Typologie(s)
usine
Intervenant(s)
Léon GUIANNOTTE – architecte – 1941
Statut juridique
Styles
Art Déco
Inventaire(s)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
2014-2016
id
Urban : 29221
Description
Ancienne
usine de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., spécialisée dans les moteurs pour avions et les
magnétos d’allumage, signée «Léon Guiannotte.arch»
à hauteur du soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., 1941.
Historique
Le bâtiment industriel est construit sur une parcelle occupée jusqu’en 1920 par la maison et les ateliers (1913-1914) de l’entreprise des Frères Van Neck, sculpteurs-ornemanistes. En 1920, les bâtiments sont rachetés par la S.A. La Magnéto spécialisée dans la fabrication de moteurs électriques, de groupes convertisseurs, de magnétos d’allumage. La société entreprend une série de travaux dans les bâtiments existants.
Parmi les anciennes industries qui ont marqué le visage de Forest, la Magnéto Belge a une place importante. Installée dès 1910, cette société illustre l’effort belge d’adaptation économique aux nécessités d’après-guerre.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la société se spécialise dans la fabrication de moteurs pour avions, puis de brûleurs à mazout. Le complexe subit encore diverses modifications avec notamment, en 1941, la construction de l’usine actuelle dont les plans sont confiés à l’architecte Léon Guiannotte. Pour ériger le nouveau bâtiment, huit maisons ouvrières sont démolies, similaires à celles conservées aux nos109 à 121 (voir notice de voirie). Le bâtiment est agrandi en 1946 (architecte Robert Blampain) pour être ensuite progressivement désaffecté jusqu’aux environs de 1975. Après un premier projet de rénovation non abouti en 1981, l’ancienne usine est réaffectée à la fin des années 1990 en logements, bureaux et ateliers d’artistes, par la SDRB (Société de Développement de la Région bruxelloise).
Le style architectural de la façade à rue dénote d’une tendance extrêmement sobre de l’Art Déco que l’on peut qualifier de «classique» car elle se marque par la pureté des lignes et la sobriété de la composition qui renforce la monumentalité de l’ensemble. La composition très originale de la façade observe strictement sa destination, industrielle à droite avec la partie administrative à gauche avec la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. concave.
Description
Il s’agit d’un imposant complexe à plan en forme de trapèze rectangle, s’étendant profondément en intérieur d’îlot où viennent s’ajouter deux annexes (bureaux en 1926 et magasins en 1936).
À front de rue, bâtiment dont l’élévation totalise neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur quatre niveaux, le dernier, en retrait, ayant été ajouté en 1946 (architecte Robert Blampain). Façade en briques vernissées jaune, structurée par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. et des bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. tantôt en béton, tantôt en pierre. Toitures couvertes d’ardoises.
Bâtiment construit en deux phases: les trois premières travées comprennent l’entrée principale vers les bureaux et un passage carrossable (n°125-127), tandis que les six dernières abritent les anciens ateliers (n°123).
Au n°125-127, dans l’axe de la rue du Zodiaque, bâtiment de direction à monumentale façade alignant trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. séparées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., l’axiale, d’entrée, de plan concave. Rez-de-chaussée paré de schiste, séparé des étages par un large bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. mouluré et saillant, qui se transforme en auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. au-dessus de l’entrée directoriale. Aux étages, meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. en pierre des fenêtres en bandeau courant sur toute la hauteur. PilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. couronnés de motifs géométriques saillants. Porte, châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. et grilles métalliques de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., d’origine.
Au n°123, façade à l’horizontalité structurée par les fenêtres en bandeau (châssis métalliques), séparées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. montant jusqu’à hauteur du premier étage. Entre les fenêtres du dernier niveau en retrait, épais contreforts. Avant-dernière travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percée d’une porte de garage (remplacée) reprise, avec la fenêtre qui la surmonte, dans un encadrement de pierre: elle donne sur un vaste hall industriel comprenant l’ancienne chaîne de montage éclairée par une verrière zénithale soutenue par une charpente rivetée.
À l’arrière, deux volumes implantés perpendiculairement à la rue, anciennement à usage de bureaux (1926) et de magasins (1936).
