Typologie(s)
garage (réparation)
station-service
Intervenant(s)
Jean VAN HUFFLEN – architecte – 1968
Claude LAURENS – architecte – 1957
Hoite Cornelis DUYSTER – ingénieur – 1957
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
À l’angle de la rue des Magnolias, garage moderniste conçu par l’architecte Jean Van Hufflen pour les Établissements D’Ieteren en 1968. Il remplace une station-service dessinée en 1957 pour la même société par l’architecte Claude Laurens et l’ingénieur Hoite Cornelis Duyster.
Implantée à proximité d’une des entrées de l’Expo 58, la porte des Attractions, la station originelle devait permettre l’entretien rapide des automobiles Volkswagen et Porsche. Elle était constituée de deux «parapluies» à unique pilierSupport vertical de plan carré. décentré vers l’arrière portant une coque mince de béton précontraint formée de quatre paraboloïdes hyperboliques. Non porteuses, les parois de la station-service étaient presque entièrement vitrées. Sur l’angle, un petit «parapluie» de même facture abritait les pompes à essence et un bureau de vente. L’ensemble était complété par une flèche publicitaire en béton précontraint.
Le garage Volkswagen actuel présente un plan rectangulaire d’un niveau sous toiture à usage de parking accessible par une rampe courbe côté rue des Magnolias. Largement vitrées, ses façades sont partiellement parementées de pierre bleue, sous un haut entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. en dalles de béton préfabriquées à éléments en relief. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. en aluminium. Sur l’angle, bâtiment devancé par un long auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. en béton de plan sinueux sur piliersSupport vertical de plan carré. évasés.
Sources
Archives
AVB/TP 69749 (1957), 75225 (1967), 80133 (1968), 95150 (1990), 105448 (1993).
Ouvrages
LAGAE, J., LAURENS, D., DE KOONING, M., Claude Laurens, Architecture, Projets et réalisations de 1934 à 1971, Vlees & Beton 53-54, Universiteit Gent, 2001, pp. 204-209, 308-309.
Périodiques
Architecture, 28, 1959.
DEVOS, R., ESPION, B., PROVOST, M., «La modernité d’après-guerre au volant», Bruxelles Patrimoines, 15-16, septembre 2015, pp. 92-101.