Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport
salle des fêtes
cinéma

Intervenant(s)

Léon DENISarchitecte1933

Guillaume SEGERSarchitecte1905

Statut juridique

Classé depuis le 08 juin 2006

Styles

Art nouveau
Beaux-Arts
Modernisme
Néo-Louis XV, néo-rococo
Mauresque

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire des salles de cinéma (1993)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Saint-Gilles (DMS-DML - 1997-2004)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

1997-2004

id

Urban : 7517
voir plus

Description

Ensemble de deux immeubles de rapport à r.d.ch. commercial, d'inspiration néoclassique, arch. Guillaume Segers, 1905. Le no 18 donne accès à l'Aegidium, un important bâtiment arrière à usage de salle des fêtes, act. désaffecté et en attente de rénovation.

Au no 16-18, élévation de quatre niveaux sous mansarde et cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. inégales. 1er niveau en pierre bleue ; 2e à bossages. Devanture commerciale rythmée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., composée de deux vitrines flanquant une vaste porte et surlignée d'une marquiseAuvent métallique vitré. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage., placée en 1909 et probablement modifiée par la suite. Portes latérales, celle de g. privée, celle de dr. coiffée de l'inscription Aegidium en lettres découpées, menant au bâtiment arrière. Aux deux dern. niveaux, travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. médianes devancées par un balcon continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. puis par trois balcons simples, à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... galbé en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Brisis percé de lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. du r.d.ch. à petits-bois.

Baptisé Egidium à l'origine, le bâtiment arrière fut renommé Diamant Palace en 1913, puis Aegidium, nouvellement orthographié, en 1936. Il abritait dès l'origine une salle de café au r.d.ch. ainsi qu'une salle de conférence de style Louis XV et une vaste salle des fêtes à décor mauresqueLe style mauresque puise son inspiration dans l'architecture du monde musulman. Il se caractérise notamment par une polychromie affirmée et l'usage de l'arc outrepassé. à l'étage. En 1933, le café fut réaménagé en style moderniste par l'arch. Léon Denis et la salle des fêtes, convertie en cinéma, se dota d'une nouvelle cabine de projection.

À l'intérieur sont conservés des décors variés. Au r.d.ch., vestiaire sous voussettes, à lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. ornés de carreaux de céramique à décor champêtre, provenant de la firme Helman.

L'Aegidium, <a href='/fr/glossary/248' class='info'>cage d'escalier<span>Espace à l'intérieur duquel se développe un escalier.</span></a> (photo 2003).

Cage d'escalier sous verrière ovale. Monumental escalier de marbre, à rampe en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage., se scindant en deux volées. Murs ornés de miroirs, à lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. de marbre rose et décor de style Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. teinté d'Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. ; putti en médaillonCartouche rond ou ovale.. Sol pavé de carrelages ornés de fleurs stylisées. L'escalier dessert, à dr., l'anc. salle des fêtes et, à g., l'anc. salle de conférence.

La salle des fêtes présente un plan quasiment rect., sous plafond voûté en carène. Elle se termine par une scène de faible profondeur. Elle est dotée à mi-hauteur d'une galerie en U. Sa riche décoration, faite de boiseries et de stucs finement travaillés, puise avec fantaisie dans le répertoire mauresqueLe style mauresque puise son inspiration dans l'architecture du monde musulman. Il se caractérise notamment par une polychromie affirmée et l'usage de l'arc outrepassé. : jeux d'arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. et d'arcatures polylobés ou outrepassés, monumentales consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. découpées, colonnettes et piliersSupport vertical de plan carré. peints en faux marbre à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. doré, miroirs et décor de rosaces. La scène est encore pourvue de sa machinerieSitué dans un espace en partie basse ou en partie haute de l’installation, ensemble comprenant le système d’entraînement et les équipements de commande de l’ascenseur. d'origine.

La salle de conférence, de plan polygonal, présente une décoration sculptée de style Louis XV, aux lignes chantournées. De vastes miroirs alternent avec des baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. closes de volets intérieurs à petits-bois insérant, eux aussi, des miroirs. On accède à la salle par une large porte sous un imposant jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie., tous deux à petits-bois courbes. En 1956, les arch. Jean Hendrickx et Yves Stevens placent un nouveau plafond, une dalle de béton interrompant le décor mural.

L'Aegidium, salle de conférence (Photo Annick Vandael, 2000, avec l'autorisation de la DGATLP, Direction de Charleroi).

Au no 20, élévation de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. égales sur cinq niveaux, le 1er en pierre bleue, le 2e en entresol, à bossages. Les trois dern. niveaux sont flanqués de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ; les niveaux médians sont devancés de balcons à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... galbé en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., continus aux 2e et 3e. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. au 4e niveau. Corniche recouverte de PVC.

Sauvegarde de l'Aegidium 15.05.1997.

Sources

Archives
ACSG/Urb. 63 (1905) ; 16 : 325 (1909).
CHDStG.

Ouvrages
Lieux de fête, Région de Bruxelles-Capitale, Mardaga, Liège, 1998, pp. 75-76.
Monuments et sites protégés, Région de Bruxelles-Capitale, Mardaga, Bruxelles, 1999, p. 140.
SCHOONBROODT, B., L'Art Nouveau et les maîtres céramistes bruxellois, Hommage aux fabriques d'art Helman, Janssens et Vermeren-Coché, Escale du Nord, Anderlecht, 2002, pp. 41-50.
Vie économique à Saint-Gilles…des origines à demain, Syndicat d'initiative de Saint-Gilles, 1993, p. 101.