Palais de Charles de Lorraine, Chapelle Royale Protestante et Palais de l'Industrie Nationale
Place du Musée 1
Mont des Arts 24
Typologie(s)
chapelle
Intervenant(s)
J. FAULTE – 1757-1766
Laurent-Benoit DEWEZ – 1766-1780
E. WILLAME – 1864-1877
P. GOVAERTS – architecte – 1864-1877
Albert VAN HUFFEL – architecte, peintre – 1923-1924
N. ROGET – architecte – 1829-1830
A. PAYEN – 1829-1830
Styles
Inventaire(s)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
La propriété fut acquise en 1756 par Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas méridionaux, qui la fit transformer de 1757 à 1780 en un luxueux palais. Les ailes existantes de l’ancien hôtel furent modifiées et réaménagées et les jardins redessinés. Dès avant 1760, on entreprit la construction d’une nouvelle aile adjacente à l’Est vers la place du Musée, en style Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. et comprenant le hall d’accès et l’escalier d’honneur derrière une façade concave ainsi qu’une nouvelle chapelle privée appelée « Chapelle royale » dont la première pierre fut posée le 01.05.1760; la construction, entamée d’après les plans de l’architecte de la Cour J. Faulte, fut poursuivie, après le décès de celui-ci en 1766, par l’architecte L.B. Dewez.
Les ailes du palais comprenaient, en plus des appartements princiers richement décorés (entre autres appartements d’hiver à l’Ouest et d’été à l’Est), deux salles d’audience, deux salles « à dais », une grande salle à manger, une imprimerie, deux laboratoires, des cabinets de sciences naturelles, physique et chimie, une petite et une grande bibliothèque. L’importante concentration de locaux destinés à une activité didactique, témoignage de la personnalité du Prince comme amateur d’art, collectionneur et bibliophile, conduisit, dès la période française, à l’occupation systématique de la surface totale du palais par diverses institutions éducatives, culturelles et scientifiques.
De 1797 à 1802, les ailes du Palais sont occupées par I’« Ecole Centrale » avec une bibliothèque publique (« Bibliothèque de la Ville » dès 1803) et un Musée de Peinture, précurseur des actuels Musées d’Art Ancien et d’Art Moderne (voir l’historique des Musées Royaux des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. de Belgique, rue de la Régence, n° 3), puis temporairement par la suite, entre autres, par le Cabinet des Estampes, la «Bibliothèque de Bourgogne», l’Académie des Sciences, des Lettres et des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte., le Musée d’Histoire Naturelle et le Musée des Armes, Armures et Antiquités.
Entretemps, la Ville, propriétaire de l’« Ancienne Cour » depuis 1811, transféra les bâtiments et les collections à l’État en 1843. Entre 1870 et 1889, le rez-de-chaussée fut presqu’entièrement occupé par le Musée d’Histoire Naturelle (transféré plus tard au parc Léopold) et, à partir de 1890-1891, la moitié du rez-de-chaussée fut affectée aux Archives du Royaume, installées jusqu’alors dans l’ancien Palais de Justice. Les autres salles — à l’exception de l’aile donnant sur la place du Musée partiellement adaptée en 1879 pour accueillir les Manuscrits et le Cabinet des Estampes — furent ensuite investies ensuite par les Musées d’Art Ancien et d’Art Moderne; de 1887 à 1959, seul y subsista le Musée d’Art Moderne, pour lequel on agrandit des salles (entre autres par l’adjonction d’une aile supplémentaire du côté de la cour intérieure) et effectua d’autres adaptations en 1864-1877 sur les plans des architectes E. Willame et P. Govaerts et, en 1923-1924, sur ceux de l’architecte A. Van Huffel. Une grande partie de l’ensemble fut démolie en 1960, pour la réalisation du Mont des Arts avec la Bibliothèque Albert 1er et le Palais des Congrès. Préservée in situ, la chapelle de Nassau fut intégrée à la nouvelle bibliothèque. Les façades du palais côté place et les anciens appartements princiers, mis à la disposition de la Bibliothèque Royale, furent restaurés en 1975-1976 par la Régie des bâtiments de l’État, sur les plans des architectes R. Delers et R. Delstanche. La Chapelle Royale, attribuée à l’Église protestante par un décret de 1804 et définitivement concédée en 1816, fut intégrée dans des constructions neuves du côté Nord-Ouest en 1965, sur les plans de l’architecte M. Houyoux, restaurée en 1969-1970 sur les plans des architectes J. Ghobert et R. Delers (façades, toitures, dallages) et repeinte à l’intérieur; l’ensemble fut partiellement démantelé en 1983-1984, sur les plans des architectes R. Delers et E. De Felice, et exhaussé d’un niveau en même temps que le Palais des Congrès, enfin rénové intérieurement dans l’état du XVIIIe siècle, en 1986-1987, sur les plans de l’architecte H. Claes.
