Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La rue du Mont Saint-Alban est une artère à fort dénivelé qui
débute à l’extrémité de la rue des Horticulteurs, à hauteur du carrefour avec
le boulevard Émile
Bockstael, monte vers le nord puis décrit une courbe vers l’ouest pour redescendre
jusqu’à ce même boulevard.
L’artère est ouverte en vertu de l’arrêté royal du 05.06.1929, à travers des
terrains appartenant à la famille De Locht au nord et ceux de la Société Coopérative
Immobilière pour la partie sud. Elle est dénommée par arrêté du Collège de la
Ville de Bruxelles du 28.07.1929, en référence à la colline sur laquelle elle
est tracée. Il y avait là jadis un vaste domaine dans le bas duquel se trouvait
le château dit hof ter Plast. L’ensemble avait été acquis dans les années 1780 par Georges
Beauclerk (1730-1786), duc de Saint-Alban. Ce Britannique à la vie mouvementée
avait fait démolir le château pour le remplacer sur la hauteur, dite Krayenbosch, par une vaste demeure. Seules
les fondations de celles-ci avaient toutefois été construites à sa mort;
elles furent démantelées dans les premières décennies du XIXe siècle.
En 1869, la famille De Locht acquiert le terrain situé au nord du sentier
vicinal no71, sur l’assise duquel sera tracé le tronçon
est-ouest de la rue du Mont Saint-Alban. Dans les années 1900, ce terrain est
divisé et bâti de plusieurs villas (voir nos53 à 57 et 61 à
67). Certaines ont été démolies: une vaste habitation conçue pour la
famille a cédé la place en 1988 à la résidence Orléans (square Clémentine no19-23)
et la villa Mon Rêve, qui portait le no59
(architecte Joseph Dieltjens, 1908), a été remplacée en 1990 par les immeubles
Chambord I et II. Trois des villas de cette zone – alors dite Montagne
Saint-Alban – ont été primées aux concours de façades organisé par la
Commune, respectivement pour les années 1909 – le no59
(démoli) –, 1910 (voir no67) et 1911, une villa de
l’architecte Alphonse Gellé, vraisemblablement disparue elle aussi.
Le reste de la rue, doté d’une zone de recul à usage de jardinets,
ne se bâtit qu’à partir de 1928, de maisons et immeubles de rapport d’inspirations
Beaux-Arts ou Art Déco, plus rarement moderniste. Pointons, aux nos48
à 56, une enfilade variée des années 1930 (voir ces numéros). Au no307 boulevard Bockstael (1930) et au no155
rue des Horticulteurs (1931) (voir ce numéro), ce sont deux immeubles à
appartements qui marquent l’entrée de la rue, de styles respectivement Art Déco
et Beaux-Arts. Aux nos10 à 16, quatre
immeubles à appartements ont été conçus en ensemble en 1935 (architectes
Limbourg Frères). Les parcelles restées vierges, principalement du côté
pair, se construisent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de maisons et
petits immeubles à appartements.
Sources
Archives
AVB/AR rues, boite 20-24, cote 22, no10 (28.07.1929).
AVB/IP II 684 (1903-1915).
AVB/TP 76961 (1928-1936), 76962 (1929-1955), 97919 (1929); 10: 44685 (1935); 12 à 16: 47452 (1935); 59: Laeken 6045 (1908); boulevard Bockstael 307: 40434 (1930-1932).
Ouvrages
DILLEN, J., Geschiedenis van de Sint-Albaansbergstraat te Laken, LACA, geschied- en heemkundige kring, Laeken, 1991.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 1704-1705.
Périodiques
VAN DEN HAUTE, R., «Inconséquence et prodigalité en perruque poudrée. L’extravagant duc de Saint-Alban dans nos murs», Le Folklore Brabançon, 272, décembre 1991, pp. 297-322.