Inventaire(s)

  • Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)

Recherches et rédaction

1993-1995

 

Courte rue rectiligne entre l'avenue de la Chasse et l'avenue du Onze Novembre.

Tracée à la fin du XIXe siècle sur la partie sud de l'ancienne Zavelstraet qui reliait l'église Sainte-Gertrude à la Kapellestraet (voir rue Général Henry). Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, elle faisait partie de la rue des Bleuets (voir rue Colonel Van Gele) dont l'alignement date de 1867. Elle doit son nom actuel au général Emile Wangermée (Tirlemont, 1855 – Bruxelles, 1924), militaire du génie, adjoint du lieutenant-général Henri Alexis Brialmont (voir rue Brialmont). À la demande du roi Léopold II, il rejoint d’État Indépendant du Congo (EIC) dans le but de renforcer les fortifications de Boma. Dans ce cadre, il travaille à l’édification du Fort de Shinkakasa et à l’érection de pylônes télégraphiques. Il est ensuite adjoint au général Théophile Wahis (voir boulevard Général Wahis). Il devient ensuite vice-gouverneur (1897) de l’EIC puis gouverneur (1898). En 1906, il quitte l’administration pour devenir représentant du Comité spécial du Katanga. Il est nommé premier gouverneur de la province du Katanga et crée Élisabethville, capitale de la province.
Durant l’entre-deux-guerres, le désir de promouvoir le projet colonial était particulièrement intense. La toponymie coloniale s’inscrit parmi les actions de propagande en faveur de la colonisation du Congo.

La rue est bordée d'immeubles de style éclectique du début du XXe siècle dont la plupart à façades en briques polychromes de deux ou trois niveaux et deux à quatre travées ; parfois percées de baies sous poutrelle métallique en I.
Parmi les bâtiments les plus représentatifs, les nos 15 (1908), 17-19 (1907), 20, 21-23 (1910) et 22. Aux nos 2 et 4, ensemble de deux maisons construites sur un schéma symétrique et qui pourraient dater de 1908. Au bout de la rue, des immeubles construits entre 1920 et 1950, souvent de trois niveaux, tels les nos 33 (1931, arch. Maurice D'HOND), 34 (1927, arch. Jean FINNÉ), 40 (1940, arch. Maurice D'HOND), de tendance moderniste : façades en briques jaunes sur niveau inférieur recouvert d'un parement de céramique bleue, de trois niveaux et deux travées, la principale garnie d'un oriel aux étages, la travée d'accès percée de deux oculi.


Sources

Archives
AR 06.06.1867
S. Urb. Plans 1898, 1906, 1926
ACEtt/TP 3332 (1907), 368 (1908), 1755 (1910), 638 (1927), 8904 (1931), 3765 (1940).

Ouvrages
GODDEERIS, I., LAURO, A., VANTHEMSCHE, G., (éd.), Le Congo colonial. Une histoire en questions, Waterloo, Renaissance du Livre, 2020.
VANTHEMSCHE, G., La Belgique et le Congo. L’impact de la colonie sur la métropole 1885-1980, Bruxelles, Le Cri, 2010 (Nouvelle histoire de Belgique, 4).

Sites internet
Biographie Coloniale Belge, 1948