Pour l’ancien Palais de l’Industrie Nationale, construit en 1829-1830, l’architecte de la Ville N. Roget conçut, en collaboration avec A. Payen, deux corps de bâtiments en L au Sud-Est et contre l’aile du XVIIIe siècle du Palais de Charles de Lorraine, présentant une même allure classique, créant ainsi un ensemble de constructions parfaitement symétrique, sur plan en U entourant la place. Occupés par la Bibliothèque Royale, partiellement dès 1839 et entièrement à partir de 1885, après le déménagement du Musée de l’Industrie et de l’École Industrielle, ils furent démolis en 1964-1965, excepté les façades vers la place du Musée, pour permettre l’extension du Musée d’Art Ancien. Les façades subsistantes furent restaurées en 1975.
Remarquable ensemble architectural bordant la place, constitué à l’Ouest de l’aile Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. classique de l’ancien Palais de Charles de Lorraine (vers 1760-1768), perpendiculaire à la rue du Musée, avec son entrée en hémicycle concave, au Sud et à l’Est, des façades de même style de l’ancien Palais de l’Industrie Nationale (1829-1830), formant un L.
Façade enduite, de trois niveaux; horizontalité marquée par les cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. continus et profilés, par les larges entablementsCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et l’attique de couronnement ajouré, campé de piédestaux. Traitement caractéristique du niveau inférieur : rythme serré imprimé par des pilastres toscans et des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., abritant des portes-fenêtres et des encadrements à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. et à écoinçonsEspace de mur ménagé de part et d’autre d’un arc.. Aux étages, baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à encadrement à filets sous un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de rudenturesLe terme rudentures désigne un ornement en forme de bâtons unis ou sculptés en motif de corde ou de végétal. et consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. ouvragées au premier, plus petites et campées de trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. ornés de chutesBouquet pendant de fleurs ou de fruits. de feuilles au dernier.
Accent porté sur l’entrée en hémicycle et les parties latérales en retour, dotées d’un abondant décor dû au sculpteur L. Delvaux (troisième quart du XVIIIe siècle) : façade concave, de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. et ouverte de grandes portes cintrées au rez-de-chaussée; au-dessus, portes-fenêtres au cintre mouluré sur pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ioniques, précédées d’un balconnet aux élégantes ferronneries posant sur un larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. à mutulesModillons de l’ordre dorique. Éléments décoratifs en forme de dé assez plat, répétés sous une corniche.; au dernier niveau, fenêtres rectangulaires à larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. profilé; trophéesDécor composé d’un regroupement d’objets divers, attributs d’un métier ou d’un art. Trophée de musique, de guerre, etc. militaires en bas-relief sur les trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. et en ronde-bosse au-dessus de la balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. d’attique, de part et d’autre de la statue de l’impératrice Marie-Thérèse. Travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’angle traitées plus sobrement vers l’hémicycle et ouvertes, au bel étage, d’une porte-fenêtre surbaissée à encadrement plat; somptueusement décorées et en ressaut vers la place : rez-de-chaussée traité en portique cantonné de colonnes doriques portant un balcon en pierre sur lequel des statues symbolisent, à gauche, la Guerre et la Paix (Sud), à droite, la Prudence et la Religion (Nord); au-dessus, niches à reliefs allégoriques : Amours symbolisant la Paix, à gauche, enfants figurant la Guerre, à droite ; au-dessus de la balustrade d’attique, génies représentant les quatre vertus cardinales. À droite, façade de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. presque dénuée d’ornementation, ajourée de simples baies échangées, comptant jadis deux niveaux dissimulés derrière l’îlot de constructions de la rue du Musée (voir rue du Musée), exhaussés d’un troisième niveau en 1983-1984 (voir plus haut).