Inscription sur la liste de sauvegarde 10.09.1998
Historique
Le bâtiment industriel est construit sur une parcelle occupée jusqu’en 1920 par la maison et les ateliers (1913-1914) de l’entreprise des Frères Van Neck, sculpteurs-ornemanistes. En 1920, les bâtiments sont rachetés par la S.A. La Magnéto spécialisée dans la fabrication de moteurs électriques, de groupes convertisseurs, de magnétos d’allumage. La société entreprend une série de travaux dans les bâtiments existants.
Parmi les anciennes industries qui ont marqué le visage de Forest, la Magnéto Belge a une place importante. Installée dès 1910, cette société illustre l’effort belge d’adaptation économique aux nécessités d’après-guerre.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la société se spécialise dans la fabrication de moteurs pour avions, puis de brûleurs à mazout. Le complexe subit encore diverses modifications avec notamment, en 1941, la construction de l’usine actuelle dont les plans sont confiés à l’architecte Léon Guiannotte. Pour ériger le nouveau bâtiment, huit maisons ouvrières sont démolies, similaires à celles conservées aux nos109 à 121 (voir notice de voirie). Le bâtiment est agrandi en 1946 (architecte Robert Blampain) pour être ensuite progressivement désaffecté jusqu’aux environs de 1975. Après un premier projet de rénovation non abouti en 1981, l’ancienne usine est réaffectée à la fin des années 1990 en logements, bureaux et ateliers d’artistes, par la SDRB (Société de Développement de la Région bruxelloise).
Le style architectural de la façade à rue dénote d’une tendance extrêmement sobre de l’Art Déco que l’on peut qualifier de «classique» car elle se marque par la pureté des lignes et la sobriété de la composition qui renforce la monumentalité de l’ensemble. La composition très originale de la façade observe strictement sa destination, industrielle à droite avec la partie administrative à gauche avec la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. concave.
Description
Il s’agit d’un imposant complexe à plan en forme de trapèze rectangle, s’étendant profondément en intérieur d’îlot où viennent s’ajouter deux annexes (bureaux en 1926 et magasins en 1936).
À front de rue, bâtiment dont l’élévation totalise neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur quatre niveaux, le dernier, en retrait, ayant été ajouté en 1946 (architecte Robert Blampain). Façade en briques vernissées jaune, structurée par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. et des bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. tantôt en béton, tantôt en pierre. Toitures couvertes d’ardoises.
Bâtiment construit en deux phases: les trois premières travées comprennent l’entrée principale vers les bureaux et un passage carrossable (n°125-127), tandis que les six dernières abritent les anciens ateliers (n°123).
Au n°125-127, dans l’axe de la rue du Zodiaque, bâtiment de direction à monumentale façade alignant trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. séparées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., l’axiale, d’entrée, de plan concave. Rez-de-chaussée paré de schiste, séparé des étages par un large bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. mouluré et saillant, qui se transforme en auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. au-dessus de l’entrée directoriale. Aux étages, meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. en pierre des fenêtres en bandeau courant sur toute la hauteur. PilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. couronnés de motifs géométriques saillants. Porte, châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. et grilles métalliques de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., d’origine.
Au n°123, façade à l’horizontalité structurée par les fenêtres en bandeau (châssis métalliques), séparées de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. montant jusqu’à hauteur du premier étage. Entre les fenêtres du dernier niveau en retrait, épais contreforts. Avant-dernière travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percée d’une porte de garage (remplacée) reprise, avec la fenêtre qui la surmonte, dans un encadrement de pierre: elle donne sur un vaste hall industriel comprenant l’ancienne chaîne de montage éclairée par une verrière zénithale soutenue par une charpente rivetée.
À l’arrière, deux volumes implantés perpendiculairement à la rue, anciennement à usage de bureaux (1926) et de magasins (1936).
Inscription sur la liste de sauvegarde 10.09.1998
Sources
Archives
ACF/Urb.
6342 (1913), 6484 (1914), 7095 (1920), 9165 (1926), 9653 (1928), 10394 (1929),
10526 (1929), 13137 (1936), 14146 (1941), 14377 (1941), 14681 (1946), 15964
(1951), 20502 (1981), 22362 (1998-2005).
Ouvrages
Inventaire visuel de l’architecture industrielle à
Bruxelles-Ixelles, AAM, Bruxelles, 1980-1982, fiche 59.
PIRLOT, A.-M., Le quartier de l’Altitude
Cent, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire), p. 35.