Rue Jorez

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Jorez relie la chaussée de Mons au carrefour des rues de Fiennes et Brogniez, croisant sur son parcours la rue de la Clinique.

La rue trouve son origine dans une drève à double rangée d’arbres, percée avant 1810 pour desservir depuis la chaussée de Mons l’imprimerie d’indiennes de J. E. Schavye, implantée dans un méandre de la branche intermédiaire de la Senne. Avant 1850, le complexe devient une fabrique de toiles cirées exploitée par un certain Jorez. Dans le cadre du projet de nouveau quartier résidentiel imaginé par l’inspecteur-voyer Victor Besme pour Cureghem, approuvé par le Conseil communal en 1863 puis validé par l’arrêté royal du 01.05.1872, l’artère est élargie à quatorze mètres et limitée à la rue Brogniez. Dénommée chemin de la Fabrique sur certains plans et avenue Jorez sur le plan définitif de Besme dressé en décembre 1871 et janvier 1872, l’artère est officiellement baptisée en l’honneur de l’industriel Jorez en séance du Conseil communal du 30.03.1874.

La rue se bâtit à partir des environs de 1870 et jusque dans les années 1900, sur des terrains pour la plupart lotis par la Compagnie immobilière de Belgique pour le côté pair et par la Société immobilière de Cureghem, chargée de la mise en œuvre du plan de Besme, pour l’impair. Il s’agit de maisons néoclassiques pour les premières, de style éclectique pour celles érigées au tournant du siècle. Nombre d’entre elles sont conçues en ensemble, comme les n^os20 à 24 et 26 à 34, sans doute de 1874. Parmi les habitations éclectiques, citons les n^os9 et 11 (vers 1903). La plupart sont dotées d’un magasin ou atelier arrière. L’artère comptait également des entreprises établies à front de rue, comme la Chocolaterie-confiserie Alb. Lecocq et Sœur, établie vers 1906 à l’arrière d’une maison de l’actuelle rue Sergent De Bruyne (voir n^o 25). La fabrique a subi diverses modifications au cours du temps, notamment dans les années 1940 (architecte A. H. Courtois) et 1950 (architecte Pierre F. Petit). Le complexe (n^o8a-10a), de plan en U, accueille aujourd’hui l’École industrielle Notre-Dame (bureau d'architecture Émile Verhaegen, 1990).

Une large part des deux îlots bordant le premier tronçon de la rue, qui comptaient divers bâtiments industriels s’étendant jusqu’aux rues voisines, a été démolie, vers le milieu des années 1980 pour le côté pair, vers 1990 pour l’impair.

Côté pair, à l’emplacement du square actuel, connu sous le nom d’espace Jorez et réaménagé à la fin des années 2000, se trouvaient notamment les menuiseries Damman et Washer, limitées au sud par la rue de la Clinique. À cet endroit se trouve aujourd’hui une entrée de la station de métro Clémenceau. À l’angle de la chaussée de Mons subsiste l’École Sainte-Marie, dont l’implantation remonte à 1874 (voir chaussée de Mons n^o 176).

Dans le tronçon impair, aujourd’hui largement reconstruit, se trouvait une école communale pour filles et garçons conçue en 1874 par l’architecte Victor Besme. À l’angle de la rue de la Clinique, un bâtiment moderniste d’inspiration Paquebot combinant habitation et atelier d’imprimerie (voir n^o 21-23) a remplacé des magasins des mêmes menuiseries Damman et Washer, dont l’habitation du directeur se situait en outre de l’autre côté de la rue du Chapeau (voir rue de la Clinique n^o 71).