Typologie(s)

immeuble à appartements

Intervenant(s)

René AJOUXarchitecte1939

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Modernisme

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2009-2011

id

Urban : 19563
voir plus

Description

Remarquable immeuble à appartements de style modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé., construit selon un projet de 1939 par l'architecte René Ajoux, pour le compte d'un dénommé Loos.
Son nom évoque la dénomination originelle de la rue (voir notice de rue).

La façade, d'esthétique sobre, s'articule en cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et compte dix niveaux, les deux derniers traités en retrait et précédés d'une terrasse close d'un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en acier. Le dernier étage, à l'origine occupé par une pergola, est couvert en 1951 dans le but de créer un jardin d'hiverJardin d’hiver ou véranda. Largement vitré, adossé à la façade arrière d’un bâtiment, le jardin d’hiver constitue une pièce d’agrément où l’on profite l’hiver des rayons du soleil dans une atmosphère de plantes vertes. Contrairement à la serre dont il dérive, le jardin d’hiver est une pièce de vie..

Le rez-de-chaussée est en pierre bleue tandis que les étages sont couverts de carreaux de grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. céramique de teinte beige. Ces carreaux ont récemment été posés sur les carreaux d'origine fabriqués par la Maison Helman de Berchem-Sainte-Agathe.

Dans l'axe, au rez-de-chaussée, la porte d'entrée est flanquée de deux (épaisses) colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne.. De part et d'autre ont été percées des fenêtres rondes et, à hauteur des travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. latérales, une porte de garage métallique.

Aux étages, les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. centrales sont rehaussées d'un orielLa logette est un petit ouvrage en surplomb qui s’étend sur un seul étage, contrairement à l’oriel qui en compte plusieurs ou s’allonge sur plusieurs travées. Contrairement au bow-window, logette et oriel sont d’ordinaire de plan rectangulaire ou trapézoïdal et semblent appliqués sur la façade. aux angles arrondis, une forme qui se répète dans les balcons qui devancent les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. extérieures. La travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale, au-dessus du porchePorche. Hall d’entrée en avant-corps d’un bâtiment ou espace couvert devançant une porte en renfoncement. Portail. Porte monumentale à embrasure profonde. d'entrée, est traitée en léger en retrait.

Les étages sont largement ouverts sur l'extérieur par de grandes fenêtres rectangulaires, qui confèrent à la façade une articulation très linéaire. Cet effet est renforcé par les linteauxÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. des fenêtres situés sur la même ligne que celle du bord des balcons. Les châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en acier d'origine, peu profilés, sont conservés, de même que le verre arrondi sur les angles, épousant la forme des balcons; des bacs à fleurs sont intégrés dans les parapetsUn parapet en maçonnerie est un muret servant de garde-corps..

L'immeuble est précédé d'une servitude non-aedificandi composée de petits espaces verts de part et d'autre de l'entrée, participant à la conception paysagère et pittoresqueLe style cottage (de la fin du XIXe au milieu du XXe s.) s’inspire de l’architecture rurale, et particulièrement des « cottages » anglais. Il se caractérise par l’emploi d’éléments de bois ou de faux bois : garde-corps, colombages, fermes apparentes, etc. Des formes pittoresques, particulièrement celles des toitures, enrichissent les volumes. du quartier des Étangs; la clôture est constituée d'un socleMassif surélevant un support ou une statue. et de piliersSupport vertical de plan carré. en pierre bleue que relient des tubes en acier peints en blanc.

Intérieur. On accède aux appartements depuis un hall d'entrée (séparé de la cage d'escalierEspace à l'intérieur duquel se développe un escalier. par une porte va-et-vient rénovée) dont les murs sont couverts de marbre clair, sur un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de marbre noir. Sol en pierre naturelle. Les boîtes aux lettres et les luminaires ne sont plus d'origine. À gauche du hall, se trouve la porte de l'ancien logement du concierge et, à droite, se trouve l'accès au garage.

Depuis le hall, on accède à la cage d'escalierEspace à l'intérieur duquel se développe un escalier. principale qu'éclaire un puits de lumière. Le sol des paliersPalier ou repos d'escalier. Plate-forme qui sépare deux volées d'escalier. ainsi que les marches de l'escalier en béton sont garnis d'une mosaïque de carreaux brisésUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. tandis que les contres-marches sont en marbre noir (main courante en acier chromé). De part et d'autre de l'escalier, deux nouveaux ascenseurs occupent la place des cages d'ascenseur d'origine. Sont également conservées certaines appliques murales en chrome.
Portes récemment repeintes en imitation bois; leurs encadrements sont en métal noir, sauf au premier étage où ils sont en marbre veiné noir.

Les plans indiquent que l'architecte avait initialement prévu la construction de quinze appartements: deux par étage et un seul au septième.

Sources

Archives
ACI/Urb. 142-36-37.

Ouvrages
VAN DIJK, P., Immeubles à appartements de l'entre-deux-guerres, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1994 (Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 43).
VAN DIJK, P., Appartementsgebouwen uit het Interbellum in het Brussels Hoofdstedeliik Gewest (étude inédite commandée par la Commission Royale des Monuments et Sites), Bruxelles, 2004.

Périodiques
Reconstruction, 3, 1941, s.p.
«Appartements à Bruxelles, Architecte: René Ajoux», L'Art de Bâtir, 6, 1941, pp.17-18.