Recherches et rédaction

2019

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue des Vétérinaires relie le rond-point formé par les rues Émile Carpentier, des Goujons et Eloy, au carrefour formé par l’avenue Fonsny, l’avenue du Roi et la rue Théodore Verhaegen. Elle croise sur son parcours la rue Georges Moreau, le boulevard de la Révision, la rue Bara, puis le carrefour des rues des Deux Gares et de France. L’artère se trouve sur Anderlecht, excepté son dernier tronçon, passant en tunnel sous les voies du chemin de fer de la gare du Midi, qui se situe sur le territoire de Saint-Gilles.

Large de dix-huit mètres, la première partie de l’artère, jusqu’à la rue Bara, a été créée dans le cadre du Plan de l’extension du Quartier de Cureghem, concernant le quartier de l’École de Médecine vétérinaire, dressé par l’inspecteur-voyer Victor Besme en 1890 et validé par l’arrêté royal du 01.07.1891. Érigée entre 1894 et 1909, l’École vétérinaire, qui donna son nom à l’artère, occupe une large part de son deuxième tronçon côté impair, dans l’axe du boulevard de la Révision. La prolongation de l’artère jusqu’à Saint-Gilles, après un léger coude et sur une largeur de vingt mètres cette fois, ne fut validée que par l’arrêté royal du 10.07.1907, qui concerne également les rues des Deux Gares et Charles Parenté, ainsi que la dernière partie de la rue de France. Elle devait enjamber le cours de la Senne, frontière naturelle entre les deux communes, avant de passer sous le chemin de fer. Si le tronçon entre les rues Bara et de France fut ouvert à la veille de la Première Guerre mondiale, ce n’est que dans le cadre de l’assèchement du cours de la rivière, dans les années 1950, que le tronçon saint-gillois fut aménagé. Le voûtement de la Senne, débutant à hauteur du no 109 de la rue des Vétérinaires et passant sous la rue Bara, fut inauguré en 1955.

L’artère se bâtit essentiellement entre 1904 et 1914, d’habitations de style éclectique, tels les nos75, 46 (1912) ou 24 (1910), avec atelier arrière. Également accompagné d’un atelier, pointons le no58 (architecte Félix Michel, 1909), à rez-de-chaussée à usage de brasserie à l’origine, qui conserve des sgraffites aux étages. Les maisons du premier tronçon côté impair, érigées dans les années 1910 sur des parcelles acquises à la Commune, forment une belle enfilade éclectique face à l’ancienne École primaire no 9 (voir nos 2 et 4). Les terrains restés vierges à la veille de la Première Guerre mondiale furent bâtis pour la plupart dans l’entre-deux-guerres. Citons, au no84 (ingénieur Ernest Picquet, 1924), un bâtiment à usage de bureau au rez-de-chaussée et logement aux étages, conçu avec un atelier arrière à sheds pour les Anciens Établissements J.-B. Chantrain, spécialisés en cartons photographiques. De nombreuses autres entreprises se sont établies dans l’artère, comme les firmes Danckaert (voir nos 53-55 et 63) et Goliath (voir no 74-82). Pointons enfin, au no103-105, une station-service moderniste de plan coudé, conçue pour la Belgian Shell Company (architecte Gustave De Preter, 1955).

Sources

Archives
ACA/Urb. Registre des rues.
ACA/Urb. 24: 12647 (09.09.1910); 46: 13417 (31.05.1912); 58: 12237 (13.07.1909); 84: 17630 (11.08.1924); 103-105: 37385 (03.11.1955).

Ouvrages
VAN AUDENHOVE, J., Les rues d’Anderlecht, Commémoration du vingtième anniversaire de la fondation d’Anderlechtensia, C.A.F.H.A, 1995, p. 259.

Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Vétérinaires (rue des)», 1913, 1914, 1929.

Cartes / plans
BESME, V., Plan de l’extension du Quartier de Cureghem. Emplacement de la nouvelle Ecole de Médecine vétérinaire, 27.08.1890.