Voir les biens de ce lieu repris à l'inventairePartagée entre les territoires d'Ixelles et de Bruxelles-Extension Sud, la rue Paul Lauters relie la chaussée de Vleurgat à l'avenue Louise. Sur Ixelles (nos 11 à 77 ; nos 4 à 60-66), interrompue par la rue Saint-Georges, elle est formée de deux tronçons rectilignes.

La rue se situe dans le quartier de la rue de l'Abbaye aménagé selon le Plan général d'alignement pour l'ouverture de rues et places sur le territoire compris entre l'avenue de la Cambre et les chaussées de Waterloo et de Charleroi, soit le plan du quartier dit Ten Bosch, approuvé par l'arrêté royal du 20.02.1864. Son ouverture fut approuvée plus tard par l'arrêté royal du 03.04.1872, modifié par celui du 14.10.1874.

Le premier tronçon de la rue reprend le tracé d'un ancien chemin, le Koeystraat, ou chemin des Vaches, qui traversait la parcelle de terrain acquise en 1831 par Jean-Jacques Coché-Mommens, imprimeur-éditeur à Bruxelles. En 1874, à l'initiative de la veuve Vermeren-Coché – propriétaire de la manufacture de porcelaine sise chaussée de Wavre no 143 à Ixelles –, le tracé de cet ancien chemin est rectifié et la rue établie et pavée (AVB/TP 29002).

Anciennement dénommée rue des Pâquerettes, la rue reçoit son nom actuel en séance du Conseil communal de la Ville de Bruxelles du 11.01.1889 (Bulletin communal de Bruxelles, 1889). Elle rend hommage à l'artiste Paul Lauters, né à Bruxelles le 16.07.1806 et décédé à Ixelles en 1875. Principalement graveur, mais aussi peintre paysagiste, dessinateur et aquarelliste, il avait son atelier au fond du jardin d'une propriété rue de l'Arbre Bénit, où s'installèrent ensuite les ateliers de l'ornemaniste Bluts.

Rue Paul Lauters, enfilade de maisons éclectiques, côté impair (photo 2007).

Sur le territoire d'Ixelles, l'essentiel du bâti date des environs de 1900. Il est surtout constitué de maisons bourgeoises et mêle les styles éclectique (par exemple : no 23 : 1905 ; no 46 : architecte J. Smets, 1905, rehaussé d'un niveau en 1929 ; no 67 : 1902, porte de garage de 1933), néoclassique et Beaux-Arts. Certains immeubles constituent des ensembles architecturaux particulièrement homogènes par leur gabarit et leur unité stylistique (voir par exemple les nos 6 à 14 et les nos 23 à no 27 ; les nos 20 à 30, un ensemble néoclassique dont les plus anciennes maisons datent des environs de 1880 ; les no 71 à no 77, un ensemble de maisons éclectiques des environs de 1900, les nos 73 et 77 par l'architecte G. Leblicq fils). Parmi ces ensembles se distingue la remarquable maison de style Art nouveau conçue en 1900 par l'architecte Frans Albert (voir no 47).
Malheureusement exhaussée d'un niveau en 1947, la maison sise au no 69, signée Albert Dumont-Hebbelynck (1901), le père d'Alexis, témoignait encore de l'attirance de cet architecte-entrepreneur pour l'architecture néo-Renaissance jusqu'à ce qu'elle soit défigurée.

Parmi les quelques immeubles à appartements des années 1950-1960 qui caractérisent également le paysage de la rue – tel celui de l'architecte P. E. Vincent (no 18 ; 1959) – se détache l'immeuble réalisé en 1954 par l'architecte Lacroix et qui, par ses proportions équilibrées et son gabarit modeste, s'est parfaitement intégré au bâti existant (no 33).

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP Q15 Quartier Tenbosch (boîtes nos 11 et 44).
ACI/Urb. 18 : 247-18 ; 20 : 247-20 ; 23 : 247-23 ; 24 : 247-24 ; 26 : 247-26 ; 28 : 247-28 ; 30 : 247-30 ; 33 : 247-33 ; 46 : 247-46 ; 67 : 247-67 ; 69 : 247-69 ; 71 : 247-71 ; 73 : 247-73 ; 75 : 247-75 ; 77 : 247-77.

Ouvrages
DUQUENNE, X., L'avenue Louise à Bruxelles, s.l., s.d., Manuscrit non publié, p. 91.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp. 425, 426.

Périodiques
HAINAUT, M., « Une rue d'Ixelles porte leur nom, 2e partie de H à Z », Mémoire d'Ixelles, 29, 1988, p. 13.