrail pour
laisser le jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. éclairer deux rosaces superposées de la façade originelle.
Loggias latérales creusées de trois fenêtres à remplages, également sans
carreaux, et remployant à l’arrière, une double rosace primitive, plus petite
que la précitée.
Massif-antérieur proprement dit à
deux niveaux, le premier profond d’une seule travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous voûtes d’ogives
intégrant en un long couloir les trois passages, le principal sous la grande
tour, ainsi que les rez-de-chaussée des tours latérales greffés d’une abside et
donnant accès à l’avant à une tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’escalier en vis. Le second niveau
s’ouvre sur la nef en trois tribunes d’orgues, la centrale sous berceau
fractionné, les latérales sous voûte d’arête, qu’éclairent les rosaces
précitées.
Au-delà, la tour-clocher centrale de plan carré, élève trois étages, le premier
ceinturé en saillie par des sections non communicantes de galeries à
colonnettes, sommées d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. (limitée aux zones visibles de la
voirie). Le deuxième scandé de colonnettes qui divisent les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. carrées
libres de chaque face. Le dernier étage, celui des cloches, en léger retrait,
s’ouvre de hautes fenêtres à abat-son inscrites dans un édicule élancé, à gable
ajouré. Ces édiculesAmortissement imitant une petite construction d'inspiration classique. et quatre autres en réduction devant une balustrade
d’angle, enserrent une flèche octogonale percée de quadrilobes et portant une
croix en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. et un coq en cuivre.
Tours latérales carrées à pans coupésPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment., à quatre niveaux, éclairées au
rez-de-chaussée par une fenêtre latérale à ébrasement extérieur, et rétrécies
dès le troisième niveau derrière la balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en encorbellementUne partie d'élévation est dite en encorbellement lorsqu'elle s’avance en surplomb. d’une
coursière qui se prolonge sur les corniches voisines. Niveaux supérieurs percés
de quatre fenêtres à remplage sans carreaux. Flèches octogonales entre gables,
elles aussi ajourées de quadrilobes et piquées d’une croix.
Au premier niveau de la nef et du chœur, coupée par les contreforts des
arcs-boutants, enfilade d’arcades géminées à rosace et à gable servant de
pignon aux petites bâtièresToit à deux versants. perpendiculaires. Les quatre premières arcades
desservent la galerie fermée de grilles qui longe les bas-côtés de la nef, et
dont l’articulation est reproduite au mur de ceux-ci. Un portail percé dans un
contrefort des tours latérales donne accès à ces galeries en même temps qu’aux
escaliers en vis primitifs du massif-antérieur. Les trois dernières arcades
inscrivent les fenêtres des chapelles du chœur. Une quatrième, de même
structure, et une dernière, simple et biaise incluant une entrée, appartiennent
au raccord chœur-chapelle royale. Des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. identiques à leur voisines du
chœur creusent encore les façades du transept dans l’axe de ses vaisseaux
latéraux. Portails de ce transept en tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. d’arcades à colonnettes, la
centrale logeant seule une entrée, les autres aveuglesUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. Au-dessus, derrière une
balustrade, fenêtre-haute à remplage, large et élancée, flanquée de deux
fenêtres analogues, toutes sommées d’un gable, le central limitant la bâtièreToit à deux versants..
Gouttereaux de la nef et du chœur évidés par quatre et trois fenêtres-hautes à
remplage sous une corniche à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire.; faces latérales des collatéraux
du chœur, biaise et percée d’une fenêtre jumelée à celle du pan voisin de la
chapelle royale.
Élévation de la chapelle royale à
deux niveaux, articulés par de puissants contreforts polygonaux: le
premier quasi aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre., articulé par les absides et absidioles, le second,
alternant rosace et fenêtres jumelles, à remplage. Portail à rosace et gable de
la crypte dans l’axe de l’abside.
Sur la corniche, enfilade de petites fenêtres de combleEspace intérieur de la toiture. sous arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. à gable,
interrompue par trois fausses lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. en édicule. AmortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. de la flèche
aujourd’hui à vague forme de couronne, couverte de plomb.
Intérieur
Église
Au portail avant, portes de chêne à penturesLongues bandes de fer fixées à plat sur le battant d'une porte ou d'un volet, de manière à en soutenir les gonds. Les pentures sont souvent décoratives. Elles participent également à l'assemblage des planches du vantail. creusées d’arcatures, la
centrale doublée pour délimiter un vestibule sous voûte d’arête; même
voûte sur le débouché du passage central.
Tous les vaisseaux et les chapelles de l’église, aux parements à faux appareil
de pierre de taille, sont couverts de croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. d’ogives entre arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. doubleaux,
portées par de hauts piliersSupport vertical de plan carré. composés, à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. à crochets et base en pierre
bleue prismatique. Triforium de collatéral à la nef et au chœur, ouvert de
baies géminées à colonnettes et linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. trilobé. Faux triforium assorti, aux
bras du transept. Dans l’axe des collatéraux du chœur, au raccord avec la
chapelle royale, tribune triangulaire à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. devant deux fenêtres
jumelées, l’une extérieure, au retour biais du collatéral, l’autre intérieure,
jumelle de celle du premier pan de ladite chapelle.
Surélévation du chœur de plusieurs degrés en volées espacées, amorcée depuis le
collatéral du transept. Derrière le maître-autel, accompagnées de balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire.,
volées convergentes puis divergentes, desservant la crypte et, dans l’axe des
collatéraux, volées droites menant à la chapelle royale, tous ces aménagements
ayant remplacé les primitifs vers 1935.
Travées extrêmes du collatéral nord du transept aménagées en chapelle pour les
autels latéraux; autels tardifs en vis-à-vis. Autel majeur actuel placé à
la croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. du transept. Chaire de vérité dans la première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. du collatéral
sud du bras est du transept.
