Typologie(s)

hôtel particulier
immeuble de bureaux

Intervenant(s)

Joseph NAERTarchitecte1878-1879

Arthur VERHELLEarchitecte1926

Charles VERHELLEarchitecte1926

Statut juridique

Classé depuis le 04 octobre 1983, 29 septembre 2005

Styles

Néo-Renaissance flamande
Art Déco

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 33381
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Description

Rue du Congrès 33-33A.
Ancien hôtel de maître construit pour le chevalier de Knuyt de Vosmaer, en face de la place de la Liberté et aux angles des rues de la Presse et de l’Enseignement, en style éclectique à dominante Renaissance, sur les plans datés de 1878-1879 de l’architecte J. Naert.

En 1881, l’hôtel est acquis par l’industriel Édouard Louis Joseph Empain (Beloeil, 1852 – Woluwe-Saint-Pierre, 1929), qui y installe son domicile et sa banque. Au cours des décennies suivantes, plusieurs immeubles voisins sont transformés et annexés pour héberger des entreprises affiliées à la Banque E.L.J. Empain, ultérieurement renommée Banque industrielle de Belgique. Il s'agit de l'une des premières sociétés holding au monde. É. Empain fait fortune notamment dans les transports vicinaux, en développant des lignes de tramways en Belgique, en France, en Espagne, en Égypte, en Chine et en Russie. Il est à l’origine du métro parisien et crée également le quartier d’Héliopolis au Caire.

En 1902, Léopold II sollicite É. Empain pour la création d’un vaste réseau ferroviaire au Congo. Empain fonde alors les Chemins de Fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains (CFL). Durant le premier quart du XXe siècle, la construction d’environ 1700 kilomètres de voies ferrées, fluviales et routières que finance la CFL relève de main-d’œuvre forcée. Les conditions de travail sont terribles et le tribut humain congolais est très lourd.

Les étoiles en façade de l’hôtel rappellent les activités d’Empain au Congo. La ville de Kindu au Congo a porté le nom de Port-Empain en son honneur. En reconnaissance de sa contribution à l'œuvre congolaise et au développement économique du pays, le roi anoblit Édouard Empain en 1907, lui accordant le titre de baron. Le groupe Empain continuera d’exploiter par ailleurs mines, forêts et cultures dans les 40000 kilomètres carrés de terres domaniales que Léopold II a cédées en échange de l’investissement dans la CFL.


Trois niveaux et cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. en double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial. sur trois en retour. Permis de bâtir incluant les façades contiguës des nos 5 rue de la Presse et 93-95 rue de l’Enseignement. Ordonnance symétrique des façades chargées d’ornements et traitées de façon décorative en combinant les briques, la pierre blanche et la pierre bleue. Rez-de-chaussée à bossages un-sur-deux, ajouré d’arcades cintrées à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. et clé abritant portes et fenêtres, séparé des étages par un balcon continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées., en pierre et sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à tête de lions.

Façade principale marquée par le ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. de la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale que couronne une imposante lucarne rectangulaire, flanquée de colonnes doubles, surmontée d’un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. brisé orné du blason des de Knuyt de Vosmaer et coiffée d’un édicule de plan carré, ajouré d’une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. cintrée sur chaque face et sommé de frontonsCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaires sous bâtière. Angles des étages arrondis en forme de tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. engagée, divisée par un puissant cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en deux registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. de jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. cintrés étroits entre fines colonnettes et terminée, au-dessus de la corniche bordée d’une balustrade en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux., par une lanterne à bulbe.
Façades latérales marquées par le ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. de la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. extrême, enrichie, au bel étage, d’une élégante loggia coiffée d’un balcon et, au deuxième étage, d’une porte-fenêtre rectangulaire à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire; au-dessus de la corniche, une lucarne rectangulaire à toiture bombée. Ailleurs, étages rythmés par des pilastres composites colossaux sur socleMassif surélevant un support ou une statue. élevé à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages.; fenêtres à montants à queues de pierre et dont l’arc, surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. au premier étage, cintré au deuxième, est timbré d’une clé très ouvragée et repose sur des impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie.. Au deuxième étage, balcons de pierre individuels sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. figurées.
Entablement continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées., avec architrave moulurée, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. décorée et corniche à denticules et modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche.. Dans la toiture d’ardoises mansardée et bombée, lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. brisé reliées par une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. de pierre ornée de vases.

Intérieur très riche avec hall d’entrée revêtu de marbre et orné de bustes, conduisant à la cour d’honneur, où il est fermé par une porte cintrée très joliment grillagée; pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. panneautés, à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. et sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. courbe recevant les doubleaux de la voûte en berceau enduite ; vers le milieu, une voûte d’arêtes devant le départ de l’escalier, à gauche, épaulé de colonnes cannelées à base et chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. en toreMoulure pleine de profil courbe, en portion de cercle ou d’ovale ou en demi-cœur. dorés.
Bel escalier d’honneur de marbre et d’onyx, à volée simple puis double ; rampes à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. de marbre. Parois animées d’arcades cintrées dont les colonnes jumelées, cannelées dans le bas et à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. composite ont un tailloir mouluré commun. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. cintrées garnies de vitraux représentant, entre autres, Thérèse d’Avilla, saint Jacques, le pape Grégoire et des armoiries diverses.
Plafond peint de figures allégoriques. Sur le repos, statue en bronze figurant « Le dénicheur d’aigles ». Salle de séjour lambrissée en style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine.. Salon d’apparat lambrissé en style Louis XV et pourvu d’une cheminée rocaille en marbre.
Remarquable petit escalier de bois de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors., entièrement lambrissé ; rampe composée de panneaux ajourés de feuillages très denses ; aux angles des volées, colonnettes superposées très ouvragées ; départ de rampe animé d’un petit monstre sculpté.

Dans la cour intérieure, accessible aux automobiles par le n° 9 de la rue de la Presse, immeuble de bureaux et garages d’inspiration Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., construit en 1926, à l’emplacement des anciennes écuries, sur les plans des architectes A. et Ch. Verhelle. Trois niveaux et, au total, sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. incluant une aile plus basse à gauche et une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. conçue comme une tour à droite. Façade de briques, pierre blanche, pierre bleue et simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris., rythmée aux étages par les pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux qui encadrent les fenêtres, surbaissées ou à coins supérieurs coupés.

Sources

Archives
AVB/TP 13748 (1878-1879) et 32943 (1926).

Ouvrages
VANDAMME, T.
, Beyond Belgium : the business empire of Edouard Empain in the First Global Economy (1880-1914), thèse de doctorat en histoire, Gand, Ghent University, 2020, p.219.
BUELENS, F., Congo 1885-1960. Een financieel-economische geschiedenis, Berchem, EPO, 2007.
MARCHAL, J., Travail forcé pour le rail, Borgloon, Paula Bellings, 2000.