Typologie(s)

immeuble de bureaux

Intervenant(s)

Ernest VAN HUMBEEKarchitecte1905

Jules ZONE ingénieur1905

Louis DE WAELEentrepreneur1905

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Éclectisme

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 38537
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Description

Bâtiment de style éclectique (voir lettre C sur le plan du site) conçu par l’architecte Ernest Van Humbeek, en collaboration avec l’ingénieur Jules Zone, et construit en 1905 par l’entreprise Louis De Waele.

À front de la rue Picard, l’hôtel des douanes – unique immeuble spécialement construit pour cette fonction en Belgique – accueille les représentants des sociétés et entreprises venant accomplir les formalités de dédouanement des marchandises dont ils viennent prendre livraison. Rénové, le bâtiment accueille aujourd’hui les bureaux de diverses entreprises.

Ce long et important bâtiment à structure de béton armé et façades en briques orangées, pierre bleue et pierre blanche, compte deux niveaux et demi sur des caves-hautes, précédées d’une cour anglaise à l’arrière, et se couvre de toits ardoisés. Il s’organise autour d’une longue salle de guichets de la hauteur de deux niveaux, coiffée d’une bâtièreToit à deux versants. vitrée.

Ses élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades., striées en alternance de chaines et cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. des deux pierres, sont quasi identiques deux à deux et articulées par une série d’avant-corps. Les longues façades sont coupées chacune, en symétrie, par cinq légères avancées d’une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc.. Aux angles côté rue se détachent, quasiment dans-œuvre et assimilés aux façades voisines, deux petits corps de bâtiment à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. latéral et bâtièreToit à deux versants. indépendante, qui portent à 27 le nombre de travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur rue. Les autres angles sont marqués par des tours d’escalier peu saillantes, rectangulaires aux premiers niveaux, carrées au dernier, sous un toit en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon..
Tours et avant-corps centraux non considérés, les fenêtres des caves sont rectangulaires, celles du premier niveau ont un arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. et celles du second un linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. mouluré continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. sous plate-bandeCouvrement clavé rectiligne d’une baie. La plate-bande se distingue du linteau par le fait qu’elle est appareillée, tandis que le linteau est d’un seul tenant. Elle peut être feinte et masquer un linteau.. En façades avant et arrière, entre les pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. des avant-corps, les petites fenêtres rectangulaires du demi-niveau s’égrènent entre des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. de pierre moulurés, en éperon. Les avant-corps centraux, plus larges que leurs voisins, se distinguent par des baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. particulières et un pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. plus élaboré. Côté rue, les fenêtres sont plus larges que leurs voisines, celle du premier étage divisée par deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie.. En façade arrière s’ouvre une porte en léger retrait, élargie sous sa baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte originelle, tandis qu’au second niveau, interrompant le cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. d’entre-niveaux inférieur, se déploie une haute et large fenêtre à double croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. de pierre, sous le même couronnement que ses voisines. Les deux pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc., identiques, dressés sur une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console., sont percés d’une fenêtre à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. et amortis par une sorte d’édicule à bâtièreToit à deux versants., coupé par un pinacle à 45 degrésAmortissement en forme de petit pilier faisant saillie en éperon, au sommet d'un pignon. terminé en dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale.. Enfin, ils sont cantonnés par les oreilles en pierre de deux pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. de refendLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. débordants. Le pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. des autres avant-corps pose sur un même friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale., sont flanqués de deux pinaclesAmortissement élancé de plan carré ou polygonal. et recoupés par un pan de leur toit qui ébauche la forme d’un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon..
Epaulées par les tours d’escalier, les façades latérales alignent cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. aux deux premiers niveaux, les centrales jumelant trois grandes portes précédées d’un perronEmmarchement extérieur devançant la porte d’entrée d’un bâtiment. et protégées par une marquiseAuvent métallique vitré. métallique à lambrequinsUne corniche est dite à lambrequin lorsqu'elle est agrémentée d’un bandeau chantourné à la manière d’un lambrequin, une bordure sinueuse d’étoffe servant à décorer une fenêtre ou un baldaquin de lit.. Leurs aisseliersEn menuiserie, pièce de bois disposée de biais, portant le débordant d’un toit ou d’un auvent. En charpenterie, lien disposé en oblique, soulageant une pièce horizontale et portant sur une pièce verticale., comme les quadruples rampes du perronEmmarchement extérieur devançant la porte d’entrée d’un bâtiment., sont en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. d’inspiration Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise.. Les fenêtres sont identiques à celles des autres façades. Les pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à oreilles, assortis à ceux des grands avant-corps, chapeautent deux fenêtres à meneauÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. et à linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. du demi-niveau, qui voisinent avec une batterie de huit petites fenêtres rectangulaires.
Les tours sont percées aux deux premiers niveaux d’étroites fenêtres à linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. traité en frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches., avec le décalage propre aux corps d’escalier. Le troisième est partagé par une fenêtre à meneauÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. et une grande tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. en pierre blanche aux armes de la Belgique, avec sa devise.
La corniche des tours est en pierre, les autres sont en bois, toutes à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. marqués par l’Art nouveau. Les fenêtres des caves et celles du rez-de-chaussée sont garnies d’une grille. La plupart des châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers sont anciens, parfois doublés par l’intérieur.

Longue de 115 mètres, la salle des guichets, à structure métallique, se couvre d’une verrière dont les poutres bombées posent sur des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. ouvragées de style éclectique, qui enserrent les devantures en bois des guichets et portent à l’étage une galerie à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage., desservant les bureaux. Des passerelles lient les deux côtés.

Sources

Ouvrages
CULOT, M. [dir.], Bruxelles Hors Pentagone. 
Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 3.
KERREMANS, R., Tour et Taxis, coll. 
Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 55, Bruxelles Développement urbain, Bruxelles, 2017, p. 35.
VANDERHULST, G., Tour et Taxis. Un quartier en mouvement? A district in motion. Een wijk in beweging, Project T&T, 2005, pp. 52-54.
VANDERHULST, G., Relevé de l’état physique et de la valeur patrimoniale d’immeubles situés sur le site de Tour & Taxis et ses alentours – Rapport, mars 2011, pp. 27-31.