Recherches et rédaction
La gare de Woluwe et la place qui porte son nom sont créées en 1882, sur des terrains vierges limitrophes à Woluwe-Saint-Lambert. Cet aménagement est contemporain de la mise en service de la ligne de chemin de fer électrique reliant Tervuren au quartier Léopold à Bruxelles. Le tronçon Auderghem – Woluwe-Saint-Pierre a été mis en service en mai 1882 et celui de Woluwe à Tervueren situé dans son prolongement, en septembre de la même année. Des gares sont élevées le long de ce parcours dont quatre à Woluwe-Saint-Pierre parmi lesquelles celle de la place de la Gare (Woluwe-Village). Cette dernière desservait les deux communes de Woluwe.
La gare, dont la SNCB demande la démolition en 1966, se présentait sous l'aspect de deux bâtiments en briques accolés: un bâtiment principal et une aile basse d'un seul niveau sous bâtière. Au rez-de-chaussée du bâtiment principal se trouvaient un espace privatif et la salle des pas perdus tandis que l'étage servait de logement de fonction pour le chef de gare. Le guichet et le bureau se situaient dans l'aile basse. Sa typologie était typique de celle que l'État imposait depuis 1873. La gare de Woluwe, bâtie en 1882 sur la ligne Auderghem-Tervueren, répondait elle aussi à un plan standardisé (Ligne 160 – future ligne Schaerbeek-Bruxelles-Tervueren).
Initialement à voie unique, la ligne fut mise à double voie en 1896-1897. En 1930, la ligne est reprise par la Société du chemin de fer électrique de Bruxelles à Tervueren (CFEBT) en vue de son électrification. Cette ligne électrifiée, mise en service en décembre 1931, sera la première du genre en Belgique.
Le 31.12.1958, le trafic des voyageurs fut abandonné et la ligne remise à voie unique. Le trafic de marchandises cessa le 01.07.1970 et la ligne fut déferrée en 1972. Son tracé a été conservé sous la forme d'une promenade arborée.
L'activité liée à la ligne de chemin de fer constitua un facteur de développement pour la commune en général et pour ce quartier en particulier, qui connaît une mutation importante. Au départ, la gare est installée près de la rue au Bois et de la future rue Konkel, dans un environnement vierge de toute construction, à l'exception du n°117-119 rue de la Station (voir ce numéro) et de quelques autres maisons de campagne. Un peu moins d'une dizaine de bâtiments modestes et homogènes, de deux travées et niveaux, émergent autour de cette gare à partir de la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ils combinent fonction d'habitat et petites activités commerciales.
Par ailleurs, et bien que les archives n'en fassent pas mention, il est probable que «de petites entreprises (dépôts de charbon et de matériaux de construction, ateliers divers…) s'établirent dans le quartier» (Villeirs, M., 1991, p.188).
La plupart de ces immeubles ont fait l'objet de transformations ou de rénovations qui, à l'exception des volumes demeurés intacts, ont eu raison de tous les éléments typiques du début du XXesiècle.
Sources
ACWSP/Urb. 20: 590 (1909); gare: 371 (1966).
ACB/WSP division 3, section D, feuillet 8, croquis 11 (1882).
Ouvrages
BLANCHART, G., Le chemin de fer Bruxelles-Tervueren, s.l., 2002.
CULOT, M. (dir.), BRAUMAN, A., HOA J.-P., et al., Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles : Woluwe-St.-Lambert, St.-Pierre & Evere, Bruxelles, AAM, 1982, fiche no60.
DE BOT, Hugo, Stationsarchitectuur in België. Deel 1: 1835-1914, Brepols, Turnhout, 2002, pp.215, 219.
DEMEY, Th., Bruxelles en vert. Guide-promenade des jardins publics du Molenbeek à la Woluwe, Badeaux, Bruxelles, 2003.
TEMMERMAN, C., L'avenue de Tervueren, p.15.
VILLEIRS, M., et al., Histoire de Woluwe-Saint-Lambert, Musée communal de Woluwe-Saint-Lambert, Bruxelles, 1991, p.188.