Rue de la Croix

La rue de la Croix relie la chaussée d'Ixelles à la rue de l'Arbre Bénit selon un tracé légèrement courbe. Elle croise les rues des Champs Élysées et du Couvent. En fin de parcours, elle forme un carrefour avec les rues de l'Arbre Bénit, de la Vanne et du Beau Site. Cette dernière la relie à l'avenue Louise.

À l'origine, la rue de la Croix formait avec la rue du Viaduc une seule voie nommée Hollestraat et Hoelstraat. Aboutissant à l'Arbre Bénit, elle existe depuis 1461. Sous le régime français, cette voie est renommée chemin du Foin –rue de la Croix prolongée jusqu'à la Barrière de Saint-Gilles– et chemin de la Récolte –rue du Viaduc (plans de Bouge, 1816 et 1823). Ces appellations témoignent de son rôle de liaison entre les anciennes fermes, à travers les champs. Ces chemins traversaient alors Ixelles d'est en ouest. Ils seront ensuite de nouveau réunis sous le nom de Kruisstraet (plan VANDERMAELEN, 1837), pour être finalement scindés en deux artères portant les noms de rue de la Croix et rue du Viaduc.
L'alignement de la rue de la Croix fait l'objet d'un premier arrêté royal le 29.09.1838. Elle est ensuite incorporée à la voirie urbaine par délibération du Conseil communal du 06.06.1843, approuvée par l'arrêté royal du 23.09.1843.

Sa dénomination proviendrait du fait qu'il s'agissait d'un chemin de procession menant à une croix à caractère votif située aux abords de la Barrière de Saint-Gilles et passant par l'Arbre Bénit d'Ixelles.


La rue se bâtit de 1840 à 1900. À l'origine, elle était bordée d'enfilades de maisons néoclassiques. Ces maisons, datant du milieu du XIX^e siècle, ont malheureusement été fortement modifiées. On peut néanmoins encore en admirer le rythme et le gabarit dans l'enfilade formée par les n^os46 à 74 dont les façades des n^os46, 48 et 68 à 74 ont été revêtues d'un parement de briquettes. Le traitement des angles formés avec la rue des Champs Élysées, aux n^os19 et 21 (1867), laisse également entrevoir l'aspect ancien de la rue.
Quelques parcelles laissées libres sont bâties entre 1895 et 1898 de maisons bourgeoises de style éclectique (voir n^os9 à 15).
À l'angle de la rue de l'Arbre Bénit subsiste une partie de la façade du couvent des Sœurs de Notre-Dame aujourd'hui englobé dans l'immeuble à appartements voisin (voir rue de l'Arbre Bénit n°120).
À hauteur du n°27-29 se trouvait autrefois un «carré» –petites maisons ouvrières regroupées autour d'une cour accessible par une impasse– dont ne subsiste aujourd'hui qu'une porte d'accès (porte de droite du n°27-29). La parcelle voisine, à hauteur des n^os23 et 25, était occupée par une fabrique de plombs de chasse aujourd'hui disparue (plan POPP, 1860).
De nombreuses maisons ont été détruites afin de laisser la place à l'Athénée royal Madeleine Jacquemotte (voir n°40), une école primaire, des immeubles à appartements ou encore de bureaux.