Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette artère sinueuse longe les faces sud et ouest du parc de Forest et n’est bâtie que d’un seul côté. Elle relie la place de Rochefort au square Lainé avant de descendre en serpentant vers l’avenue Besme.
Le tracé de l’avenue est défini en 1875 dans le cadre du Projet du Parc du Midi et le quartier à Villas de l’architecte-urbaniste Victor Besme, ratifié par l’arrêté royal du 15.03.1876. Ce projet porte sur la création d’un nouveau quartier comprenant le parc public de Saint-Gilles-Forest, les rues environnantes et l’axe menant à la gare du Midi. Le lotissement des terrains et la vente des parcelles ont été initiés et mis en œuvre par la Compagnie Immobilière de Belgique et, plus tard, par sa filiale, la Compagnie du Parc de Saint-Gilles.
L’avenue est dénommée en l’honneur de la reine Marie-Henriette (1836-1902), l’épouse du roi Léopold II. L’avenue Clémentine située au nord-est du parc est baptisée en hommage à leur fille.
À l’origine, Besme prévoit dans son Projet des parcs de border l’avenue de prestigieuses villas doublées de grands jardins, entourées de haies ou de clôtures en ferronnerie. Cet aménagement ne sera finalement mis en œuvre que dans la seconde partie de l’avenue où l’on trouve encore de nos jours des villas de styles très diversifiés, comme la villa jumelée de style néogothique qui se dressait à hauteur de l’actuel no123-124 et démolie en1978. Une seconde phase de construction située durant la période de l’entre-deux-guerres rassemble quelques beaux exemples de villas de style Art Déco d’inspiration cottage, tel le no110 de l’architecte François van Meulecom, datant de 1923 (voir ce numéro) ou d’inspiration moderniste,tel le no113 des architectes Lamotte & Devaster de 1930 (voir ce numéro).
Le premier îlot de l’avenue est dominé par une enfilade homogène de maisons bourgeoises construites dans les années 1911-1913 (voir les nos11 à 35). Elle se dresse à l’ombre des immeubles à appartements des architectes Roger Dejeneffe et Joseph Thomas, bâtis en deux phases (1953 et 1955). Le nom de ces immeubles–Résidence du Parc–évoque le Chalet du Parc, une villa construite en 1895 mais démolie depuis. Leur style fait écho à celui des immeubles à appartements construits entre 1948 et 1952 de l’autre côté du parc, aux nos 91, 131 et 139 de l’avenue Jupiter (voir ces adresses).
À noter également quelques petits immeubles à appartements de l’entre-deux-guerres, comme le no39-41 de style éclectique tardif de l’architecte Léon Janlet, 1925.
À l’angle de l’avenue Reine Marie-Henriette et de l’avenue Massenet se dresse l’ancien Lycée Royal (rebaptisé depuis Athénée Royal Andrée Thomas) construit en 1959 par L.H. Kuypers (no43-45-47).
Sources
Archives
ACF/TP dossier 49, arrêté royal du 15.03.1876.
ACF/TP 45, arrêté royal du 08.02.1912.
ACF/Urb. 1: 715 (1895), 16188 (1953), 16307 (1955); 39-41: 7736 (1923), 8543 (1925), 18074 (1961); 43-45-47: 17563 (1959), 20417 (1979), 20330 (1979), 23059 (2003); 120: 5155 (1910), 6583 (1914), 6796 (1916), 8039 (1924), 8344 (1924), 8623 (1925), 8938 (1926), 13884 (1939, 13982 (1939), 15621 (1950), 18891 (1966); 123-124: 5786 (1912), 7407 (1922), 13220 (1937), 17970 (1961), 20134 (1978), 22788 (1996), 23725 (2006).
Cercle d’histoire et du patrimoine de Forest, «Rues Quartiers Avenues de Forest: Avenue Reine Marie-Henriette».
Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., LEUXE, F., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles, 4, Forest, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale et Musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles, 1993.
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, Louis Musin éditeur, Bruxelles, 1976, p.41.
PIRLOT, A.-M., Le quartier de l’Altitude Cent, SPRB, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 53), pp.14-15.
VERNIERS, L., Histoire de Forest-lez-Bruxelles, Bruxelles, 1949, pp.199-200.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest, étude sur la toponymie locale, Bruxelles, 1954, pp78, 86.