Inventaire(s)
- Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)
Recherches et rédaction
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La rue Sergent De Bruyne relie la chaussée de Mons à la rue de Fiennes, croisant sur son parcours les rues de la Clinique et Brogniez.
Créée, comme la rue de la Clinique, par décision du 03.05.1864, l’artère ne s’étend initialement que jusqu’à hauteur de celle-ci, dans la seconde moitié des années 1860. Elle sera prolongée jusqu’à la rue Brogniez dans le cadre du plan de nouveau quartier dressé par l’inspecteur-voyer Victor Besme pour Cureghem et validé par l’arrêté royal du 01.05.1872. Non prévu par ce dernier, le tronçon aboutissant rue de Fiennes sera percé aux alentours de 1880. L’artère est initialement baptisée rue (de la) Tête de Mouton, en référence à l’auberge du même nom, établie un peu plus à l’est, à l’angle de la chaussée de Mons et de l’actuelle avenue Clemenceau. Cette auberge remontant au XVIIIe siècle sera démolie vers 1910. La rue reçoit sa dénomination actuelle le 30.06.1922, en hommage au sous-officier Henri-Auguste De Bruyne, qui mourut en héros en 1892 lors de la campagne anti-esclavagiste au Congo.
Large de douze mètres, la rue se bâtit à partir de 1868 et jusque dans les années 1880, sur des terrains pour la plupart lotis par la Compagnie immobilière de Belgique. Il s’agit essentiellement de maisons néoclassiques, parfois conçues en ensemble, certaines à rez-de-chaussée commercial. La plupart sont dotées d’un magasin ou atelier arrière, comme le no24-26 (1877), avec boutique à gauche et magasin et écuries en fond de parcelle. Au no74 (1885), un petit magasin de style éclectique a été conçu en ensemble avec trois habitations néoclassiques de la rue de la Clinique (nos 106 à 110).
L’artère comptait également des entreprises établies à front de rue, comme des magasins à bière, dont un subsiste dans le deuxième tronçon (voir no 58). Le premier îlot côté impair, qui comptait divers bâtiments industriels s’étendant jusqu’à la rue Jorez, dont les menuiseries Damman et Washer, a été rasé vers le milieu des années 1980 au profit d’un square, connu sous le nom d’espace Jorez et réaménagé à la fin des années 2000. À son extrémité nord subsiste l’École Sainte-Marie, dont l’implantation remonte à 1874 (voir chaussée de Mons no 176).
Sources
Archives
ACA/Urb. 24-26: 1479 (04.08.1877); 74: 3327 (20.11.1885).
AVB/PP 2878 (s.d.), 2879 (vers 1865).
Ouvrages
VAN AUDENHOVE, J., Les rues d’Anderlecht, Commémoration du vingtième anniversaire de la fondation d’Anderlechtensia, C.A.F.H.A, 1995, pp. 90, 236.
Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Tête de Mouton (rue)», 1868, 1880, 1881.
Cartes / plans
POPP, P. C., Plan parcellaire de la commune de Anderlecht. Développement du village et des Hameaux de Cureghem, de Vee Weide et het Eiland, début des années 1860.
Plan de Bruxelles et environs, Établissement géographique P. Vandermaelen, vers 1865.
BESME, V., Plan d’ensemble du Quartier de Cureghem, 01.12.1871 et 30.01.1872.
ROSSCHAERT, J., Projet d’un nouveau quartier à Cureghem avec bassin pour bains publics, 01.05.1877.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.