Inventaire(s)

  • Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)

Recherches et rédaction

1993-1995

 

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Cette rue fait partie de la cité-jardin du Foyer Etterbeekois. Réalisée par le Foyer Etterbeekois, société de construction d'immeubles à bon marché, cette cité-jardin se situe derrière la caserne d'artillerie Rolin (demande de bâtir de 1922). Elle est constituée de trois ruelles sinueuses (rue Lieutenant J. Becker, rue Camille Coquilhat et rue Lieutenant Lippens), limitées par trois rues rectilignes (rue Baron Dhanis, rue Général Fivé et rue Commandant Ponthier). Comme la rue Lieutenant Jérôme Becker, tous les noms des rues sont empruntés à des figures de la période coloniale. Durant l’entre-deux-guerres, le désir de promouvoir le projet colonial était particulièrement intense. La toponymie coloniale s’inscrit parmi les actions de propagande en faveur de la colonisation du Congo.

La cité comprend 92 habitations ouvrières avec jardin privé, exemple intéressant de la recherche d'un équilibre entre architecture et nature tout en tenant compte du confort, de l'hygiène et de la vie sociale. Le résultat est un ensemble pittoresque évoquant les béguinages, conçu par les architectes Hubert MARCQ et Edmond SERNEELS. Chacun prit en charge la réalisation de 46 maisons (notamment rue Lieutenant J. Becker, nos1 à 11, rue Camille Coquilhat, nos12, 14, rue Baron Dhanis, nos1 à 49, rue Commandant Ponthier, nos30 à 54 sur les plans de l'architecte H. MARCQ ; rue Lieutenant J. Becker, nos2 à 8, rue Camille Coquilhat, nos1 à 37 et 2 à 10, rue Général Fivé, nos31 à 47, rue Lieutenant Lippens, nos1 à 7, 2 à 10 d'après les plans de l'architecte Edmond SERNEELS).

On distingue quatre types de maisons : de sobres constructions en briques sur soubassement cimenté, de deux niveaux et deux ou trois travées sous bâtière (rue Camille Coquilhat, no14, rue Baron Dhanis, no16, rue Lieutenant J. Becker, no11) ; des constructions en briques sur soubassement cimenté, de deux niveaux et deux travées sous pignon coupé percé d'une fenêtre (rue Camille Coquilhat, nos2 et 25) ; des maisons de deux niveaux sous pignon, avec croisée à deux meneaux en faible saillie au-dessus d'une frise de briques denticulée à l'étage (rue Lieutenant Lippens, nos1 à 7) ; des maisons en double corps de deux niveaux et trois travées, l'axiale accentuée par un décrochement triangulaire de la corniche ; travée d'accès à l'étage en faible saillie reposant sur consoles en briques (rue Lieutenant J. Becker, no4).

Reliant la rue Général Fivé à la rue Commandant Ponthier, la rue Camille Coquilhat est ouverte au début des années 1920.
Elle doit son nom à Camille Coquilhat (Liège, 1853 – Boma, 1891), officier formé à l’École royale militaire, agent de l’Association internationale africaine à partir de 1882 (organisation créée en 1876 par Léopold II affichant des ambitions humanitaires mais rapidement dominée par des préoccupations de profits en Afrique) et vice-gouverneur général de l’État indépendant du Congo entre 1890 et 1891. Dans ce cadre il participe à l’expédition menée par Stanley. Il forme également le premier noyau de ce qui deviendra la Force publique, armée coloniale de l’EIC, en engageant des soldats africains.

Sources

Archives

Arrêté du Régent 26.10.1949.

Cartes / plans
S. Urb. Plan 1938.

Ouvrages
GODDEERIS, I., LAURO, A., VANTHEMSCHE, G., (éd.), Le Congo colonial. Une histoire en questions, Waterloo, Renaissance du Livre, 2020.
VANTHEMSCHE, G., La Belgique et le Congo. L’impact de la colonie sur la métropole 1885-1980, Bruxelles, Le Cri, 2010 (Nouvelle histoire de Belgique, 4).

Sites internet
Biographie Coloniale Belge, 1948