Recherches et rédaction

1997-2004

 

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Place trapézoïdale sur un terrain en pente, située sur l'axe central du quartier Sud, formé par les av. Paul Dejaer et Jef Lambeaux. La place est limitée, au nord, par l'av. Adolphe Demeur et, au sud, par la r. de Savoie.

Dénommée à l'origine pl. du Sud, la pl. Maurice Van Meenen porte act. le nom d'un des bourgmestres de Saint-Gilles, ayant exercé son maïorat de 1893 à 1896 et de 1900 à 1909.

Tracée suivant un plan d'alignement ratifié par l'AR du 27.03.1892, la place est bâtie rapidement, de 1895 à l'aube de la Première Guerre mondiale. Au centre de la place se dresse l'hôtel de ville, conçu en 1896 par l'arch. Albert Dumont, en collaboration avec l'arch. Auguste Hebbelynck.

La plupart des façades affichent un éclectisme triomphant, parfois teinté d'éléments Art nouveau. Le style Beaux-Arts, adopté dans les réalisations des années 1910, est également prépondérant.

En majorité constituée d'immeubles de commerce et de rapport, et plus rarement de maisons unifamiliales, la place présente des bâtiments plus hauts que ceux des rues avoisinantes, qui répondent ainsi de manière satisfaisante à la masse de l'hôtel de ville. L'arch. Paul Ernotte joue un rôle non négligeable dans la physionomie de la place, en y édifiant sept immeubles.

Place Maurice Van Meenen (Photo collection A. van Bellingen, v. 1904).
Place Maurice Van Meenen (Photo collection A. van Bellingen, v. 1904).

Si l'ensemble reste act. assez cohérent, la place a souffert de quelques destructions assez dommageables de bâtiments, remplacés par des immeubles plus récents. C'est le cas du no 1-3a, sis à l'angle de l'av. Adolphe Demeur. Cet immeuble teinté de modernisme (1961, arch. Louis Bouillon) remplace un immeuble de 1895 de style éclectique, avec café au r.d.ch. Outre sa qualité architecturale, l'anc. construction présentait une valeur urbanistique non négligeable. La travée d'angle était sommée d'un bulbe et a probablement influencé la physionomie des immeubles légèrement postérieurs, encore en place, aux angles des av. Adolphe Demeur et Paul Dejaer.

Le no 8, de 1961 (arch. L. et R. Bonne) remplace une maison de 1903 par l'arch. J. Coppieters. Le no 21-25, au contraire, prend place sur un terrain vague en 1955 (arch. Hendrik Coppejans) ; il s'agit d'un vaste immeuble à appartements dénommé « Le Balmoral », encore influencé par l'architecture des années 1930.

Sources

Archives
ACSG/Urb. 1-3a : 271 (1895), 102 (1961) ; 8 : 229 (1903), 41 (1961) ; 21-25 : 170 (1955).
Collection cartes postales Dexia Banque.

Ouvrages
DEMETER, S., GOOSSENS, O., JACQMIN, Y., et al., Architectures saint-gilloises, Service des Monuments et des Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1999, pp. 7-16.

Ensembles urbains et architecturaux à Saint-Gilles, Service des Monuments et Sites - Commune de Saint-Gilles, s.l., 1999, pp. 16-20.

Saint-Gilles Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU ASBL, Bruxelles, 1988, pp. 71-72, 86-87, 105, 106, 110-111, 112-113.

Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Saint-Gilles, AAM, Bruxelles, 1980-82, fiche 74.

KEMPENEERS, J., Histoire d'Obbrussel-Saint-Gilles, Bruxelles, 1962, pp. 135-143.
Maurice Paul François Marie Van Meenen, Bourgmestre, in memoriam, Commune de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, 1909.
MOMMENS, G., Les transformations et embellissements de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, 1885-1905, Bruxelles, 1905, pp. 17-23.

VANDEWATTYNE, C. (dir.), Saint-Gilles : de la porte de Hal à la prison, Service des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1997 (Bruxelles, ville d'art et d'histoire, 21), pp. 21-25.