Façades en U, de vingt-et-une travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. au Sud et deux fois treize travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à l’Est et à l’Ouest, scandées par des ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. centraux de trois ou cinq travées, coiffés de frontonsCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. : même traitement somptueux des portes-fenêtres cintrées, ornées de festonsDécor figurant une guirlande de fleurs, de feuilles ou d’étoffes, pendant en forme d'arc., d’une clé à voluteOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. ou à tête de bélier, inscrites au rez-de-chaussée dans une structure en portique dorique, à l’étage entre des pilastres ioniques; belles balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. à motif de guirlandes dorées au bel étage; au dernier niveau, baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires couronnées de guirlandes allongées et d’un larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. étirées. TympansEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. de frontons ornés de bas-reliefs figurant la Numismatique avec un médaillonCartouche rond ou ovale. à l’effigie de Léopold II (Est) par G. De Groot (1880), le Progrès entouré des Arts et des Sciences (Sud) par A. Cattier et les Amours couronnant le buste de Marie-Thérèse (Ouest), à l’origine réalisé par L. Delvaux, renouvelé par gauche De Groot.
Intérieur.
Au rez-de-chaussée, hall pavé, en rotonde, scandé au Nord et au Sud de colonnes doriques portant la coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc.. À l’étage, salon de l’Étoile avec un somptueux décor de niches et de dessus-de-portes dans lesquels figurent des trophées et des lambrequinsUne corniche est dite à lambrequin lorsqu'elle est agrémentée d’un bandeau chantourné à la manière d’un lambrequin, une bordure sinueuse d’étoffe servant à décorer une fenêtre ou un baldaquin de lit. ornés de portraits en médaillonsCartouche rond ou ovale.; dorure remarquable de l’élégant entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne., des panneaux et caissons de la coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. ; au centre de celle-ci, peinture de L. Cardon (1899), remplaçant celle d’origine par B. Verschoot (1766), représentant vraisemblablement l’apothéose du gouverneur général ; dallage en marbre noir et blanc datant du XIXe siècle, avec motif central en étoile à 28 rayons taillés chacun dans un type de marbre belge différent gravé de son nom, placé en 1766.
Cage d’escalier. Au pied de l’escalier, grande statue en marbre blanc représentant Hercule s’appuyant sur un gourdin frappé de l’initiale «C» du prince Charles, de la croix de Lorraine et de l’insigne de l’Ordre teutonique, avec le sanglier d’Erymanthe à ses pieds, et une banderole portant l’inscription «LAU. DELVAUX, INVENIT ET SCULPSIT, ANNO 1770». Remarquable rampe en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. ornée de panneaux en bronze doré représentant onze travaux d’Hercule, exécutés par L. Mignon (1888), remplaçant ceux de A.J. Anrion disparus en 1796. Murs ornés de sept reliefs allégoriques en stucLe stuc est un enduit à base de chaux ou de plâtre et de colle, soit poli et imitant le marbre, soit mat, sculpté et mouluré., exécutés par Cramillon d’après les dessins de J. Faulte (1764- 1765), figurant l’Eau, les Quatre Saisons, l’Air, la Terre, l’Énigme et le Feu. CoupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. ornée d’une peinture symbolisant les Quatre Saisons par J. Stallaert (1877), remplaçant la composition initiale représentant la course du temps — heures, mois, saisons, zodiaque — autour du Char Solaire, par B. Verschoot, vers 1767.
