Recherches et rédaction

2018

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDécrivant une ample courbe, l’avenue Wannecouter relie l’allée des Moutons au croisement des avenues Mutsaard et du Forum, cette dernière située dans son prolongement. Elle croise plusieurs artères sur son parcours, avec la plupart desquelles elle forme un rond-point: les avenues de la Nivéole, de la Bugrane, les avenues de la Sarriette et de l’Araucaria, avec lesquelles elle dessine un carrefour trapézoïdal, la rue Paul Janson et l’avenue Jean de Bologne, et enfin les rues De Wand et Gustave Demanet. Sur son premier tronçon côté impair s’embranche le clos Wannecouter.

L’avenue a été créée en plusieurs phases. Dès 1905 est prévu le percement d’un premier tronçon, reliant la rue De Wand à une artère à créer, la future avenue Mutsaard, dont le tracé est validé par l’arrêté royal du 17.08.1906. Le tronçon prévu est interrompu en son milieu par la rue des Crapauds, future rue Gustave Demanet. Dans l’îlot compris entre cette dernière et les deux futures artères, est implantée cette année-là le premier bâtiment de l’actuelle École Reine Astrid (voir nos82, 84 rue Gustave Demanet). Un second tronçon, de l’autre côté de la rue De Wand, est prévu sur un plan dressé en 1913 par l’ingénieur directeur des Travaux Pierre Gillet, qui prévoit le prolongement vers le sud de la rue Paul Janson, soit la future avenue Jean de Bologne. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, aucun de ces deux tronçons n’est toutefois percé. Entre les rues Demanet et De Wand est érigée en 1922 une cité-jardin du Foyer Laekenois, dont la partie nord borde la future avenue Wannecouter (voir nos178 à 188). En 1923, le Foyer demande donc qu’une dénomination soit attribuée à celle-ci, ce qui est chose faite par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 02.03.1923.

En 1933, alors qu’aucun tronçon n’est encore percé, l’ensemble de l’artère figure sur un plan du quartier dressé par Gillet. Son alignement est fixé par arrêtés royaux des 03.07.1933 et 23.10.1935. En 1944, l’avenue a reçu un commencement d’exécution, entre la future avenue de la Bugrane et la rue De Wand. Le reste de l’artère est percé dans la seconde moitié des années 1950 ou dans les années 1960. Le long de l’îlot occupé par la cité-jardin, un petit parc triangulaire aménagé après 1953 a été doté, en 2011, d’un terrain de pétanque entouré de boules de pétanque géantes, conçu par l’artiste Cécile Pitois et baptisé Les P'tites sœurs de l'Atomium.

La dénomination de l’avenue a la même origine que celle de la rue De Wand. En ancien néerlandais, le terme «wan» pouvait signifier vide ou non bâti, tandis que «kouter» désigne une terre cultivée. S’étendant sur Laeken, Neder-Over-Heembeek et Strombeek, le lieu-dit Wannekouter était jadis une vaste zone de terrains qui resta longtemps en friche.

Hormis la cité-jardin, l’artère se bâtit essentiellement d’habitations dans les années 1950-1960. Il s’agit de maisons de type bel-étage et d’immeubles à appartements, ainsi que de quelques villas rustiques dans le premier tronçon côté pair, comme la bien nommée «Villa des Moellons» au no10 (architecte Edgard Giot, 1953). Dans l’îlot compris entre l’avenue Jean de Bologne et la rue De Wand est implanté un second ensemble du Foyer Laekenois, conçu en 1958 par l’architecte Gaston Brunfaut (voir no140-146). Le dernier îlot côté impair est occupé par deux barres de logements dessinées en 1964 par l’architecte Jacques Mignolet pour la société Amelinckx (nos73-73a et 75-77 avenue Mutsaard). Quant aux habitations flanquant l’entrée du clos Wannecouter, elles ont été conçues en 1985, suivant le même projet que celui du clos (voir cette artère).

Outre l’école communale Reine Astrid, l’avenue compte des établissements scolaires catholiques – Maria Assumpta et Christ-Roi – et l’église du Christ-Roi, implantés dans l’îlot triangulaire compris entre la rue Paul Janson et l’avenue de la Bugrane (voir avenue Wannecouter nos 105 et 113, 113b-115). En face, au no 76 avenue Wannecouter, se trouvait jusqu’au début des années 1990 la propriété du docteur Carez, la Villa No Gayole, qu’il avait remaniée et dotée d’une tourelle à bulbe vers 1934; le terrain est aujourd’hui occupé par des bâtiments du Lycée Maria Assumpta.

Sources

Archives
AEB/T 16, dossier 945 (1913).
AGR, T148, Gouvernement provincial de Brabant, Plans du Service technique des Bâtiments, inv. nos6582-6583 (1906).
AVB/AR rues, boite 20-24, cote 20, no3 (02.03.1923); boite 25-37, cote 25, no4 (26.04.1937).
AVB/PP 3404 (1933).
AVB/TP 10: 69981 (1953).

Ouvrages
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 1890-1900.

Périodiques
CANDAU, L., «Verhalen achter Lakense straatnaamborden. Wannekouterlaan – De Wandstraat», LACA Tijdingen, 3, année 13, mars-mai 2002, pp. 15-18.
VANHUYSE, A., «De Mutsaard: van grenzen gesproken», LACA Tijdingen, 1, année 13, septembre 2001, pp. 3-10.