Typologie(s)

rez-de-chaussée commercial
immeuble à appartements

Intervenant(s)

Fernand BRUNFAUTarchitecte1931-1933

Maxime BRUNFAUTarchitecte1931-1933

Styles

Modernisme

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016, 2019

id

Urban : 39584
voir plus

Description

Deux immeubles à appartements modernistes semblables, à rez-de-chaussée commercial, conçus en 1931 par l’architecte Fernand Brunfaut pour le compte de la Société coopérative La Prévoyance Sociale (voir square de l’Aviation no 29-33). Les travaux se terminent en 1933 avec la collaboration du fils de l’architecte, Maxime Brunfaut. L’ensemble enjambait la Coupure de la Petite Senne, voûtée pour l’occasion et qui sera asséchée vers 1955.

Historique

Dans un désir d’expansion et de placement immobilier, la Prévoyance Sociale charge en 1930 l’architecte et député socialiste Fernand Brunfaut de construire deux immeubles à appartements pour fonctionnaires et employés de part et d’autre de son siège. Si le budget est serré, un confort maximal est prévu pour les locataires: ascenseurs spacieux, monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. pour l’alimentation des chaudières individuelles, vide-ordures, etc.

Description

Les deux bâtiments présentent, entre un rez-de-chaussée commercial à plaquis de marbre noir veiné et un niveau de mansardes en retrait sous toit-terrasse, huit étages en briques rouges, à joints horizontaux accentuésAppareil de briques à joints horizontaux accentués. Appareil de briques de parement typique des années 1930, dont les joints horizontaux sont larges et en creux, tandis que les joints verticaux sont minces et pleins., rehaussés de pierre blanche et de granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. lavé. Ils portent chacun, encastrés au centre du dernier étage, deux hauts-reliefs en pierre blanche, symbolisant l’Agriculture et la Métallurgie, sculptés et signés par Dolf Ledel. Les façades arrière sont enduites de ciment. Signature et millésime sur une plaque de cuivre à la gauche du porche d’entrée droit rue de l’Autonomie: «FERNAND ET MAXIME BRUNFAUT / ARCHITECTES / 1932».

Rue de l’Autonomie no 1-7a

Immeuble double s’ouvrant au rez-de-chaussée par deux porches d’entrée entre deux devantures commerciales. L’ensemble est surmonté par un court auvent de béton et une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte en bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade., à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques et carreaux à relief. Au centre de la composition se dresse un bas-relief en pierre blanche signé par le même Ledel et reprenant l’emblème de la société: un homme avec un bouclier, protégeant femme et enfant d’une chuteBouquet pendant de fleurs ou de fruits. de pierres, accompagné de l’inscription «LA PREVOYANCE SOCIALE». Précédés de trois marches, les porches abritent une porte métallique à petits carreaux du type des précédents et à tirant chromé. Les vitrines ont été renouvelées.
Les étages alignent trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. symétriques formant avant-corps sur une même assise et percées de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires à appuiAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. carrelé, sauf au dernier niveau, non saillant, souligné d’un bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. de pierre blanche ponctué de cubes. Les travées latérales comptent cinq baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. par étage, séparées par un éperon colossalUn pilastre, une colonne ou un autre support est dit colossal lorsqu’il s’élève sur plusieurs niveaux ou sur la plus grande partie de la hauteur du bâtiment. en granito de section rectangulaire, accusant un retrait au dernier. La travée centrale est percée de deux fenêtres par niveau dans une nouvelle avancée à trois ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général.. Elle est striée par un éperon de faible saillie, en pierre blanche, qui s’amincit progressivement. Le dernier étage est cantonné des deux hauts-reliefs précités et s’amortit en plusieurs volumes de maçonnerie. Les châssis, métalliques, ne sont conservés qu’aux premier et sixième étages, aux appartements de gauche en travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. gauche.
La façade arrière est marquée par des oriels vitrés abritant des terrasses et jadis le monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets. et le vide-poubelle.
L’intérieur de l’immeuble conserve ses deux vestibules et cages d’escalier. Les premiers s’établissent sur deux niveaux séparés par quatre marches de marbre blanc veiné. Ils sont dallés de marbre noir veiné, à l’instar des lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. bas, le second ménageant aussi une surface de granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. quadrillée de filets de mosaïque noire. Les cages d’escalier rectangulaires sont revêtues de cette dernière finition et dotées de mains courantesPièce supérieure d’une rampe d’escalier ou d’un garde-corps, sur laquelle on peut prendre appui tubulaires et de barres horizontales plates, en métal chromé. Elles enserrent un ascenseur.
Chaque étage abrite trois appartements. Seul celui du sixième étage, précité, est apparemment intact. Desservis par un vestibule et des dégagements, un salon-salle à manger et une chambre occupent l’avant, des sanitaires le centre, une seconde chambre et la cuisine, carrelée de blanc avec filet noir, l’arrière. Sol en granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. comme dans les communs, sauf dans les chambres et salon, dotés d’un plancher. Hormis aux chambres, les portes et cloisons sont pourvues de carreaux à relief avec petits-bois horizontaux. Les plafonds sont encadrés de plusieurs fasces.

