Typologie(s)

maison du peuple
café/brasserie/taverne
salle de spectacle

Intervenant(s)

Alfred MALCHAIRingénieur-architecte1905

Styles

Art nouveau
Néo-Renaissance flamande

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire des sgraffites (GERPM)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Saint-Gilles (DMS-DML - 1997-2004)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

1997-2004

id

Urban : 7538
voir plus

Description

La Maison du Peuple est conçue en 1905 par l'arch. Alfred Malchair pour la Société coopérative de Bruxelles. Elle a été construite par les ouvriers bénévoles de la coopérative, sous la direction d'Edmond Quétin, directeur des travaux de la commune.
 
À l'instar des autres Maisons du Peuple, celle de Saint-Gilles fut un lieu de rassemblement, de culture et de débat politique. En 1907, elle se dota d'un cinéma. Elle accueillit notamment Lénine, qui y prononça un discours en 1914. Dans les années 1960, la Société coopérative rencontra des difficultés et la Maison du Peuple dut fermer ses portes. Le bâtiment fut alors occupé par divers commerces. Il servit d'église à partir de 1991, avant d'être racheté par la commune en 1995 et de faire l'objet une rénovation lourde entre 1997 et 2002. 

La Maison du Peuple se compose de deux volumes. L'un à front de rue, d'inspiration néo-Renaissance flamandeLe style Renaissance flamande (XVIe s.) mêle des éléments inspirés de la Renaissance italienne à l’héritage architectural médiéval local. Le style néo-Renaissance flamande (de 1860 à 1914 environ) cherche à ressusciter cette architecture, à la faveur de l’émergence du nationalisme belge. Il se caractérise par des élévations en briques et pierres et des formes caractéristiques (pignons, tourelles, logettes)., abritait une épicerie et une boucherie ainsi qu'un foyer à l'étage. L'autre, à l'arrière, comprenait un café au r.d.ch. et une grande salle à l'étage.

Élévation à rue de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et quatre niveaux inégaux sous mansarde. 2e niveau entresolé ; entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. percé de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en 1928. Façade en briques rouges, animée de pierre bleue et blanche. R.d.ch. en pierre bleue totalement reconstruit, percé d'une porte flanquée de deux vastes vitrines ; à dr., large porte à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle.. Les trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de g., en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., sont flanquées de deux pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. aux étages. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée. aux 2e et 4e niveaux, hautes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à traverseÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. sous archivolteMouluration disposée sur le front de l’arc. Le corps de moulures qui compose l’archivolte est de faible ampleur, moins complexe que celui de la corniche. brisée au 3e. 2e travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. marquée, au 3e niveau, par un balcon à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. devançant une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. monumentale à double croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit., coiffée dans l'axe par un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. en pierre bleue ; étroites baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. cintrées et jumelées en imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie.. Elle est surmontée par un sgraffiteTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur. portant l'inscription « La maison du Peuple » et une lucarne-pignonLucarne dont le devant triangulaire évoque un pignon. sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. cintré. Brisis percé de trois lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches..

Anc. Maison du Peuple, grande salle (photo 2004).

La grande salle, à l'arrière, était à l'origine couverte d'une voûte en demi-cylindre, supportée par une charpente métallique en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. à décor d'entrelacsOrnements composés de courbes entremêlées. de style Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise.. Elle a été divisée en deux niveaux en 1928 et, en 1963, la voûte est doublée par une toiture en bâtièreToit à deux versants.. Lors de la restauration, les ajouts sont supprimés et la salle retrouve sa disposition d'origine. Une galerie métallique partiellement reconstituée court à mi-hauteur, sur des consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. métalliques.

Sources

Ouvrages
BERTRAND, L., Histoire de la Coopérative en Belgique, éd. Dechenne & Cie, Bruxelles, 1903.
DE BROUCKÈRE, L., La coopération, ses origines, sa nature, ses grandes fonctions, éd. Les propagateurs de la coopération, Bruxelles, 1926.
DELSINNE, L., Parti Ouvrier Belge, des origines à 1894, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1955.
Inventaire des sgraffites. Saint-Gilles, GERPM-SC asbl, s.l., s.d., fiche 25.
LIEBMAN, M., Les socialistes belges, 1885-1914, Bruxelles, éd. Vie ouvrière, 1979.
VAN DER WEE, A., De volksuniversiteit te Sint-Gillis: 1901-1914. (licentiaatsverhandeling in de faculteit psychologie en pedagogie), KUL, Leuven, 1978.