Anciens appartements du prince Charles, disposés en enfilade à l’étage du côté de la place du Musée, restaurés en 1976-1978. Somptueux décor stuqué sur les murs et aux plafonds : frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de godronsOrnement ovoïde sculpté de manière répétitive sur les moulurations. Le godron se distingue de l'ove par son asymétrie., rudenturesLe terme rudentures désigne un ornement en forme de bâtons unis ou sculptés en motif de corde ou de végétal. et cartouchesDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale., médaillonsCartouche rond ou ovale., frises de putti et de génies, panneaux ornés de trophéesDécor composé d’un regroupement d’objets divers, attributs d’un métier ou d’un art. Trophée de musique, de guerre, etc.. Étoffes précieuses en soie et en damas lyonnais et en satin des Indes, pour le revêtement des murs, les portes panneautées, les dessus-de-portes; tentures assorties. Cheminées en marbre.
Chapelle Royale (1760-1761). Sanctuaire de plan rectangulaire, de trois nefs et cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à chevet en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale.; sacristie attenante. Intérieur entièrement enduitL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc., restauré en 1987 selon l’aspect du XVIIIe siècle, comme l’indique la stèle inaugurale à l’entrée. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. en deux registres : superposition de colonnes ioniques et corinthiennes ornées de stuc lustré imitant le marbre, séparant la nef centrale des nefs latérales et de la galerie supérieure formant tribune et se poursuivant au-dessus de la sacristie. Voûte en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. au-dessus de la nef principale, des bas-côtés et de la galerie. Latéralement, niches en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. dans lesquelles s’inscrivent des baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. surbaissées, plus profondes dans la quatrième travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. où elles servaient initialement de chapelles latérales. Décor stuqué de style Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc., ponctué de motifs Régence et Louis XV, comme les rosettes ornementales des voûtes, les portraits en médaillonCartouche rond ou ovale., les tableaux de putti, les racailles et les guirlandes de fleurs au-dessus des portes et dans les niches des fenêtres, le motif imitant un orgue au-dessus du chœur. Tambour de porte caractéristique, à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. godronnée et coiffé d’une couverture bulbeuse. Belle balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. de la tribune ornée de croix de Lorraine, présentes aussi sur les chapiteauxCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. des colonnes et dans le dallage en marbre gris et blanc.
Sur la paroi Nord de la galerie, tableau peint par L. Blengleff (?) représentant l’Ascension. Jubé abritant un orgue de B. Dreymann de 1840, restauré en 1969-1970, et remplaçant l’originel de J. Forceville (1695), dont le buffet est encore conservé dans une niche. À l’étage, liaison assurée avec la rotonde du palais par un couloir décoré.
Sources
Archives
AGR, Inventaire Cartes et Plans, Manuscrits et gravés, 494 A-F.
Archives de la KCML, dossier 4381.
Ouvrages
H. CLAES, Architecture de la Chapelle Royale au passé et au présent, et L.-A. ROCTEUR, De la Réforme... à la Chapelle, dans La Chapelle royale, [Ministère des Travaux Publics, Régie des Bâtiments,] 1er septembre 1987.
Bibliothèque royale, Liber Memorialis 1559- 1969, Bruxelles, 1969.
Périodiques
LEMAIRE, Cl., Le palais de Charles de Lorraine, 1750-1980, dans le Bulletin trimestriel du Crédit communal de Belgique, 1981, tiré à part des nos 135 et 136.
MARTINY, V.-G., Charles de Lorraine, le bâtisseur, ses architectes et la Chapelle royale à Bruxelles, dans Charles-Alexandre de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens, catalogue de l’exposition Europalia, Bruxelles, 1987, pp. 22-48.
Catalogus, dans ibidem, pp. 176-181.
Musées royaux des Beaux-Arts, Travaux d’aménagement et de construction : 1977-1984, Ministère des Travaux Publics, Régie des bâtiments, Louvain, 1984.
ROBERTS-JONES-POPULIER, Fr., Chronique d’un musée. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Liège-Bruxelles, 1987.
ld., Le Palais des Beaux-Arts d’Alphonse Balat et l’Académie, dans Bulletin de l’Académie Royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts, vol. LXX, 1988, 5-9, pp. 94-115.