Rue Lambert Crickx no 6-10

De plan en L et comptant deux appartements par étage, l’immeuble s’ouvre au rez-de-chaussée par un porche central flanqué à droite par une devanture commerciale et à gauche par l’entrée carrossable de la cour commune aux deux immeubles, que suivait à l’origine l’entrée d’un garage. Ici, mêmes dispositif et finitions qu’à l’autre immeuble. Les portes du passage et du porche sont conservées.
Les étages en avant-corps présentent deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. symétriques de trois baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de large, divisées par le même éperon à amincissement qu’à la rue de l’Autonomie. Les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. extrêmes sont des portes-fenêtres en retrait derrière un balcon de maçonnerie. Les autres baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., de simples fenêtres, sont séparées par un éperon colossal en granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. lavé. Au dernier étage s’insèrent les hauts-reliefs de Dolf Ledel, tandis que les appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. de fenêtre forment ici aussi un bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. ponctué de cubes. Seuls quelques châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. sont conservés, en façade arrière.
À l’intérieur, la cage d’escalier, à rampe sur rampe, est précédée d’un court vestibule dallé de marbre beige comme les premières marches. Les volées et paliers, revêtus comme dans l’autre immeuble, sont protégés par des rampes pleines et dotés de mains courantesPièce supérieure d’une rampe d’escalier ou d’un garde-corps, sur laquelle on peut prendre appui tubulaires chromées. Doublée à l’avant par un ascenseur, la cage est éclairée en façade arrière par une succession de fenêtres à deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie., à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-bois et carreaux à relief.

Sources

Archives
ACA/Urb. 25346 (07.03.1933).
Fondation CIVA/fonds Brunfaut.

Ouvrages
HENNAUT, E., La Prévoyance Sociale, AAM Éditions, Bruxelles, 2004.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht, coll. Guide des communes de Bruxelles, CFC-Éditions, 1998, pp. 85-86.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht. Les Chemins du Patrimoine, Centre Culturel d’Anderlecht, s.d., pp. 66-68.
TOURISME ANDERLECHT, Art Déco & Modernisme à Anderlecht, édition communale, 2018, pp. 57, 59.

Périodiques
DIEDERICH, R., «L’ancien immeuble de la Prévoyance Sociale à Anderlecht», Anderlechtensia, 62, décembre 1991, pp. 4-19.
IMBERT, C., «L’immeuble de la Prévoyance Sociale à Bruxelles», La Technique des travaux, juin 1933, pp. 343-356.
«L’immeuble de la Prévoyance Sociale à Bruxelles», Le Document, 4, 1934, pp. 58-61.