Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Royale relie la place Royale, sur le territoire de la Ville de Bruxelles, à la place de la Reine, à Schaerbeek, en passant par la commune de Saint-Josse-ten-Noode. Seul son dernier tronçon se situe sur le territoire de Schaerbeek.
La rue Royale constitue l'un des éléments du «tracé royal», un itinéraire d'environ sept kilomètres de long qui relie le Palais royal de Bruxelles au château de Laeken. Le projet de ce tracé – qui comprend essentiellement la rue Royale, la place de la Reine, la rue des Palais et l'avenue de la Reine – est envisagé dès les années 1820, sous le régime hollandais. La première étape en est le prolongement de la rue Royale sur les territoires de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek, jusqu'à la future place de la Reine. C'est la Ville de Bruxelles qui prit en charge le chantier: elle acheta en 1827 la plupart des terrains nécessaires au tracé de l'artère et obtint par l'arrêté royal du 31.03.1828 l'expropriation de ceux qu'elle n'avait pu acquérir. Ce prolongement portait anciennement le nom de «rue Royale extérieure».
La portion schaerbeekoise de l'artère est essentiellement bâtie entre 1827 et 1835, de maisons bourgeoises et d'hôtels de maître de style néoclassique. Le comte Cornet de Grez possédait des deux côtés de la rue un grand nombre de terrains qu'il mit en vente à partir de 1827, dont ceux situés entre les rues Cornet de Grez et de Beughem, toutes deux percées sur ses propriétés. Plusieurs habitations ont été rhabillées dans la seconde moitié du XIXe siècle ou au début du XXe, d'autres ont été reconstruites dans les années 1890, 1900 ou 1910 (voir nos271 et 273, 328 et 330, 344); quelques-unes ont cédé la place à de vastes immeubles dans les années 1980 et 1990. Pointons néanmoins trois enfilades cohérentes, formées par les nos253 à 265, 269 à 273 et 326 à 332 (voir ces numéros). L'ensemble de cinq maisons à l'angle de la rue Cornet de Grez (voir nos253 à 261) a été érigé entre 1867 et 1876 à l'emplacement d'un ancien marché de comestibles et de grains. Ouvert en 1834 dans des galeries couvertes dépendant de la marbrerie Leclercq (voir rue Cornet de Grez nos7-9, 11-13), ce marché avait été désaffecté dès 1850 et démoli vers 1860 au profit du marché Sainte-Marie (voir nos22a, 22b rue Royale Sainte-Marie). Notons que le sculpteur Charles-Auguste Fraikin habita l'une des maisons de la rue côté pair.
Sources
Ouvrages
BOUVIER, J., VAN DER KAA, M.-H., VAN DEN HAUTE, R., L'hôtel communal de Schaerbeek. 1887-1987. Une maison, une mémoire, Bruxelles, Crédit Communal, 1987, p. 7.
CULOT, M. [dir.], Schaerbeek. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980-1982, fiche 141.
DENHAENE, G., L'expansion de Bruxelles au XIXe siècle. Naissance du Faubourg de Schaerbeek: histoire et images, ASBL PatriS, Bruxelles, 2002, pp. 28-30, 62.
DE SAEGHER, E., BARTHOLEYNS, E., Histoire populaire de Schaerbeek, Henri Mommens imprimeur-éditeur, Schaerbeek, 1887, pp. 55, 87, 145-146.
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, t. 3, Bruxelles, 1855, pp. 40, 47.
Cartes / plans
DE CRAAN, W. B., Plan géométrique de la Ville de Bruxelles, 1835.
VANDERMAELEN, Ph., Plan parcellaire de la commune de Schaerbeek avec les mutations jusqu'en 1836.
POPP, P. C., Atlas du Royaume de Belgique, plan parcellaire de la commune de Schaerbeek, vers 1858.
Plan de la commune de Schaerbeek 1876, Institut géographique national.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.
Plan de la commune de Schaerbeek 1899.