Inventaire(s)
- Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)
Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La rue Général Henry prend naissance au
carrefour formé par les avenues Alexandre Galopin et du Onze Novembre et les rues
du Ruanda et Général Wangermée. Elle rejoint, selon un tracé courbe, la rue
Commandant Ponthier, à proximité de la chaussée de Wavre. Elle fut tracée sur
la partie sud de l'ancien sentier tortueux dit « Kapellestraat », appelé plus
tard rue de Ma Campagne (jusqu'en 1945).
Le premier tronçon, jusqu'à la rue des Champs, fait partie
du plan d'ensemble de 1867. L'alignement du prolongement jusqu'à la chaussée de
Wavre fut décrété en 1878. Son extrémité fut englobée dans la caserne
d'artillerie Géruzet. Un nouveau plan d'alignement en 1938 conduit aux
expropriations des nos 2a à 8.
La rue est dédiée à Josué Henry «de la Lindi» (Bohan, 1869 –
Ixelles, 1857). Militaire, il embarque pour l’État indépendant du Congo en 1892.
Il sert alors dans la Force publique et prend part à la guerre contre les
Arabos-Swahilis (Bantous musulmans), qui avaient précédé les Européens dans
l’occupation du territoire et asservi les populations locales. Dans ce cadre, il
mate la révolte des Batetela lors de la bataille de la Lindi. Plus tard, il
prend brièvement part à la Première Guerre mondiale en Afrique et prépare l’invasion
du Rwanda. Il remet son commandement et revient en Belgique pour se battre sur
le front de l’Yser. Après la guerre, il prospecte au Congo en tant que géologue
pour diverses compagnies minières.
La majorité des maisons ont été construites vers 1900 en style éclectique de tradition néoclassique. Elles ont souvent subi de nombreuses transformations (e.a. nouveau revêtement de façade). Certaines constructions sont bien conservées comme les nos 87 et 89 (trois travées et deux niveaux, façade cimentée et peinte ; baies rect. à encadrement de pierre bleue au r.d.ch., surbaissées à l'étage avec bandeau d'appui continu) ou encore les nos 102, 104, 112 et 157 à 161.
À remarquer, à l'angle de la r. des Champs, le no 78 (1899), doté de devantures commerciales caractéristiques de cette époque. Notons enfin le no 60 (1909) dont la façade de style éclectique en briques rouges est ornée de motifs contrastants et pourvue d'une frise d'arceaux sous corniche.
Le début de la rue est occupé par des immeubles des années 1950 tandis que le dernier tronçon comporte quelques maisons ou immeubles à appartements de l'entre-deux-guerres ainsi que des immeubles à logements sociaux érigés à partir de 1971, tels les nos 134-136 (1971), 138 (1976) et 140 (1982) construits pour la Société régionale de Logement social (SORELO SC) d'après des plans de l'arch. R. VAN DER LOOVEN et le no 183 (1976) pour le Foyer etterbeekois d'après des plans de l'arch. J. DE MESMAEKER.
Sources
Archives
AR 06.06.1867, 06.12.1871, 27.10.1878, 27.09.1892 ; 26.10.1949, 04.07.1967
ACEtt/TP 9370 (1899), 3047 (1909), 2501 (1971), 2832, 2883 (1976), 3364 (1982)
CC 25.10.1860, 09.08.1866, 20.12.1866, 14.12.1896, 21.10.1901
RC 1877, p. 44, 1939, p. 74.
Ouvrages
MEIRE, R. J., Histoire d'Etterbeek, Musin, Bruxelles, 1981, pp. 39, 54, 88, 97, 128, 176.
GODDEERIS,
I., LAURO, A., VANTHEMSCHE, G., (éd.), Le Congo colonial. Une histoire en
questions,
Waterloo, Renaissance du Livre, 2020.
VANTHEMSCHE, G., La Belgique et
le Congo. L’impact de la colonie sur la métropole 1885-1980, Bruxelles, Le
Cri, 2010 (Nouvelle histoire de Belgique, 4).
Sites internet
Biographie Belge d'Outre-Mer, 1968