Typologie(s)
maison d’habitation
Intervenant(s)
Jules RAU – architecte – 1904
Alexandre COOREMAN – architecte – 1904
Styles
Inventaire(s)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Ixelles (DMS-DML - 2005-2015)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Le bassin de natation d'Ixelles est la plus ancienne piscine qui subsiste en Région de Bruxelles-Capitale et l'une des plus anciennes de Belgique. Elle est composée de trois bâtiments distincts (avant-corps, bassin de natation entouré d'une galerie avec cabines de bain et bains douches), une typologie qui restera d'application jusque dans les années 1950.
Historique
En 1899, la Commune d'Ixelles lance un concours en vue de la construction d'une piscine couverte sur un terrain lui appartenant. Ce terrain, de plan irrégulier, est situé rue de la Pêche, dans un quartier ouvrier. Parmi les divers projets qui lui sont soumis, la Commune en retient deux dont le coût dépasse cependant le budget prévu. Les architectes Alexandre Cooreman et Jules Rau acceptent finalement de construire une piscine qui s'inscrit dans ce budget. Contrairement aux piscines de plein air de l'époque, ce bassin couvert peut rester ouvert toute l'année. La Commune y fait également aménager des bains-douches pour les riverains (de condition modeste).
La première pierre est posée en avril 1900, mais la piscine n'ouvrira ses portes que le 08.05.1904, le chantier ayant pris du retard en raison de problèmes techniques.
Elle sera modernisée une première fois dans les années 1960 (hall d'entrée et salles de bains) et une seconde fois dans les années 1998-2000 (nouveaux systèmes de chauffage et de ventilation, nouvelle toiture, etc.).
Description
Le complexe se compose de trois volumes distincts: à front de rue, porte axiale avec à gauche les bains douches (A), à droite l'ancienne maison du directeur (B) et, à l'arrière, un vaste bâtiment (C) abritant le bassin de natation et les cabines de bain.
Façade à rue de style éclectique d'une grande sobriété. Sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de pierre bleue rachetant le dénivelé de la rue, élévation en briques blanches rehaussée d'éléments de pierre bleue.
Travée d'entrée axiale percée d'une porte en chêne à double battant sous baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie., flanquée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. de pierre bleue frappé du blason de la commune d'Ixelles (un aulne), sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et muret d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. portant l'inscription «BASSIN de NATATION» gravée dans une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. de marbre.
À gauche de l'entrée, façade à rue des bains douches. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. de deux niveaux, percée d'une fenêtre axiale au rez-de-chaussée et de trois baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. géminées à l'étage. Muret d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. démoli après 1962. Mur de clôture attenant datant des années 1923-1925 avec, à gauche, un portail en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. flanqué de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. s'ouvrant sur une cour intérieure abritant le lieu de stockage pour le charbon et, à droite, un accès à une vespasienne, aujourd'hui maçonné.
À droite, ancienne maison du directeur. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. de deux niveaux et deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. égales sous toiture mansardée. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. sur coussinetsPierres de taille formant saillie profilée dans l’embrasure de la baie. Ils sont situés au sommet des piédroits et portent un linteau ou un arc. au rez-de-chaussée et à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. surlignées d'une archivolteMouluration disposée sur le front de l’arc. Le corps de moulures qui compose l’archivolte est de faible ampleur, moins complexe que celui de la corniche. sur coussinetsPierres de taille formant saillie profilée dans l’embrasure de la baie. Ils sont situés au sommet des piédroits et portent un linteau ou un arc. à l'étage. EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. animé d'un motif en zigzag en briques émaillées de couleur contrastante. Corniche à fins modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche.. LucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. axiale. MenuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. d'origine.
Dans la prolongation de cette maison, mur de clôture en béton (1923-1925) doublé d'un portail s'ouvrant sur une cour intérieure sur laquelle donne un bâtiment qui hébergeait autrefois une blanchisserie et où se dressait une haute cheminée en briques. Deuxième cour intérieure en fond de parcelle.
À l'arrière, hall du bassin de natation orienté nord-sud d'environ 45,5 x 23 m. Bâtiment en briques de plan basilical, avec nef principale sous bâtièreToit à deux versants. en zinc et nefs latérales (cabines de bain) sous appentisToit à un seul versant.. Il est éclairé zénithalement par un faîte ajouré et des fenêtres en demi-lune ménagées dans les pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc..
Intérieur
Dans l'axe de la piscine, hall d'entrée dont le sol est revêtu de carreaux de céramique jaunes et les murs habillés d'un lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. de carreaux de céramique vert pâle (années 1960). Au fond, marches et palier menant au guichet-caisse et au bassin de natation; à gauche, porte donnant sur les bains, dont le nombre a été augmenté en 1933 et qui ont ensuite été remplacés, pour la plupart, en douches dans les années 1960. À droite, porte d'accès vers l'ancienne maison du directeur.
Le hall du bassin de natation est à environ 1,5 m au-dessus du niveau de la rue. Bâtiment de plan rectangulaire de neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de profondeur, rythmé le long du bassin par des piliersSupport vertical de plan carré. en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. corinthien soutenant une charpente de type PolonceauCharpente Polonceau. Charpente de halle rectangulaire dont les éléments en traction (entraits) sont des tirants en fer ou en acier, tandis que les éléments en compression (arbalétriers, poinçons) sont en fonte ou en bois. Brevet de l'ingénieur français Polonceau de 1836.; à l'origine, partie centrale de la toiture constituée d'un lanterneau et d'un contre lanterneau (éclairage et ventilation), retirés dans les années 1930. Le sommet de la toiture est actuellement vitré. Dans les nefs latérales et à l'arrière du bassin, cabines de bain (à l'origine en bois, en pierre depuis 1925) réparties sur deux niveaux dont une galerie (à l'étage) devancée d'un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. joliment ouvragé et desservie par trois escaliers (dont le dernier, aménagé dans l'angle nord, date de 1909). Tous les murs sont habillés de faïencesCéramique cuite à une température relativement basse, dissimulée sous une glaçure opaque, blanche ou colorée. La faïence est volontiers utilisée pour les décors intérieurs, car elle se conserve relativement mal à l'extérieur. blanches. Bassin de 29,20 x 14, 40 m et de 0,75 à 3,25 m de profondeur, desservi par, entre autres, deux escaliers en quart de cercle en granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit..
Classement 20.09.2007
Sources
Archives
ACI/Urb. 237-8-10.
ACI/TP 8 farde 1 Bassin de Natation.
Ouvrages
Gemeentelijk zwembad van Elsene, Piscine communale d'Ixelles, Administration communale d'Ixelles, Bruxelles, Gemeentebestuur Elsene, Bruxelles, 2002.
MEYFROOT, G., Een architectuurhistorische en typologische studie van de openbare en publiek toegankelijke zwembaden en badinrichtingen van het huidig Brussels Gewest van circa 1850 tot 1960 (essai non publié), VUB, Bruxelles, 1996.
La Piscine communale d'Ixelles a 100 ans 1904-2004, Administration communale d'Ixelles, Ixelles, 2004.
Périodiques
VAN CAUTER, M. A., «Souvenirs d'un Ixellois de 77 ans: le bassin de natation communal», Mémoire d'Ixelles, 2, 1981.
Arbres remarquables à proximité