La nef et la chapelle royale, jadis ouvertes l’une sur l’autre, sont
aujourd’hui séparées par de grandes verrières métalliques.
Chapelle royale et crypte
Chapelle couverte comme la nef et le chœur, ses ogives retombant sur quatre
piliers centraux; croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. centrale à liernes et tiercerons, voûte
d’arêtes sur les absides et absidioles.
Crypte accessible par une porte extérieure axiale et par une double entrée dans
l’axe du chœur. Plan et couvrement pareils à ceux de la chapelle;
absidioles servant d’enfeu. Sol quadrillé de marbre blanc et noir (1968) autour
du tombeau des premiers souverains. Deux chambres funéraires aménagées par
Albert Ier sous les collatéraux du chœur, aux entrées à encadrement
de pierre blanche dont les tympansEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. insèrent deux scènes en mosaïque: la déploration
du Christ et la dormition de la Vierge. Encadrement sculpté de
bas-reliefs: vertus cardinales, symboles des évangélistes, anges
musiciens et anges porteurs des instruments de la passion.
Vitraux
Important ensemble de mises en plomb figuratives ou décoratives.
Déjà placé en 1879 à la rosace axiale de la chapelle royale, vitrail de J.
Dobbelaere, en verre anglais de double épaisseur représentant le couronnement
de la Vierge tenant l’enfant Jésus, et l’arbre de Jessé.
Aux fenêtres centrales du transept, sinistrées par un ouragan au début des
années 1920, ne restent qu’une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. basse aux noms des seize saints disparus
et le réseau de la fenêtre ouest, au décor de fleurs de lys et d’anges, de
1893-1894.
Aux fenêtres-hautes du chœur se succèdent à l’ouest l’Ascension, la Dernière
Cène et la Nativité, et à l’est la Présentation de Marie au temple, la sainte
Famille à Nazareth et l’Assomption, tous de la main de J. Dobbelaere et placés
en 1903.
Destiné à un nouvel autel dédié à Notre-Dame des Sept Douleurs (angle sud-ouest
du transept), vitrail de fenêtre-haute de 1926, commémoratif des soldats de la
paroisse morts durant la Grande Guerre, représentant notamment la famille
royale et le cardinal Mercier en adoration devant la Mater Dolorosa; vitraux sous-jacents (1933) aux effigies de
saint Georges, de Joseph, de la Vierge à l’Enfant et de saint Michel, sous les
armes royales.
Multiples vitraux décoratifs à motifs végétaux, parmi lesquels on pointera ceux
des bas-côtés de la nef (1886), sans doute de A. De Keghels, ceux des
fenêtres-hautes de celle-ci (1889), attribués à J. Dobbelaere, et ceux du
massif-antérieur (1912 et 1913). Colorant de ses couleurs chaudes la nouvelle
chapelle J. Cardijn, (angle sud-est du transept), vitraux de M. Nevens et H.
Mortier (fin des années 1960).
Décor et mobilier de
l’église
Sols à dalles de marbres beige et noir, ceux de la
nef et du transept à méandres, ceux des collatéraux du chœur en damier sur
pointe. Sols du vaisseau central tout en marbre beige orné dans sa partie basse
de cadres et d’un quadrillage de céramiques décoratives. Plaque en cuivre
commémorative de la pose de la première pierre de l’édifice le 27.05.1854. À
l’entrée de la crypte, mosaïque aux armes des neuf provinces par Joseph Godchoul.
Peintures murales au faux triforium du vaisseau nord du transept, représentant
des scènes de la vie du Christ et de la Vierge. Tableaux du chemin de croix de
la fin du XIXe siècle au bas-côté de la nef. Peinture de 1637
représentant la Vierge de Laeken avec figuration de l’ancienne église.
Riche mobilier néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. généralement en chêne, exécuté à partir de
1869: maître-autel dessiné par Joseph Poelaert, stalles et cathèdre,
autels latéraux polychromés dédiés à saint Joseph et au Sacré-Cœur, chaire de
vérité monumentale antérieure à 1878, quatre confessionnaux, orgue de tribune
de 1912 par Salomon Van Bever, orgue de chœur par le même en 1907, clôture des
chapelles du chœur, surmontées de verrières à petits-fers, enfin meubles de la
sacristie.
Ouvrages en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage.: clôtures du sanctuaire, des autels secondaires
primitifs et de l’entrée droite du grand portail.
Fonts baptismaux en marbre avec couvercle en cuivre poli, de 1745.
Sources
Archives
AVB/NPP C3.
Ouvrages
ATELIER D’ARCHITECTURE DELEUZE-METZGER & ASSOCIÉS, Étude historique. Eglise Notre-Dame à Laeken, octobre 2001.
ATELIER D’ARCHITECTURE DELEUZE-METZGER & ASSOCIÉS, Restauration de l’église Notre-Dame à Laeken. Étude pathologique, novembre 2001.
BREDA, K., DE WINDT, Y. et al, Contribution à la connaissance de l’histoire, de la méthode de construction et de la problématique de la restauration de l’église Notre-Dame de Laeken, 2002.
CELIS, M., VANDENBREEDEN, J., VAN SANTVOORT, L., Autour du Parvis Notre-Dame à Laeken (coll. Des pierres pour le dire), Crédit Communal - Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 1994.
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GROETAERS, G. H., Études prescrites par le département de l’Intérieur. Avant-projets de l’emplacement et des abords d’une église à ériger en commémoration de sa Majesté la reine des Belges. Rapport adressé à Monsieur de ministre des Travaux publics, 1850.
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VAN NIEUWENHUYSEN, P., L'histoire de Laeken-Notre-Dame à vol d'oiseau, «Comté de Jette» asbl, Bruxelles, 2006.
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